FERRACCI Albert

Par Jacques Girault

Né le 5 juin 1920 à Bonifacio (Corse), mort le 20 décembre 2010 à Ajaccio (Corse-du Sud) ; instituteur ; résistant ; militant syndicaliste du SNI, militant communiste de Corse ; conseiller municipal d’Ajaccio (Corse) de 1953 à 1959.

Fils d’un berger, Albert Ferracci, élève du cours complémentaire de Bonifacio, entra à l’École normale d’instituteurs d’Ajaccio (Corse) en 1938. Dès l’entrée en Corse des troupes italiennes, le 8 novembre 1942, il s’engagea dans la Résistance, puis dans les rangs du Front patriotique des jeunes (FPJ). Il entra à son comité directeur départemental en mars 1943. Responsable du FPJ dans la région de Porto-Vecchio-Bonifacio, il prit part à tous les parachutages de la région, lutta contre l’OVRA (milice italienne contre la Résistance), participa aux combats du maquis de l’Ospedale et, à partir de septembre 1943, combattit pour la libération de la Corse. En octobre 1943, il fut mobilisé en Algérie dans un régiment de tirailleurs algériens avec lesquels il participa au débarquement en Provence en août 1944. Il termina la guerre dans le Wurtemberg et fut démobilisé en août 1945.

Instituteur à Cavu-Ghisoni (1941-1942), puis à Solaro, à Arca-di-Porto-Vecchio, à Pietralonga, à Levie et enfin à Ajaccio à partir de 1949, Albert Ferracci fit partie du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs (SNI) de 1949 à 1951. Nommé directeur d’école à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) en 1969, il prit sa retraite en 1974. Il avait épousé exclusivement civilement en novembre 1950 à Ajaccio Marie-Rose Colonna-Bozzi), institutrice, qui était également responsable communiste et athée.

Membre du PCF depuis 1942 ou 1943, Albert Ferracci entra à son retour en Corse, en 1945 après avoir été démobilisé, dans le comité de la fédération du Parti communiste français. En 1951, il devint le quatrième secrétaire fédéral, puis le troisième (1954-1956) puis à nouveau le quatrième, puis en 1961 le deuxième, puis par la suite occupa diverses responsabilités au sein du secrétariat fédéral, notamment la propagande jusqu’en 1976. Lors de la naissance de la fédération de Corse-Sud en 1976, il en devint le premier secrétaire.

Albert Ferracci avait été secrétaire départemental du Mouvement de la paix jusqu’au début des années 1960. En 1958, il s’opposa à la venue du général de Gaulle. En 1959, cofondateur avec Ange-Marie Filippi-Codaccioni* du mouvement du 29 novembre, mouvement revendicatif contre la situation économique et sociale faite à la Corse qui organisa aussi plusieurs manifestations contre l’OAS, il assurait le secrétariat du mouvement. Puis ce dernier organisa l’opposition au projet du gouvernement d’opérer des essais nucléaires dans le massif d’Argentello. En 1964, il devint le secrétaire du Comité d’action pour la promotion de la Corse.

En mars 1953, il fut un des élus communistes au conseiller municipal d’Ajaccio. Il figurait à nouveau aux élections municipales en mars 1959, en sixième position sur la liste communiste qui obtint au deuxième tour 3 756 voix sur 10 154 suffrages exprimés et n’eut aucun élu. Candidat aux élections complémentaires d’avril 1964, aux élections générales en 1965 et en 1971, il fut tête de liste lors des élections partielles en 1975 puis figurait parmi les candidats de la liste d’Union de la gauche en 1977.

Directeur de La Voix d’Ajaccio, organe de la section communiste d’Ajaccio en 1964, Albert Ferracci préfaça en 1967 la plaquette d’Ange-Marie Filippi-Codaccioni, « Pour une Corse heureuse dans une France démocratique ». Alors que ce dernier devenait rédacteur en chef de la revue communiste spécialisée dans les questions de l’enseignement, L’École et la Nation, en octobre 1970, il fut membre de son secrétariat de rédaction (octobre 1970-1974). Il avait rejoint sa famille installée en région parisienne depuis 1968 pour faciliter les études des enfants. Il habita Aubervilliers puis Neuilly où son épouse était directrice d’école. Il revint en Corse en 1974.

Albert Ferracci, candidat aux élections législatives de 1978 dans la circonscription d’Ajaccio, obtint 6 160 voix sur 6 0192 inscrits et se désista pour le député sortant radical de gauche qui fut battu au deuxième tour en dépit d’un bon report des voix communistes. Il avait été candidat au conseil général dans le canton de Bonifacio en 1967.

Dans les années 1980, il signait des éditoriaux dans Terre corse. Lors des élections à l’assemblée de Corse en 1982, quatrième sur la liste « Pour la Corse », élu, il présida le groupe communiste jusqu’en 1992. Il figurait, à sa demande, en dernière position sur la liste des candidats communistes pour les élections régionales de 1992. Lors des obsèques de Paul Bungelmi en juin 1991, il prononça l’éloge funèbre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49962, notice FERRACCI Albert par Jacques Girault, version mise en ligne le 26 avril 2009, dernière modification le 1er août 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Presse locale et nationale. — Sources orales. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Le Monde, 23 décembre 2010.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable