JANVIER Marie-Thérèse, Augustine, épouse DHEILLY

Par Jocelyne George

Née le 20 février 1913 à Montrouveau (Loir-et-Cher), morte le 23 avril 2014 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) ; professeure de l’enseignement technique ; militante syndicaliste, membre du secrétariat du SNETP-CGT (1956-1969).

Le père de Marie-Thérèse Janvier, un instituteur, était issu d’une famille de cultivateurs ; enfant il avait perdu une main dans un accident, aussi ses instituteurs l’avaient-ils poussé vers ce métier que sa fille choisit également. À la sortie de l’École normale d’institutrices de Blois, elle enseigna dans l’arrondissement de Vendôme. À la Libération, lorsque l’on fit appel à des instituteurs pour donner un enseignement général dans les centres d’apprentissage qui venaient d’être intégrés dans l’enseignement technique, elle franchit le pas et vint à Paris. Elle enseigna les mathématiques et les sciences dans le IIe et le Xe arrondissements.

En mars 1948, au moment de la scission syndicale, la branche du Syndicat national de l’enseignement technique, regroupant les enseignants des centres d’apprentissage, affiliée à la Fédération de l’Education nationale intégrée dans la CGT, sur proposition de son secrétaire général Charles Artus, resta affilié à la CGT sans consultation des militants par référendum, à la différence de la plupart des syndicats de la FEN.

Marie-Thérèse Janvier appartint à la direction nationale du SNET professionnel CGT de 1948 à 1968. En octobre 1949, elle signa un article dans Le travailleur de l’enseignement technique intitulé « Les enseignants luttent pour la paix ». À partir de 1950 au congrès de Strasbourg, elle fit partie du secrétariat national et bénéficiait d’une demi-décharge de service. En décembre 1950, elle présenta à la commission administrative du syndicat un long rapport sur la situation des centres d’apprentissage à nouveau convoités par le patronat. En 1950 encore elle fut élue suppléante du représentant de son syndicat à la section permanente du conseil supérieur de l’enseignement technique ainsi qu’au conseil supérieur de l’Éducation nationale.

De 1954 à 1958 elle fut membre de la commission de contrôle financier de l’UGFF. En mars 1956 elle présenta un rapport devant la commission administrative sur la nécessaire abrogation des lois antilaïques ; en décembre, après les événements de Hongrie, elle se réjouit de la résistance de son syndicat aux élections pour les commissions paritaires. Elle reprit son poste d’enseignante à temps plein en avril 1957. De 1956 à 1969, continua à faire partie du secrétariat du syndicat assumant avec efficacité la lourde responsabilité de la trésorerie, lourde car le syndicat était récent et pauvre, avec efficacité car à partir de 1958 le syndicat put sortir un hebdomadaire ronéoté en plus d’un mensuel imprimé et qu’à partir de 1960 il disposa d’un hebdomadaire imprimé. En février 1958, elle siégea à la tribune de la première conférence nationale des travailleuses de la CGT. De 1959 à 1969, elle occupa la fonction de trésorière dans la FEN-CGT.

Marie-Thérèse Janvier se maria le 23 décembre 1968 à Paris (XXe arr.) avec Alfred, Albert Dheilly.

Retraitée, au congrès de 1970, elle ne renouvela pas sa candidature « pour des raisons personnelles ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49853, notice JANVIER Marie-Thérèse, Augustine, épouse DHEILLY par Jocelyne George, version mise en ligne le 12 avril 2009, dernière modification le 10 août 2021.

Par Jocelyne George

SOURCES : Arch. Nat., F17 29074 (dossier Artus).— Arch. de l’Institut d’histoire sociale CGT, cartons MOF : notes de Slava Liszek. — Arch. du SNETP 227 J 4 – 12 ; J 160-161. — Henriette Pierrot-Lacrosse, Le syndicat CGT dans les centres d’apprentissage 1944-1959, mémoire de maîtrise, Paris I, 1971. — Gérard Montant, Un certain regard. Un demi-siècle d’histoire des enseignants de la CGT, IHS-CGT. — Travailleur de l’Enseignement technique, octobre 1950. — Notes de Jacques Girault. — Renseignements fournis par l’intéressée. — Etat civil.

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