FAJON Juliette [née BONNAFOUS Juliette, Rose]

Née le 6 août 1911 à Millau (Aveyron), morte le 27 août 1988 à Argenteuil (Val-d’Oise) ; secrétaire sténodactylo ; militante communiste de l’Hérault puis de la Seine, militante clandestine pendant la guerre, résistante : sous-lieutenant des Forces françaises de l’intérieur.

Militante communiste dès 1930, Juliette Bonnafous fut responsable des Jeunesses communistes à Béziers (Hérault). En 1933, elle épousa Étienne Fajon, alors secrétaire de la région communiste du Languedoc. À partir de 1935, elle résida avec son mari à Paris puis à Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine), 6 rue Anatole France. Elle travailla comme sténo de presse au journal l’Humanité, puis comme secrétaire sténodactylo à l’Union des municipalités communistes. À cette époque, elle prit une part active à la création de l’Union des jeunes filles de France (UJFF) et dirigea cette organisation dans la banlieue ouest.

Dans les premiers mois de la guerre, elle assura la liaison entre Me Willard, avocat des députés communistes emprisonnés, et la direction du Parti communiste. Après l’invasion de la France et le transfert des députés à la prison du Puy, elle se rendit dans cette ville à la demande de Jean Catelas et organisa la liaison entre eux et Georges Marrane*, l’un des responsables clandestins du Parti dans la zone sud.

Après la déportation des députés en Algérie, en mars 1941, elle continua de vivre à Lyon où la police la fit chasser de son emploi qu’elle était parvenue à trouver. C’est là que Victor Joannès*, au nom de la direction communiste de la zone sud, lui demanda de faire des démarches en vue de partir en Algérie et de reprendre le contact avec son mari et les autres députés détenus au pénitencier de Maison Carrée (El Harrach). Elle y parvint au début de septembre 1942, mais fut expulsée d’Algérie à l’expiration de son permis de séjour, fin octobre. Elle regagna la France à la veille du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord.

Juliette Fajon passa aussitôt dans la clandestinité et fut chargée d’activités de liaison au plus haut niveau des Francs-Tireurs et Partisans. Elle fut notamment l’agent de liaison de Marcel Prenant*, chef d’état-major des FTP. Après l’arrestation de celui-ci, elle continua son travail clandestin jusqu’à la libération complète de Paris.

Juliette Fajon fut nommée sous-lieutenant des Forces françaises de l’intérieur par le général Koenig. Elle était titulaire de la carte de Combattant volontaire de la Résistance.

Elle poursuivit son action militante après la guerre. Collaboratrice de Raymond Guyot* à la fédération communiste de la Seine, Juliette Fajon devint plus tard, et jusqu’en 1961, secrétaire de Louis Aragon ; une grave maladie la contraignit alors à renoncer à cette tâche.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49921, notice FAJON Juliette [née BONNAFOUS Juliette, Rose], version mise en ligne le 24 avril 2009, dernière modification le 19 novembre 2021.

SOURCES : Interview d’Étienne Fabre, Béziers. — Notes de Jean Sagnes et de l’intéressée.

ICONOGRAPHIE : Ét. Fajon, Ma Vie s’appelle liberté, op. cit.

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