GAUTIER Maurice, Henri

Par Pierre Gros

Né le 14 janvier 1919 à Chamborigaud (Gard), mort le 12 juillet 1983 à Nîmes (Gard) ; instituteur ; militant communiste et syndicaliste du SNI du Gard.

Fils d’un employé de la compagnie de chemins de fer, en gare de Chamborigaud (arrondissement d’Alès) puis muté à la gare de Nîmes, Maurice Gautier fut élève de l’école publique de l’Oratoire puis du cours complémentaire Saint-Charles. Il entra à l’École normale d’instituteurs de Nîmes en 1936. Incorporé dans l’infanterie en août 1939, sergent, il fit l’école d’officiers de Saint-Maixent. Devenu aspirant, il fut réformé pour des raisons de santé et fut nommé instituteur itinérant agricole dans le secteur de Tavel (vallée du Rhône). Il épousa en avril 1942 une aide-soignante. Le couple eut deux enfants.

À Tavel, Maurice Gautier participa à un réseau de Résistance sans pour cela rejoindre un maquis combattant.

En 1944, il adhéra au Syndicat national des instituteurs (SNI) et milita dans la tendance procégétiste ultérieurement « Unité et Action ».

Nommé instituteur à Remoulins (Gard) en 1950, Maurice Gautier, adhérent au Parti communiste français depuis 1949, secrétaire de la section de Remoulins, entra au comité de la fédération communiste du Gard en 1954 et y resta pendant une dizaine d’années. Il présenta le rapport à la réunion des enseignants communistes organisée par la fédération, en octobre 1959, selon le rapport d’Alfred Sorel. Membre du comité de la section communiste de Nîmes-Ouest au milieu des années 1960, il resta toute sa vie militant du PCF.

Directeur d’école à Nîmes (Courbessac, Beausoleil, Langevin), Maurice Gautier milita dans l’association laïque des parents d’élèves des lycées et collèges dont il devint le vice-président (1959-1963). Il fut également directeur de colonies de vacances laïques de 1960 à 1980. Il s’occupait aussi de la société coopérative immobilière Bati-coop.

En 1956, après plusieurs tentatives infructueuses, il fut élu au conseil syndical de la section départementale du SNI sur la liste « Unité et Action ». Membre de la commission administrative départementale de la Fédération de l’éducation nationale (FEN) puis du bureau départemental, il devint en 1963 secrétaire général, par carence de la majorité « autonome » qui ne présenta pas de candidat après le départ de Roger Bourderon pour l’université de Montpellier (Hérault).

Secrétaire général de la FEN du Gard de 1963 à 1970, Maurice Gautier restait minoritaire au SNI comme à la FEN malgré l’appui de tous les instants du Syndicat national des enseignements de second degré à majorité « Unité et Action ». Il avait dû accepter comme secrétaires-adjoints deux « autonomes » : Henri Pralong*, secrétaire de la section départementale du SNI, et GROS Pierre, Alain, Gaston du Syndicat national de l’enseignement technique qui fusionna en 1965 avec le SNES. Dans un bureau hétérogène « Unité-Indépendance-Démocratie »-« Unité et Action », il géra au mieux la FEN respectant en général les décisions de la majorité fédérale UID. Il joua un rôle prépondérant à Nîmes lors des grèves de Mai 68 et obtint peu après, de la municipalité communiste, une place pour la FEN dans la nouvelle Bourse du travail, place remise en cause en 1983 lors des tentatives d’expulsion des syndicats par la municipalité de droite.

Le 5 février 1970, à la demande de James Marangé, secrétaire général de la FEN, la majorité fédérale présenta contre lui un candidat UID du SNES – Pierre Gros – qui fut élu secrétaire général de la section à une très faible majorité et conserva cette responsabilité jusqu’en 1992. Maurice Gautier resta quelque temps secrétaire adjoint.

Directeur de l’école Paul-Langevin, Maurice Gautier prit sa retraite à Nîmes en 1974 et continua à militer dans la mouvance laïque. Il était chevalier des Palmes académiques. Le SNI et la FEN lui rendirent un hommage lors de ses obsèques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49755, notice GAUTIER Maurice, Henri par Pierre Gros, version mise en ligne le 7 avril 2009, dernière modification le 28 juillet 2021.

Par Pierre Gros

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Bulletins de la FEN et du SNI du Gard. — Témoignages écrits de sa fille et de Henri Gaillard et complétés par le secrétariat fédéral du PCF. — Notes de Jacques Girault.

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