GAUDIN Armand, René

Fils de boulangers, Armand Gaudin reçut les premiers sacrements catholiques et, pour ses qualités de chanteur, faillit entrer au séminaire. Elève de l’école primaire supérieure de Château-du-Loir, il entra à l’École normale d’instituteurs du Mans (Sarthe) en 1923 et effectua son service militaire à l’École militaire à Paris (octobre 1929-avril 1930).

Gaudin se maria religieusement en août 1930 à Parcé-sur-Sarthe avec une institutrice en poste à Crépy-en-Valois (Oise). Leur fille ne fut pas baptisée. Avec son épouse, il exerça pendant toute sa carrière à Prévelles où il fut secrétaire de mairie pendant une trentaine d’années. Membre du Syndicat national depuis 1926, il fut secrétaire adjoint de la sous-section cantonale avant et après la guerre. Gréviste le 12 février 1934, il ne le fut pas le 30 novembre 1938. Il n’approuva pas la politique de non-intervention en Espagne et l’approbation des accords de Munich par la majorité du Syndicat national des instituteurs. Fondateur dans la commune d’une section du Parti socialiste SFIO en 1936, il en fut le secrétaire jusqu’à la guerre.

Mobilisé en septembre 1939, renvoyé en affectation spéciale en janvier 1940, Gaudin créa un centre d’hébergement dans sa commune pour des élèves du IXe arrondissement de Paris. Affilié depuis 1942 au Mouvement de Libération nationale, arrêté par la Gestapo le 27 juin 1944 lors d’une liaison avec le chef d’arrondissement FFI à la gendarmerie de Bonnétable, il s’évada, le 8 août 1944, de la prison des Archives au Mans.

Après la guerre, Gaudin exerça seulement des responsabilités syndicales dans la sous-section du canton de Tuffé. En outre, il était le trésorier adjoint de la Mutuelle agricole du Maine et de la Mutualité sociale agricole de la Sarthe de janvier 1933 à septembre 1963, année de sa retraite. Il était le beau-frère de Michel Beaufils* qu’il aida dans la Résistance, du côté de La Ferté-Bernard, et qui devint maire de Connerré de 1945 à 1989 puis conseiller général socialiste indépendant du canton de Montfort-le-Rotrou de 1961 à 1985.

Pour ses quatre-vingt dix ans, à Prévelles, un repas réunit le maître et ses anciens élèves, habitude qui avait été inaugurée en 1980. Le Maine libre en rendit compte le 19-20 avril 1997. Furent alors évoquées les mauvaises conditions d’enseignement dans la commune progressivement modifiées par l’action du couple d’instituteurs.