FENGAROL Amédée

Par Claude Pennetier

Né le 30 mars 1905, mort le 11 janvier 1951 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) le jour de son élection comme maire ; instituteur ; syndicaliste SNI, militant communiste de Guadeloupe ; maire de Pointe-à-Pitre pendant quelques heures.

Amédée Fengarol
Amédée Fengarol

Amédée Fengarol fit ses études à l’école Henri-IV puis entra au lycée Carnot de Pointe-à-Pitre où il obtint le brevet élémentaire et le baccalauréat. Il entra dans l’enseignement en 1926 et fut secrétaire général de la section SNI de Guadeloupe.

Amédée Fengarol fut en 1944 un des quatre membres fondateurs de la fédération communiste de Guadeloupe avec Rosan Girard*, Hégésippe Ibéné*, Raphael Félix-Henri*. Il en fut un des dirigeants emblématiques jusqu’à sa mort. Candidat aux élections pour la deuxième Assemblée constituante de juin 1946, il accusa son adversaire socialiste, Paul Valentino, de fraude. Pour les élections législatives d’octobre 1946, il figurait en troisième position sur la liste de la région guadeloupéenne du Parti communiste français qui eut deux élus. Le secrétaire fédéral Rosan Girard étant élu, il lui succéda mais il céda rapidement le poste à Aristide Magen. A Pointe-à-Pitre, aux élections municipales de décembre 1947, la concurrence entre Fengarol et Valentino fut vive. Les élus communistes votèrent pour le candidat du RPS (Rassemblement populaire et socialiste), pour chasser Valentino de la mairie.

La campagne pour les élections municipales partielles de janvier 1951 à Pointe-à-Pitre fut extrêmement éprouvante, en raison des affrontements entre socialistes et communistes. Le jour de l’élection du maire, le 11 janvier, les chances de Fengarol et de Valentino dépendaient du vote des sept élus du RPS. Ceux-ci votèrent pour Fengarol qui fut élu par 18 voix contre 15 à Valentino. Le climat était si tendu que le nouveau maire dut lever la séance sans désigner les adjoints. Il se rendit avec ses partisans au siège de l’Étincelle où il mourut brusquement, sans doute sous l’effet d’une grande tension. Ses amis ne crurent pas à sa mort naturelle et parlèrent d’empoisonnement au curare, créant ainsi la légende officielle de l’assassinat du maire Fengarol. Une autopsie fut faite sur place puis en métropole sans que les conclusions soient connues.

À l’occasion du premier anniversaire de sa mort, L’Étincelle, journal communiste de Guadeloupe, le présentait comme membre du « comité fédéral, secrétaire général de l’UD-CGT, conseiller général et maire de Pointe-à-Pitre ».

L’École libératrice, le 8 février 1951, annonçait le décès d’Amédée Fengarol, secrétaire adjoint de la section départementale du Syndicat national des instituteurs.

Chaque année, le 11 janvier, un hommage lui était rendu à la mairie de Pointe-à-Pitre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49749, notice FENGAROL Amédée par Claude Pennetier, version mise en ligne le 7 avril 2009, dernière modification le 1er août 2021.

Par Claude Pennetier

Amédée Fengarol
Amédée Fengarol

SOURCES : L’Étincelle. — L’École libératrice. — Éliane Sempaire-Étienne, "Le débat sur le centenaire de la naissance d’Amédée Fengarol. Affrontements politiques sur fonds de Guerre froide à Pointe-à-Pitre (1947-1951)", Sept magazine, 21 avril 2005. — Notes de Jacques Girault et de Jean-Pierre Sainton.

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