GRAC Fernand, Augustin

Par Jacques Girault

Né le 3 juillet 1896 à Braux (Basses-Alpes), mort le 29 mars 1984 à Toulon (Var) ; professeur puis principal de collège ; militant syndicaliste ; adjoint au maire de Toulon.

Fils d’un cultivateur républicain, Fernand Grac reçut les sacrements catholiques. Boursier, élève de l’école primaire supérieure de Riez (Basses-Alpes) de 1909 à 1912, il obtint le brevet élémentaire et fut reçu premier au concours de l’Ecole normale d’instituteurs de Nice (Alpes-Maritimes, 1912-1915). Instituteur intérimaire à Menton (1914), il fut appelé sous les drapeaux en avril 1915. Après avoir suivi les cours de l’Ecole des officiers de réserve à Saint-Cyr-l’École, il fut affecté, comme aspirant, dans l’infanterie. Il participa aux offensives de la Somme (blessé en octobre 1916), du Chemin des Dames et à la bataille de Montdidier (blessé en juin 1918). Il fut démobilisé en 1919 comme lieutenant.

Instituteur adjoint à Antibes (1919-1922), marié à Toulon (Var) en février 1920, père d’une fille, Grac obtint par permutation, avec Laurent Bellon*, un poste d’instituteur à Sanary (Var, 1922-1924), puis d’instituteur délégué (sciences) à l’EPS de Brignoles (1924-1929). Titulaire du Baccalauréat (1927), de la licence de sciences (1929, certificats de mathématiques, de chimie, de physique et d’astronomie) à la Faculté des Sciences de Marseille, il fut nommé comme professeur titulaire (mathématiques et sciences) à l’EPS et muté à l’EPS de Toulon en 1931.

Franc-maçon depuis 1922 (Loge de Cannes), Grac fut tour à tour secrétaire (1927), orateur (1929-1930), vénérable de la Loge (1931) « L’Ecole de la Sagesse » (Grand Orient) à Brignoles puis passa à la Loge « La Réunion » à Toulon (premier surveillant en 1929). Membre de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Ligue de l’Enseignement, il fut le premier président du groupe d’Action laïque de la ville fondé en 1931. La même année, il cotisa au Parti socialiste SFIO mais ne maintint pas son adhésion.

Membre du Syndicat des instituteurs, puis du syndicat des professeurs d’EPS, Grac fut secrétaire départemental de cette organisation. Coopérateur dès la création du groupe de Brignoles, il le représenta à l’assemblée générale de l’Union des coopérateurs du Var en 1930.

À Toulon, favorable au Front populaire, Grac contribua à la création de l’association des officiers de réserve républicaine et participa au fonctionnement du collège du travail d’inspiration syndicale. En février 1936, il fut élu comme délégué à l’Office départemental des mutilés, combattants, victimes de la guerre et pupilles de la Nation par 53 voix sur 66 inscrits.

Nommé directeur de l’EPS de Gérardmer (Vosges), Grac ne rejoignit pas son poste puisque mobilisé comme capitaine, à l’Etat-major de la XVe région, le 24 août 1939, au contrôle postal. Démobilisé le 31 juillet 1940, il fut affecté provisoirement à la tête de l’EPS de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier) et y exerça jusqu’au 18 octobre 1941, date à laquelle il fut démissionnaire d’office pour appartenance à la Franc-maçonnerie.
Admis à faire valoir ses droits à la retraite en mars 1942, Grac exploita une agence d’assurances à Toulon. Il se mit à la disposition de la Franc-maçonnerie engagée dans la Résistance autour de Custaud. Lors de la libération de Toulon, il soigna des blessés de l’Infanterie coloniale au cours des combats de La Garde.

Réintégré comme directeur de collège, le 26 octobre 1944, Grac demanda la direction du collège Rouvière. Il refusa tour à tour les directions des collèges de Saint-Pourçain (Allier), de Prades (Pyrénées-orientales), de Montélimar (Drôme), d’Hirson (Aisne) et resta en congé d’études jusqu’en septembre 1949, estimant qu’il devait obtenir la région toulonnaise à titre de compensation pour « rétablir une situation injustement brisée ». Il fit appuyer ses démarches par le député socialiste SFIO Franck Arnal*, avec qui sa fille, pharmacienne, était associée. Reclassé à la caisse primaire de Sécurité sociale de Toulon, il exerça les fonctions de chef de service de la branche « Accidents du Travail » du 1er janvier 1947 au 30 septembre 1949.

Candidat aux élections municipales sur la liste « d’union patriotique républicaine antifasciste » conduite par le communiste Jean Bartolini*, il obtint, le 29 avril 1945, 19 662 voix sur 60 365 inscrits. Maintenu pour le deuxième tour, il fut élu avec 32 407 voix. Il participa comme quatrième adjoint et ne se représenta pas en 1947.

Grac reprit ses fonctions de principal aux collèges modernes d’Argentan (Orne, 1949-1950), d’Uzès (Gard, 1950-1951), puis au collège moderne et technique Martini à La Seyne (Var, 1951-1956). Membre du syndicat des directeurs de collèges, il fut alors admis à la retraite. Il se remaria à Carqueiranne (Var) en décembre 1971, où il habitait en 1980.

Veuf, Grac mourut à l’hôpital de Toulon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49901, notice GRAC Fernand, Augustin par Jacques Girault, version mise en ligne le 23 avril 2009, dernière modification le 24 juillet 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F17/ 23600, 26567. — Arch. Dép. Var, 2 M 7.35.4, 1177 W 19, Franc-Maçonnerie, 205 793. — Arch. Coop. du Midi. — Presse locale. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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