AUDOIN Jean, alias LE FOLL Jacques

Par Daniel Grason, Alain Prigent

Né le 13 avril 1923 à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), mort en déportation en 1944 à Ellrich (Allemagne) ; étudiant ; secrétaire départemental des Jeunesses communistes fin 1943 ; résistant FTPF.

Jean Audoin naquit dans une famille marquée par la Grande Guerre. Son père Georges Audoin, commerçant originaire d’Uzerche (Corrèze) revenu blessé et invalide du conflit, fut un militant très actif au moment du Front Populaire dans cette station balnéaire de la baie de Saint-Brieuc ; sa mère, Anna née Durand, était elle aussi commerçante.
Jean Audouin était étudiant lorsqu’il s’engagea dans la Résistance. Il fut recherché par la police après l’attaque du bureau de poste de Lantic (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) le 10 octobre 1943. Il exerçait la responsabilité de secrétaire des Jeunesses Communistes au moment où il quitta les Côtes-du-Nord fin 1943. Réfractaire au Service du travail obligatoire, il se replia dans la région parisienne où il plongea dans la clandestinité au sein des FTPF dans un groupe dirigé par Roger Salomon. Il fut blessé dans une mission avec les cheminots de la gare Montparnasse. La police interpella Roger Salomon le 5 juillet 1944, Jean Audoin assuma la direction du groupe qui comprenait à la date du 10 juillet : [Marcel Pery-176133], Marcel Coeuret et Louis Lereste. Il participa au vol d’une automobile dans l’enceinte du Ministère de la Production industrielle au 99 rue de Grenelle à Paris (VIIe arr.). Avec son groupe il envisageait le cambriolage d’un bureau de tabac.
La BS2 l’arrêta le 21 juillet 1944 au 105 rue du Chevaleret à Paris (XIIIe arr.), domicile de Pierre Perret, sous le nom de Jacques Le Foll, étudiant en droit, né à Binic. Il portait sur lui un revolver à barillet chargé de cinq balles, une carte d’alimentation au nom de Léonard, des papiers de l’automobile volée au Ministère de la Production Industrielle et une fausse carte d’alimentation. Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, il fut très probablement battu.
Dans la même affaire, la BS2 avait déjà interpellé Marcel Coeuret, Louis Lereste et René Dillé. Avec Jean Audoin chutèrent d’autres résistants FTP : Jean Beroujon, Raymond Cotillard, Marcel Pery, Pierre Perret, Michel Trival, Albert Baudet et Maurice Requillé. Tous étaient dans le convoi de 1654 hommes qui partit le 15 août 1944 de la gare de Pantin à destination du camp de concentration de Buchenwald (Allemagne).
Incarcéré à Fresnes, transféré à Compiègne, Jean Audoin déporté sous sa véritable identité à Buchenwald, où il était immatriculé 77310, puis à Dora. Il fut affecté au Kommando de travail d’Ellrich avec des milliers de détenus qui travaillaient au creusement de galeries souterraines ou à des travaux de génie civil en surface, il fut porté disparu. La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée le 29 novembre 1948. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Quay-Portrieux.
Jean Audoin a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49978, notice AUDOIN Jean, alias LE FOLL Jacques par Daniel Grason, Alain Prigent , version mise en ligne le 27 avril 2009, dernière modification le 3 mars 2020.

Par Daniel Grason, Alain Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W104, 1140W83. – Arch. PPo. PCF Carton 17 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux du 31 juillet 1944, transmis par Gilles Morin 77W 837. – L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin. Une semaine dans les Côtes-du-Nord, supplément de l’Humanité Dimanche. – Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. Marie Pierre et Pierre Klein, Les déportés des Côtes-du-Nord, livre mémorial, 2007, 466 p. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000, 287 p. – Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 6/7, 1998. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet GenWeb. – État civil de Saint-Quay-Portrieux.

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