Par Annie Pennetier
Née le 9 octobre 1908 à Mirabel-aux-Baronnies (Drôme), morte le 31 décembre 1996 à Buis-les-Baronnies (Drôme) ; cuisinière puis conductrice de ponts roulants à la SNCF ; militante communiste ; maire de Valenton (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) de 1947 à 1960.
Fille d’un artisan meunier et d’une mère au foyer d’origine italienne, Fernande Flagon fut adoptée par la Nation le 24 juin 1921 par un jugement rendu par le tribunal de Nyons ; son père était, en effet, une « gueule cassée » de la Première Guerre mondiale. Elle avait un frère et une sœur.
Elle se maria civilement en 1928 à Pierrelongue (Drôme) avec Fernand, Émile, Félix Flagon (1905-1985), un ébéniste. Le couple vint en région parisienne en 1930, le mari ayant postulé avec succès à un emploi à la compagnie PLM à Villeneuve-Triage (Villeneuve-Saint-Georges, Seine-et-Oise, Val-de-Marne), comme menuisier. Il habitèrent un temps à Villeneuve-Saint-Georges puis s’installèrent à Valenton, avenue de Valenton.
Fernande Flagon travailla à la SNCF à partir de 1947, à Villeneuve-Prairie, comme conductrice de ponts roulants puis comme comme cuisinière. Le couple était libre penseur ; leur fils unique, Marcel, ne fut pas baptisé.
Son mari fut le premier à adhérer au Parti communiste après la Libération. Elle fit de même en 1945 et milita à Valenton, une commune ouvrière et rurale, voisine de Villeneuve-Saint-Georges, dirigée par un maire communiste depuis 1924 (voir Vincent Bureau).
Elle succéda à Théodule Jourdain à partir des élections d’octobre 1947, et fut une des premières femmes maires de la banlieue sud-est.
Réélue en avril 1953 puis en mars 1959, elle passa le relais à son premier adjoint, Julien Duranton, le 21 juin 1960. Pendant cette période, la commune avait vu sa population doublée avec la reconstruction du quartier Val-Pompadour détruit par les bombardements alliés en avril 1944 et la construction des premières cités HLM et des équipements scolaires attenants.
Retraitée, elle se retira avec son mari dans sa région d’origine, à Pierrelongue où elle fut conseillère municipale dans les années soixante-dix, dans la municipalité dirigée par René Fauchier (1977-2002).
Selon leur fils, le couple était complémentaire : le mari était « intelligent mais timide », il aimait parler politique, elle était « hardie », déterminée.
Son nom fut donné au nouveau collège de Valenton en 2005. Une allée et une résidence portent également son nom.
Par Annie Pennetier
SOURCES : Arch. Com. Valenton. — G. Blanc-Césan, Les maires du Val-de-Marne, 1988. — État civil de Mirabel-aux-Baronnies. — Association de recherches et d’études de Valenton (AREV), Valenton des origines à nos jours, 1987. — AREV, Valenton, l’origine du nom de ses rues, 2006. — Entretien avec son fils Marcel. — André Cayol, ’Le petit journal. Journal de la commune de Pierrelongue, 2e trim. 2002, indique père menuisier.