GARRAUD Jean

Par Jacques Girault

Né le 25 avril 1931 à Montendre (Charente-Maritime), mort le 28 mars 2014 à Dieppe (Seine-Maritime) ; professeur d’éducation physique ; syndicaliste SNEP, militant communiste ; maire du Tréport (1977-1998), conseiller général, député suppléant de la Seine-Maritime.

[Photo transmise par la mairie du Tréport à Jacques Girault]

Fils unique d’un ouvrier agricole devenu ouvrier d’usine et d’une ouvrière agricole devenue femme de ménage, Jean Garraud reçut les premiers sacrements catholiques. Élève d’un cours complémentaire de Montendre, il entra à l’École normale d’instituteurs de La Rochelle en 1946. Après avoir obtenu le baccalauréat, instituteur en 1949, il adhéra au Syndicat national des instituteurs (SNI). Après avoir préparé le concours d’entrée à l’École normale supérieure d’éducation physique au CREPS de Bordeaux (Gironde), instituteur détaché à l’éducation physique à Châtellerault (Vienne), en 1951-1952, avec le soutien de CREPS de Poitiers (Vienne), il entra en 1952 à l’ENSEP. Il devint le secrétaire de la section du Syndicat national d’éducation physique en 1954-1955. Nommé pour deux semaines à Vierzon (Cher), puis, à son retour du service militaire, professeur pendant six mois au lycée Henri IV à Paris, il fut nommé en octobre 1958 professeur au lycée d’Eu (Seine-Maritime) où il termina sa carrière en 1991.

Jean Garraud adhéra au Parti communiste français en janvier 1953 à la cellule de l’ENSEP à Joinville-le-Pont dont il devint le secrétaire. Il participa à l’organisation de la lutte victorieuse des élèves pour interdire l’entrée à l’ENSEP de Carl Diem, directeur de l’Institut supérieur du sport à Cologne (République fédérale allemande) qui avait organisé les Jeux olympiques de Berlin en 1936. Il participa aux festivals mondiaux de la jeunesse à Bucarest (1953) et à Varsovie (1954).

il se maria civilement en décembre 1956 à Châtenay-Malabry (Seine, Hauts-de-Seine) avec Rachel Féret, élève à l’ENSEP installé dans cette commune, fille d’un ouvrier au service d’entretien de l’hôpital de Périgueux (Dordogne). Le couple eut deux enfants.

Jean Garraud effectua, à partir de 1957, son service militaire en Allemagne (Karlruhe), puis en Algérie dans le secteur de Monnerville (Thénya) et dans les Ouarsenis. Démobilisé en janvier 1958, marqué par cette période et les méthodes de l’armée, il témoigna plus tard. Il participa aux débuts de la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie à la fin des années 1950.

Jean Garraud, désigné comme secrétaire de la section Seine-Maritime du SNEP en mars 1961, conserva cette responsabilité pendant quelques années. Il participa pendant ces années à la commission administrative de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale. Il suivit le SNEP à la Fédération syndicale unitaire en 1993. Il demeura syndiqué après sa retraite. Il participait localement aux activités de la Fédération des conseils de parents d’élèves et fit partie du conseil d’administration du lycée d’Eu (1968-1991).

Jean Garraud, secrétaire des sections communistes d’Eu-Le Tréport, sections qui fusionnèrent au début des années 1970, entra à la commission de contrôle financier de la fédération communiste de Seine-Maritime en 1961 puis devint membre du comité fédéral à partir de 1964. Il fut le responsable des activités physiques et sportives. Il y resta jusqu’en 1990 et s’en retira pour des raisons de santé.

À la fin des années 1950 et au début des années 1960, il participa activement aux actions pour la paix en Algérie.

Aux élections législatives en 1968, Jean Garraud, candidat dans la 10e circonscription (Aumale), arriva en quatrième position avec 4 208 voix sur 47 489 inscrits. Suppléant du candidat communiste dans la 9e circonscription (Dieppe), à partir de 1973, il fut le suppléant du député communiste en 1978 et en 1998.

Jean Garraud se présenta régulièrement pour le conseil général dans le canton de Londinières en 1961 et en 1967, dans le canton d’Eu en 1964, après le retrait du candidat désigné, en 1970, en 1976 (3 058 voix, troisième position au premier tour, 5 975, deuxième position le dimanche suivant), en 1982 (4 084 voix, puis 7 096 voix, deuxième position, année où la totalité des voix de gauche ne se reportèrent pas sur lui). Il fut élu par la suite en octobre 1995, lors d’une élection partielle, au deuxième tour, conseiller général du canton d’Eu-Le Tréport et le demeura jusqu’en 2008 où il ne se représenta pas. Il fut membre de la commission économique du Conseil général et présida le comité départemental du tourisme (2004-2008).

Après avoir été candidat aux élections municipales à Eu en 1959, il le fut régulièrement au Tréport à partir de 1965. Il devint maire en 1977 à la tête d’une liste d’union de la gauche. Réélu en 1983, en 1989, en 1995, il se démit de son mandat de maire en 1998 pour que son premier adjoint lui succède, tout en restant conseiller municipal. Pendant ces mandats, la rénovation urbaine du Tréport dont il avait été l’initiateur permit une forte progression de sa vocation touristique.

Jean Garraud appela à voter « non » au référendum sur le traité constitutionnel de l’Europe en 2005 et parraina la candidature de Marie-George Buffet, candidate du PCF à la présidence de la République en 2007. Il fut nommé maire honoraire du Tréport en mars 2008.

Le carnet de l’Humanité du 2 avril 2014 évoquait son activité militante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49787, notice GARRAUD Jean par Jacques Girault, version mise en ligne le 8 avril 2009, dernière modification le 28 juillet 2021.

Par Jacques Girault

[Photo transmise par la mairie du Tréport à Jacques Girault]
Jean Garraud, candidat aux élections cantonales en 1982
Jean Garraud, candidat aux élections cantonales en 1982
(photo parue dans L’Avenir de Seine-Maritime, transmise par Gilles Pichavant)

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Témoignage in Gérard Couturier (dir.), À l’épreuve de la Guerre d’Algérie. Des profs d’EPS témoignent, Paris, Institut de recherches de la FSU-Centre EPS et société, Syllepse, 2005. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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