FERRO Henri

Par Michel Brot, complété par Claude Pennetier

Né le 1er mars 1899 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 12 février 1992 à Nice (Alpes-Maritimes) ; infirmier ; syndicaliste CGT puis FO des Alpes-Maritimes, secrétaire du syndicat FO des hospitaliers de Nice en 1948 à 1959 au moins.

Infirmier à l’hôpital Saint-Roch à Nice, Henri Ferro était le secrétaire du syndicat CGT des hospices de la ville de Nice en 1934 et 1935. Il siégea également à la commission administrative de la Bourse du Travail de Nice de 1933 à 1938. Il était surtout secrétaire général de l’Union départementale confédérée des Alpes-Maritimes depuis 1932 au moins, et il le demeura jusqu’en décembre 1935.

Pendant le mandat d’Henri Ferro, l’UD se renforça considérablement, accueillant de nouveaux adhérents et de nouveaux syndicats ; de plus, elle prenait constamment une position très en pointe en faveur de l’unité syndicale. Ainsi le 1er mai 1933, confédérés et unitaires organisèrent-ils un défilé commun à Nice. Le 12 février 1934, Henri Ferro prit la parole au meeting qui suivit la grande manifestation antifasciste niçoise, en compagnie des dirigeants unitaires et autonomes. À son congrès annuel des 30 juin-1er juillet 1934, l’UD confédérée critiqua la ligue confédérale sur l’unité syndicale, ainsi que la timidité du Plan de la CGT.

Le 20 décembre 1934, Henri Ferro signa, avec son homologue unitaire Boivert, l’un des premiers accords départementaux en France, par lequel l’UD confédérée et l’UR unitaire s’engageaient à collaborer et à préparer la réunification.

Henri Ferro appartenait à la SFIO – à son « aile dure », précise la police – mais veillait à ne laisser son organisation syndicale à la remorque d’aucun parti : c’est ainsi qu’il refusa la proposition socialiste de faire figurer la CGT en tant que telle sur la liste SFIO aux municipales de 1935 à Nice (L’Effort syndicaliste des Alpes-Maritimes, mars 1935).

Quand la nouvelle UD-CGT tint son congrès de fusion le 22 décembre 1935 à Nice, Henri Ferro fut réélu secrétaire général, les ex-confédérés étant majoritaires. Mais il fut remplacé par Ange Felce au congrès suivant, le 24 mai 1936. Faut-il y voir le souci des communistes désireux d’éliminer un socialiste, ou la volonté des syndiqués de se doter, avec l’instituteur Felce, d’un secrétaire général plus disponible et doté de meilleures capacités oratoires ?

Après 1936, Henri Ferro n’occupa plus de responsabilités dans le mouvement syndical. En juillet 1937, il fut cependant élu au bureau du groupe niçois des « Amis de Syndicats », chargé de collecter les abonnements à cette revue.

Henri Ferro fut arrêté en 1942 à Nice par l’occupant Italien, et s’échappa avec huit juifs arrêtés également. Il se cacha dans en Auvergne jusqu’à la fin de la guerre.

Il fut désigné, fin décembre 1947, comme le responsable provisoire de Force Ouvrière pour les Alpes-Maritimes, en attendant la création qui interviendra, fin janvier 1948, de l’Union départementale. Il fut alors remplacé par Félix Mathieu. Henri Ferro devint secrétaire adjoint jusqu’en 1961.

Henri Ferro était également secrétaire du syndicat FO des hospitaliers de Nice en 1948. Il représenta des syndicats des services publics et de santé de son département lors du congrès confédéral d’avril 1959.

Il fut décoré de la Légion d’Honneur par le général de Gaulle sur la place de la République à Paris, le 4 septembre 1958, lors de la déclaration de la 5e République.

Henri Ferro a eu trois enfants de sa première épouse, qui décéda : René Ferro, Jocelyne et Roger. Il eut ensuite eu deux autres enfants de son second mariage avec Louise-Marie Chiabaud, dite Paulette : Jean-Henri (né en 1946), et Louise qui a été militante au Parti Socialiste jusqu’à sa mort.

Son fils aîné, René Ferro, appartenant au syndicat FO des employés des casinos et des cercles de jeux fut élu, au début des années 1960, trésorier adjoint de l’UD.

Henri et René étaient tous les deux des Francs-Maçons très engagés à la Loge Demos du Grand Orient de France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49983, notice FERRO Henri par Michel Brot, complété par Claude Pennetier, version mise en ligne le 28 avril 2009, dernière modification le 31 août 2022.

Par Michel Brot, complété par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat., F7/12972, F7/13081, F7/13132. — CGT, Renseignements administratifs, 1932, 1936. — L’Effort syndicaliste des Alpes-Maritimes, 1934-1935. — L’Alerte, 17 juillet 1937. — Arch. Dép. des Alpes-Maritimes, rapports de police, 1933, 1934, 1935. — Entretien avec Ange Felce, 31 mai 1984. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 1er janvier, 12 février 1948, 2 mars 1950, 4 mars 1953, 16 avril 1959, 12 avril 1961, 15 mai 1963. — Compte rendu du congrès confédéral d’avril 1959. — Notes de Louis Botella, notes de Pascal Ferro, petit-fils d’Henri Ferro.
n°1/2Suivant. —Henri Ferro à un dossier de résistance au Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 222374.

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