Par Claude Pennetier
Né le 25 juillet 1909 à Paris (XIXe arr.), mort le 17 février 1985 à Clamart (Hauts-de-Seine) ; ajusteur ; secrétaire de la section communiste de Clamart et conseiller municipal ; déporté.
Fils d’un artisan chaudronnier-ferblantier (« c’est à la suite d’une grève chez Morse avant guerre, où il était délégué et renvoyé, qu’il s’est mis à son compte » écrivit son fils en 1938) et d’une ménagère, Robert Genty fit des études primaires jusqu’au CEP puis fréquenta un cours complémentaire. Pendant son service militaire, il eut le grade de maréchal des logis.
Robert Gentil fut outilleur, ajusteur puis artisan chaudronnier. Il avait fait son apprentissage d’ajusteur à la maison Thomas-Wirelens de Malakoff jusqu’à dix-huit ans. De retour du service militaire, il travailla quatre ans chez Renault et enfin chez Gnôme et Rhône où il prit part, en juin 1936, à la grève de quelques heures qui déboucha sur l’acceptation des revendications. Il participa à une autre grève, plus difficile, en mars-avril 1938 : « pendant cette grève en tant que responsable du parti, j’ai veillé au fonctionnement du parti, réuni les secrétaires des cellules afin que les membres du parti jouent leur rôle de communistes en particulier dans les moments difficiles, comme celui ou il fallait défendre la position du syndicat sur les problèmes des 45 heures ». Notons l’importance de son salaire horaire en 1938 : 18 F 30, soit beaucoup plus du double du salaire d’avant juin 1936.
Il adhéra au Parti communiste en juin1935 et suivit une école régionale qui lui permit d’acquérir une culture marxiste. Avant les élections municipales complémentaires de Clamart, L’Aube nouvelle du 15 avril 1939 le présentait ainsi : “ ajusteur, quartier Jardin-Parisien, syndiqué, ancien secrétaire de la section communiste de Clamart, délégué d’usine ”. Le journal aurait pu ajouter : ancien membre du bureau régional communiste de Paris-Ville. Il fut élu conseiller municipal de Clamart le 30 avril 1939, 4 sur 12. Voir De Saint-Etienne*, maire.
En 1938, le Parti communiste lui avait confié la fonction de secrétaire du comité du parti chez Gnôme et Rhône.
Son domicile fut perquisitionné le 27 septembre 1939. Le conseil de préfecture le déchut de son mandat le 9 février 1940. Arrêté en 1942, il fut déporté le 12 mai 1944 au départ du camp de Royallieu à Compiègne vers Buchenwald puis transféré à Neuengamme d’où il fut libéré.
ll retrouva son siège dans le conseil municipal provisoire désigné par le comité local de Libération le 29 août 1944.
Robert Genty avait épousé Louise Reignoux, brocheuse, à Châtillon (Seine) le 1er octobre 1932. Elle quitta son activité professionnelle en 1934. Elle milita au Comité mondial des femmes. Ses frères étaient militants communistes. Le couple avait une fille née vers 1936.
Par Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, 495 270 2444, autobiographie 12 janvier 1937, mention à noter, mais la note ne figure pas ; 495 270 5866, autobiographie du 20 juillet 1938. — Arch. PPo, BA 2447. — Arch. Dép. Seine, DM3 ; versement 10451/76/1 ; listes électorales et nominatives. — Arch. Com. Clamart. — État civil de Paris XIXe arr. et de Châtillon. — La Fondation pour la mémoire de la déportation, Le livre mémorial….op.cit. — Renseignements recueillis par Michèle Rault et Nathalie Viet-Depaule. — Notes de Jean-Pierre Besse.