GAUDON Roger, Pierre

Par Paul Boulland

Né le 3 septembre 1924 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), mort le 12 février 1997 à Ivry-sur-Seine ; métallurgiste, tireur en pelleterie ; secrétaire de la Fédération CGT des Cuirs et peaux (1957-1960), membre du secrétariat de la fédération communiste de Seine-Sud (1956-1957 et 1961-1962), collaborateur du comité central du PCF ; sénateur du Val-de-Marne (1968-1977) ; maire de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) de 1977 à 1983.

[Sénat]

Son père, Raymond Gaudon, employé communal, avait été membre du Parti communiste et sa mère, Émilienne Gaudon, qui travailla dans la confiserie, était décrite par son fils comme sympathisante, en 1950. Roger Gaudon, titulaire du certificat d’études primaires, travailla à partir de 1938 comme ouvrier métallurgiste puis comme tireur en pelleterie. Le 18 septembre 1944, au lendemain de la libération officielle de la Vendée, il s’engagea comme deuxième classe au 6e régiment FFI et participa à la campagne pour la réduction des poches de l’Atlantique, notamment à La Rochelle (Vendée). Démobilisé en novembre 1945, il revint en région parisienne.

Dès son retour, il adhéra à la CGT où il fut collecteur jusqu’en avril 1946. Il adhéra au Parti communiste en janvier 1948, à la cellule de quartier du Petit-Ivry, dont il devint rapidement secrétaire. En 1950, Raymond Laluque, secrétaire de la section communiste d’Ivry-sur-Seine, soulignait ses bons résultats et ses initiatives à la tête de la cellule et il fut élu au bureau de section. À la maroquinerie Hollander & Son de Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne) où il travaillait, il fut secrétaire de la section syndicale CGT en 1949-1951, délégué du personnel à partir de 1950 et secrétaire du comité d’entreprise. Il acquit également des responsabilités au sein de la fédération CGT des Cuirs et peaux, comme secrétaire du syndicat de la pelleterie de la région parisienne. Membre de la commission exécutive de la fédération, il intervint au congrès de Romans (25-27 octobre 1951) sur la question de l’unité d’action et critiqua le bilan de l’ancien secrétariat du syndicat parisien de la pelleterie dans ce domaine. Il indiquait que l’entreprise Hollander où il travaillait comptait 155 syndiqués pour 160 ouvriers et avait obtenu la satisfaction de nombreuses revendications (primes, création d’une cantine, amélioration de l’hygiène et du suivi sanitaire des salariés). À l’issue du congrès, il fut réélu à la commission exécutive de la fédération. En 1951, il passa à la section PCF de Choisy-le-Roi, dont il devint membre du bureau.

En décembre 1953, après la décentralisation de la fédération de la Seine, il fut élu au comité de la nouvelle fédération Seine-Sud. En juin 1955, il suivit les cours d’une école centrale d’un mois du PCF destinées aux militants syndicaux. Les évaluateurs soulignèrent ses qualités intellectuelles, son expérience syndicale et « d’homme de masse dans son entreprise » qui en faisaient un cadre aux « grandes possibilités de développement. » En novembre, il fut élu au bureau de la fédération Seine-Sud et, l’année suivante, promu au secrétariat fédéral. Léon Mauvais soutint cette promotion mais souhaitait qu’il reste investi dans ses responsabilités syndicales. En 1957, la fédération et la Section de montée des cadres (SMC) proposaient sa reconduction au secrétariat fédéral, mais il fut élu au secrétariat de la fédération CGT des cuirs et peaux lors du congrès de Paris (17-19 mai 1957) aux côtés de Fernand Maurice (secrétaire général), Roger Blaise, Robert Habert et Maurice Pieri. Il fut donc ramené au bureau fédéral de Seine-Sud.

Lors du congrès de Gentilly (27-29 mai 1960), Roger Gaudon ne fut pas reconduit au secrétariat de la Fédération CGT des Cuirs et Peaux. L’année suivante, il réintégra le secrétariat de la fédération Seine-Sud, où il devint responsable aux cadres. En 1962, appelé comme collaborateur du comité central, et affecté à la Section de montée des cadres (commission des cadres), il fut ramené au comité fédéral. Il continua de siéger au comité fédéral jusqu’en 1970, notamment comme responsable de la commission immigration, puis comme membre de la commission fédérale de contrôle financier jusqu’en 1974.

Roger Gaudon, élu sénateur le 22 septembre 1968, quitta alors son poste de permanent de la Section de montée des cadres. Au Palais du Luxembourg, il assura la fonction de secrétaire de la commission des finances. À partir de 1974, Roger Gaudon collabora aux travaux de la commission centrale de travail parmi les artisans, commerçants et PME. Ce travail déboucha, en 1975, sur la publication, en collaboration avec Jean Chatain, de l’ouvrage Petites et moyennes entreprises : l’heure du choix aux Éditions sociales.

En mars 1977, Roger Gaudon conquit la mairie de Villeneuve-Saint-Georges à la tête une liste d’Union de la gauche, face à l’ancien socialiste Marius Faïsse. Gaudon ne se représenta pas aux élections sénatoriales, afin de se consacrer à ses tâches municipales. En octobre 1977, il affirmait les priorités sociales de sa gestion municipale, en rupture avec la précédente équipe et en dépit des difficultés budgétaires. Il fut candidat aux élections législatives de 1978, comme suppléant de Maxime Kalinsky. Il conserva son mandat en mars 1983, mais l’élection fut annulée et Marius Faïsse reprit la mairie. Après son échec de 1983, il fut affecté au comité central, comme permanent de la commission des artisans, commerçants et PME, aux côtés de Jacques Lesser, maire de Bezons (Val-d’Oise). Il participa également au collectif de solidarité France-Turquie, associé à la section de politique extérieure du PCF. En 1969, Roger Gaudon avait déjà participé à la création de l’association France-Corée.

Marié à Simone Dubault, sans profession, Roger Gaudon était père de deux enfants. Ses obsèques eurent lieu au colombarium d’Ivry-sur-Seine le 19 février 1997.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49751, notice GAUDON Roger, Pierre par Paul Boulland, version mise en ligne le 7 avril 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Paul Boulland

[Sénat]

ŒUVRE : avec Jean Chatain, Petites et moyennes entreprises : l’heure du choix, Éditions sociales, 1975.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Arch. fédération communiste du Val-de-Marne. — Arch. de la Fédération CGT des Cuirs et Peaux (AD Seine-Saint-Denis, 48/J/4). — J. Béna et J. Galès, Les nouveaux maires communistes, Éditions sociales, 1978. — État civil d’Ivry-sur-Seine.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable