ANVELT Jan (pseudonyme littéraire), né EÉSSAARÉ Aadou.

Par Michel Dreyfus, Serge Wolikow

Né en 1884 dans le village d’Orgou, district de Fellinsk, province de Liflande, en Estonie (Empire russe), victime de la répression stalinienne, fusillé à Moscou en décembre 1937 ; professeur, juriste, journaliste et écrivain ; révolutionnaire professionnel : membre du comité central du PC d’Estonie (1920-1937) ; secrétaire de la Commission internationale de contrôle de l’IC (1935-1937).

Issu d’une famille de paysans, d’origine estonienne, Jan Anvelt fit ses études à l’école normale de Tartou. En 1904, il fut reçu à un concours d’enseignement et à partir de 1905, il fut instituteur à la campagne avant de suivre en 1907 des cours de droit à l’Université de Pétersbourg. En 1912, il passa par anticipation tous les examens, ce qui lui permit d’être titulaire d’un diplôme de juriste. En 1907, il rallia la tendance des bolcheviks au Parti ouvrier social démocrate de Russie. Entre 1912, et 1917, il collabora à la rédaction du journal Kiir (Lueur). En février 1917, il fut élu président du comité révolutionnaire provisoire à Narva, puis président du Soviet de Narva et membre du comité exécutif de l’Estlande. En juin 1917, il fut arrêté par le Gouvernement provisoire.

À partir d’octobre 1917, il fut membre du Comité révolutionnaire provisoire puis président du comité exécutif des Soviets de l’Estonie. En 1918, l’Estonie étant occupée par les Allemands, Anvelt se réfugia à Petrograd, où il fut nommé commissaire aux armées de la région du Nord-ouest. En novembre 1918, après la proclamation du pouvoir des Soviets, fut organisée la Commune des travailleurs de Narva : Anvelt présida le premier gouvernement d’ouvriers et de paysans du Soviet de la Commune et dirigea l’administration de guerre.

Après la chute de la Commune, en 1918-1919, il occupa des postes importants dans l’Armée rouge : commissaire à la Guerre à Petrograd, membre du Soviet de guerre de la région militaire de Petrograd, chef de la région fortifiée de Petrograd. De 1920 à 1937, il fut membre du comité central du PC d’Estonie. Dans les années 1921-1925, il dirigea les activités clandestines du PC de l’Estonie. En 1924 il fut un des dirigeants de la révolte à Tallin. Après l’écrasement de cette dernière, il s’installa en URSS conformément à une décision de son Parti. À partir de 1926, il fut fonctionnaire de l’appareil de l’IC et il participa à ses VIe et du VIIe congrès. Le 1er septembre 1928, il fut élu à la Commission internationale de contrôle où il remplaça Hans Pögelmann ; il fut réélu à cette instance en 1935 lors du VIIe congrès de l’IC et peu après, il fut nommé secrétaire de la Commission internationale de contrôle.

Dans les années 1926-1928, il avait siégé en tant que représentant du PC d’Estonie au Secrétariat des pays polono-baltes du CEIC. Parallèlement à son travail au sein du Parti, il fut nommé en 1926 commissaire de l’Académie de l’Armée de l’air Joukovski. De 1929 à 1935, il fut directeur adjoint de l’administration centrale des transports aériens de l’URSS. Il participa aux 14e (1925), 15e (1927) et 16e (1930) congrès du Parti communiste russe bolchevique (PCRb). En 1933, il fut décoré de l’ordre de Lénine.

Inculpé de « déviation nationaliste estonienne » en 1937, il fut arrêté et fusillé au mois de décembre : selon Pierre Broué, il aurait été tué par le juge d’instruction Langfang au cours d’un interrogatoire. À la veille de son arrestation, il avait été élu au comité du PC (b) de Moscou, et après son exécution, le 3 juillet 1938, le Présidium du CEIC l’exclut de ses effectifs. Il fut réhabilité à titre posthume. Anvelt fut l’auteur de récits, de nouvelles et du roman Hors la loi, toutefois il se fit davantage connaître en tant que publiciste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49951, notice ANVELT Jan (pseudonyme littéraire), né EÉSSAARÉ Aadou. par Michel Dreyfus, Serge Wolikow, version mise en ligne le 25 avril 2009, dernière modification le 9 octobre 2021.

Par Michel Dreyfus, Serge Wolikow

SOURCES : RGASPI, Moscou, dossier personnel. — Les Porte-drapeau de la Révolution, Tallin, 1964 — Questions sur l’histoire du PCUS, n.° 4, 1964, éd. « Pravda ». — P. Broué, Histoire de l’Internationale…, op. cit., p. 961.

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