ARNOLD Emil. Pseudonyme : RÄUBER

Par Brigitte Studer

Né le 22 janvier 1897, mort le 21 octobre 1974 à Bâle ; employé de commerce ; membre du CC et du BP du PCS après avoir été, en 1921-1922, élu au Comité exécutif de l’IC ; jusque dans les années 1950, il fut une des principales figures du Parti communiste suisse puis du Parti suisse du travail, sur le plan national et cantonal.

Emil Arnold
Emil Arnold

Surnommé « Räuber », Arnold, originaire d’Altdorf (canton d’Uri), entra, en 1912, aux Jeunesses socialistes bâloises et accéda à la présidence locale l’année suivante. Après un intermède à Berlin, d’où il fut expulsé, Arnold fut nommé au secrétariat national en remplacement de Willi Münzenberg. Proche des Altkommunisten et de leur antiparlementarisme, il se distança néanmoins de leurs actions directes et n’en fut jamais membre. En revanche, il fit partie du PCS à sa fondation. Il fut délégué au IIIe congrès de l’IC, avec voix délibérative et élu au CEIC de juin-juillet 1921 à février 1922. En 1924, il entra à la rédaction du Basler Vorwärts, dont il devint rédacteur en chef en 1926. Entre 1927 et 1930 il fit partie de la centrale restreinte, puis du CC du PCS et en 1930-1931 du BP. Détesté par Bodenmann, sa situation au sein du Parti et de la rédaction se détériora entre 1932 et 1934.

Il fut alors la cible de critiques permanentes, ce qui l’amena à abandonner son mandat de Conseiller national qu’il détenait depuis 1932 ; Bodenmann, avec Krebs, un des instigateurs de son retrait, le remplaça. Arnold fut également éloigné du Basler Vorwärts. Il resta cependant au comité central du PCS de 1932 à 1939. Il reprit sa place de rédacteur en 1936, jusqu’en 1939. Lors du 6e congrès, il siégea à la commission politique et peu après il devint membre de la commission d’agitation et de propagande du secrétariat du PCS. Début 1938, lorsque la majorité de la direction du PCS fut arrêtée, il fut coopté au bureau politique par Hofmaier. En avril 1939, peu avant l’interdiction du Parti, il devint président du Grand Conseil bâlois, où il siégeait depuis 1923. Lors du 7e congrès du PCS, en 1939, il fut nommé au Présidium du congrès. En septembre 1941, durant la période d’illégalité, il fut arrêté avec d’autres communistes bâlois pour son activité politique. Il fit partie du secrétariat du PCS dans les années 1941-1942.

Après la fondation du Parti suisse du travail, il remplit à nouveau les mandats de conseiller national (1951-1953) et de député à Bâle (1944-1956). En 1953, dans un procès devant la Cour pénale fédérale, il fut inculpé et condamné pour « atteinte à l’indépendance de la Confédération ». Il démissionna du Parti suisse du travail en 1956 à cause des événements de Hongrie. Max Wullschleger avec qui il avait travaillé au Basler Vorwärts dans les années 1930, et qui, entre-temps, était devenu conseiller d’État, put lui procurer un emploi dans son département. Dans ses mémoires, il lui reconnaît une grande culture et présente Arnold comme l’un des orateurs les plus originaux parmi les députés bâlois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article49996, notice ARNOLD Emil. Pseudonyme : RÄUBER par Brigitte Studer, version mise en ligne le 28 avril 2009, dernière modification le 10 décembre 2018.

Par Brigitte Studer

Emil Arnold
Emil Arnold

SOURCES : RGASPI, 495 19, n° 448 et 495 91, n° 191. — Archives fédérales suisses, Berne, E21 8592, E 4320 (B) 1974/47, vol. 81 et E 4320 (B) 1, vol. 12 et vol. 15. — Archives cantonales, Bâle-Ville, Fonds Emil Arnold, PA 854 A-B, Bibliothèque de la Ville, La Chaux-de-Fonds.— J. Humbert-Droz, Le couronnement d’une vie de combat, 1941-1971, Neuchâtel, À la Baconnière, 1973, 452 p. (ici p. 132). — BDC, op. cit., p. 11. — B. Studer, Un parti sous influence, op. cit., 818 p. — Sous l’œil de Moscou. Le Parti communiste suisse et l’Internationale 19311943. Archives de Jules Humbert-Droz, op. cit., vol. V, IV, (en voie de publication) documents 740 et 753. — Entretien avec Franz Dübi, Martha Ensner et Margrit Keller, 15 mars 1990.

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