FERRANDI Jean-Dominique [FERRANDI Jean, Dominique, dit]

Par Jacques Girault

Né le 4 octobre 1904 à Cuttoli-Corticchiato (Corse), mort en action et de ses blessures le 26 août 1945 à Paris ; instituteur à Paris ; syndicaliste de la FUE puis du SNI, militant communiste ; résistant.

Fils d’un cultivateur qui avait huit enfants et qui fut gazé pendant la Première Guerre mondiale, Jean-Dominique Ferrandi, dit « Mèmè Ferrandi », reçut les premiers sacrements catholiques. Pupille de la Nation (la mention « Adopté par la Nation » ne figure pas sur le registre de naissance à la différence de celles portées sur les déclarations des naissances de son frère et de ses sœurs), il entra à l’École normale d’instituteurs d’Ajaccio en 1922. Nommé instituteur à Casamaccioli, puis en 1928 à Peri, il épousa religieusement à Peri le 6 juin 1929 Marie Leccia, fille du maire de la commune, Pascal Leccia. Le couple eut deux filles qui ne reçurent pas les premiers sacrements religieux.

Jean-Dominique Ferrandi effectua le service militaire dans l’infanterie. Il devint instituteur à Bourg-la-Reine en 1930 puis, dans celle de l’avenue de Choisy à Paris (XIIIe arr.) jusqu’en 1934, enfin dans celle de la rue Damesme (XIIIe arr.). Militant du syndicat CGTU de l’enseignement, du groupe de jeunes, puis après 1936 du Syndicat national des instituteurs, il conservait des liens avec les militants corses autour du mouvement « L’Émancipation de la Corse ». Membre du Parti communiste, il était, en 1937, membre du comité de la section communiste du XIIIe arrondissement où il habitait rue de la Colonie dans le quartier Maison-Blanche. Il y était responsable de l’enfance et de l’action municipale. Ami d’André Marty, il fut particulièrement actif au moment de la guerre d’Espagne.

Mobilisé en Corse, affecté à la défense de Bonifacio, Jean-Dominique Ferrandi, démobilisé dans l’été 1940, en contact avec les communistes corses, reprit son poste à l’école de garçons de la rue Damesme (XIIIe arr.) en 1941. Il participa à l’activité clandestine des communistes. Membre du triangle de direction communiste du XIIIe arrondissement au début de l’année 1942, il échappa à la police venue l’arrêter dans l’école et entra dans la clandestinité. Il enseigna quelques mois dans une école privée de la banlieue sud. Rédacteur du journal du Front national L’École laïque, il appartint, à partir de l’été 1943, au premier triangle de direction syndicale de l’enseignement et au Comité directeur du SNI clandestin en voie de reconstitution. Il fut chargé de militer dans la banlieue sud. Au début de l’année 1944, après avoir demandé son affectation dans les Francs tireurs et partisans français, comme son épouse (« Andrée Rivière »), devenu le lieutenant Drouot, ou Rondeau ou Jean-Claude ou Bompart (nom figurant sur sa fausse carte d’identité), chargé de l’instruction de l’encadrement des FTPF, il fit partie du Comité parisien de Libération. Lieutenant d’État-major de la commission générale, transport et ravitaillement, affecté dans le quartier des Halles (bataillon Bara), il devint un des responsables du ravitaillement de Paris. Pour préparer l’insurrection dont il fut le responsable dans le quartier, il organisa des milices patriotiques. Blessé sur une barricade, le 25 août, il décéda le lendemain à l’Hôtel-Dieu.

Son nom fut donné en 2007 à l’école de Peri où il avait enseigné deux ans. Contrairement à ce qui a été souvent écrit, son nom ne fut pas donné à l’école primaire de la rue Damesme et la rue Ferrandi dans le VIe arrondissement n’avait rien à voir avec lui.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50022, notice FERRANDI Jean-Dominique [FERRANDI Jean, Dominique, dit] par Jacques Girault, version mise en ligne le 29 avril 2009, dernière modification le 1er août 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Mairie de Cuttoli-Corticchiato. — Notice DBMOF. — Renseignements fournis par Ange Stromboni et par la fille de l’intéressé, Jeanne Blanchet-Ferrandi.

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