FEUGAS Roger [FEUGAS Pierre, Roger].

Son père décéda pendant la Première Guerre mondiale en 1917. Roger Feugas, instituteur dans les Landes, partageait les analyses du Syndicat national des instituteurs pour la lutte contre la guerre. Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1933, actif sous le Front populaire, il désapprouva l’attitude de son parti au moment des accords de Munich et en démissionna.

Mobilisé dans l’infanterie en 1939, fait prisonnier, il s’évada et reprit son métier d’instituteur. Il adhéra au Parti communiste en 1942. Devenu membre du triangle de direction de la région basco-landaise, il occupa rapidement des fonctions dirigeantes dans la Résistance comme commissaire régional à l’organisation des Francs-Tireurs et partisans français. Après avoir représenté le Front national dans le Comité départemental de Libération, il participa à la réorganisation du Parti communiste à la fin de l’année 1944. Il fut homologué combattant des FFI.

Instituteur à Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes), Roger Feugas était le délégué cantonal du SNI au début des années 1960. Il entra au conseil syndical de la section départementale en 1961-1962.

Il entra au comité de la fédération communiste à la fin des années 1940. Membre du bureau de la section communiste de Saint-Vincent-de-Tyrosse, puis secrétaire de la section au début des années 1960, il devint membre du bureau fédéral en 1956, responsable des questions laïques à partir de 1962. Il avait participé au stage central organisé pour les instituteurs communistes.

Roger Feugas figurait en troisième position sur la liste communiste aux élections législatives de 1956. Il fut candidat communiste au conseil général dans le canton de Saint-Vincent-de-Tyrosse en 1961. Proposé comme suppléant, finalement, il fut le candidat communiste titulaire aux élections législatives dans la deuxième circonscription de Dax en 1962. Il obtint 7 120 voix sur 65 001 inscrits (troisième position) et se désista pour le candidat socialiste SFIO.

À partir de 1963, les rapports de Roger Feugas avec la direction du PCF se dégradèrent. Depuis 1961, il présidait une commission de l’enseignement. Le représentant de la direction en 1963 constata que cette commission n’avait pas élaboré un plan de travail. Dans les discussions internes, il affirmait son désaccord croissant avec la ligne politique et les méthodes de direction. Il développait des positions proches des communistes italiens et chinois et estimait que le PCF allait vers une « impasse avec le programme commun », selon un rapport de Jean Lespiau*. Le 5 décembre 1964, il donnait sa démission du PCF. Il subissait selon une enquête de Lespiau à Saint-Vincent-de-Tyrosse l’influence d’une militante, Madeleine Vissières venue du Loir-et-Cher, qui avait été exclue du PCF. En 1967, selon un nouveau rapport de Lespiau, Feugas avait appelé à voter pour le candidat communiste aux élections législatives. Il déclarait au nouveau secrétaire de la section qu’il n’était « pas prochinois mais pro roumain ». Le 5 février 1966, il confirmait sa démission, dans une nouvelle lettre avec M. Vissières, dans laquelle il refusait la voie pacifique pour aller au socialisme.

Par la suite, Robert Feugas écrivit ses souvenirs sur la Résistance, mettant en cause notamment Jean Lespiau et apportant des indications sur l’organisation et les actions des communistes dans la région.