GALLET Marthe [née ROBERT Marthe, Anne, Marie, Adèle]

Par Claude Geslin, Dominique Loiseau

Née le 3 novembre 1914 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), morte le 22 juin 2015 à Saint-Nazaire ; institutrice ; militante du Parti communiste et de l’UFF.

Marthe Gallet perdit très tôt son père qui était douanier. Sa mère dut alors effectuer des ménages et c’est grâce à une bourse qu’elle poursuivit ses études à l’EPS puis, de seize à dix-neuf ans, à l’École normale d’institutrices.

Ses grands-parents maternels étaient des républicains de gauche, mais ses parents n’étaient pas militants. Ignorant tout de la politique et du syndicalisme, elle fit la rencontre d’un groupe des jeunes de l’enseignement. Elle milita un an dans ce groupe nantais, puis en 1935, fut trésorière du groupe des jeunes de l’enseignement de Loire-Inférieure.

Institutrice depuis 1934, Marthe Gallet exerça son métier dans la proche région nazairienne, puis à Saint-Nazaire à partir de 1947. Elle adhéra au SNI, mais consacra la plus grande partie de son activité militante aux organisations féminines du Parti communiste. Elle milita d’abord aux jeunesses communistes puis à l’Union des jeunes filles de France (UJFF) dont elle devint la secrétaire départementale. Au sein du comité d’aide à l’Espagne républicaine, l’UJFF nazairienne s’occupa d’actions de solidarité en faveur de réfugiés espagnols arrivés à Saint-Nazaire par bateaux. En 1937, elle épousa Frédéric Gallet et milita alors au sein du groupe nazairien du Comité Mondial des femmes contre la guerre et le fascisme créé le 17 novembre 1935 et qui groupait une quarantaine de femmes. Le comité s’affilia au front populaire et eut pour présidente nationale Gabrielle Duchêne.

Durant la guerre, elle assura un travail de liaison pour le PCF. Figurant sur une liste de suspects en raison de son engagement politique, elle fut arrêtée en 1942 par la police française, internée à la prison de Saint-Nazaire puis près de Tours. Transférée à la caserne des Tournelles à Paris, elle s’évada le 20 février 1944 et devint l’agent de liaison Michèle, chef de groupe FTP, secrétaire de l’Assistance Française. Alias Michelle, Gilbert, Mathilde, Elle fut homologuée membre des FFI

En septembre 1944, Saint-Nazaire n’étant pas encore libérée, elle participa à la structuration de la section départementale de l’Union des femmes françaises et à la création de l’UFF nazairienne dont elle assura alternativement le secrétariat et la présidence de 1945 à 1967. Elle milita parallèlement au Parti communiste. Membre du bureau fédéral à la Libération, elle participa au comité fédéral du PCF de Loire-Inférieure de 1945 à 1960. Le parti présenta cinq hommes et cinq femmes, dont Marthe Gallet, aux élections municipales de septembre 1945 sur une liste d’unité pour la renaissance de Saint-Nazaire et la défense de la démocratie. Il la présenta également aux élections législatives du 2 juin 1946, en seconde position derrière Henri Gouge* qui fut élu. Marthe Gallet milita également à l’Amicale laïque. Elle prit sa retraite en 1967. En 1991, elle était toujours membre du PCF et de l’UFF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49930, notice GALLET Marthe [née ROBERT Marthe, Anne, Marie, Adèle] par Claude Geslin, Dominique Loiseau, version mise en ligne le 25 avril 2009, dernière modification le 29 juillet 2021.

Par Claude Geslin, Dominique Loiseau

SOURCES : Interview de Marthe Gallet. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 514394. — Saint-Nazaire en 1936, mémoire de maîtrise, Nantes, 1977. — Saint-Nazaire et le mouvement ouvrier de 1920 à 1939, Aremos, 1983. — Raconte camarade, par Maxime, 1974 (Saint-Nazaire). — Clarté, 15 septembre 1945, 20 octobre 1945, 19 octobre 1946 et 18 décembre 1948. — Renseignements fournis par Jean Josnin, responsable du groupe des jeunes et militant communiste de Loire-Inférieure. État civil.

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