HORARD Léon, Eugène

Par François Roux

Né le 13 juillet 1889 à Lyon (Rhône), mort le 3 novembre 1949 à Sorgues (Vaucluse) ; cheminot à Avignon ; syndicaliste gréviste en 1920, révoqué ; secrétaire général de la Bourse du travail d’Avignon (Vaucluse) de 1920 à 1922.

Employé de la Compagnie PLM à Avignon, secrétaire général du syndicat des cheminots en 1920, membre de la coopérative « la Fourmi », Léon Horard figura sur la liste des candidats socialistes SFIO aux municipales d’Avignon en 1919. Il succéda à Fougère comme secrétaire de la Bourse du Travail d’Avignon à partir d’avril 1920, au moment où l’Union des syndicats ouvriers se déclarait prête à soutenir une action de grève générale. Et il participa en effet, très activement, à la grève des cheminots de mai 1920.

Dans une réunion du 28 avril à la Bourse du Travail, il attaqua avec violence les « renards » de la dernière grève (celle de février), et définit le sens de l’action en préparation : grève générale qui devait utiliser comme tremplin la journée du 1er Mai. Le lendemain, dans une nouvelle réunion à la Bourse du Travail, avec deux autres militants syndicalistes, Montjal et Veyrun, ils affirmaient que le 1er Mai ne devait pas être une grève, mais un mouvement révolutionnaire. Le 30 avril, il assista à deux réunions à la Bourse du Travail où était enfermé un militant recherché par la police, Francion...

La grève y était décidée et elle commença le lendemain 1er Mai 1920. Horard, Montjal, Veyrun, Francion, participèrent à toutes les réunions à la Bourse du travail, effrayant peut-être certains grévistes cheminots, par leurs propos « trop révolutionnaires » si l’on en croit les rapports de police. Il fut dès lors inscrit sur la liste des cheminots suspects « à surveiller » et fit partie des quatorze premiers révoqués d’Avignon, le 18 mai, pour « non réponse à l’appel ».

Alors que la grève se désagrégeait (il y avait encore 639 cheminots grévistes le 24 mai dont 91 seront révoqués), il s’adressa aux cheminots révoqués, le 1er juin, préconisant la poursuite de l’action par la méthode « du moindre effort »...

Léon Horard ne put reprendre son emploi au PLM. Le 4 avril 1922, on vit le préfet du Vaucluse intervenir auprès du directeur de la poudrerie de Sorgues pour qu’il n’embauche pas le cheminot révoqué Horard « un des communistes les plus en vue du département ». Le 14 mai 1922, il était l’un des quatre inscrits du Vaucluse au carnet B, comme « propagandiste violent des idées communistes ».

Secrétaire général de l’UD-CGTU et de la Bourse du Travail d’Avignon au 1921-1922, il quitta Avignon le 1er novembre 1922 pour aller travailler en Abyssinie dans une firme métallurgique anglaise, échappant à un ordre d’arrestation, laissant les clefs de la Bourse du travail à Barthalon Auguste, boucher, démissionnaire du PC.

Léon Horard s’était marié à Sorgues (Vaucluse) le 26 octobre 1912.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article4972, notice HORARD Léon, Eugène par François Roux, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 6 mars 2010.

Par François Roux

SOURCES : Arch. Dép. Vaucluse, 1 M 724, 823, 3 M 485, 4 M 234, 248, 10 M 29. — État civil de Lyon, IIe arr.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable