GAUDEMER Daniel, Henri, Auguste

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 23 juillet 1905 à Littry (Calvados), mort le 1er février 1988 à Paris (VIIe arr.) ; professeur d’anglais ; secrétaire de la fédération socialiste SFIO du Cantal.

Issu d’un milieu modeste – son père, Victor Gaudemer, était artisan cordonnier et sa mère, Éva née Peschel, institutrice – Daniel Gaudemer fit ses études comme boursier au collège de Bayeux. Le jeune bachelier obtint un poste d’internat à Honfleur, passa une licence puis un diplôme d’études supérieures d’anglais et fut deux fois admissible à l’agrégation en 1930 et 1931. Après avoir accompli son service militaire à Oran (66e régiment d’infanterie), il épousa en septembre 1932 à Littry une enseignante, Geneviève Robecq. Il exerça à Rennes en 1932-1933 puis obtint un poste double à Aurillac (Cantal) en septembre 1933. À cette époque, Daniel Gaudemer fut converti à l’idéal socialiste par Maurice et Suzanne Deixonne. Inscrit en 1934 à la section SFIO d’Aurillac, il occupa bientôt les fonctions de secrétaire adjoint et de membre du comité de presse. Il prit part aux manifestations antifascistes de l’époque et son nom figura sur la liste des candidats aux élections municipales de mai 1935.

Au début de l’année 1936, Maurice Deixonne* fut muté d’office à Gap (Hautes-Alpes). Il demeura secrétaire fédéral en « exil », son intérim étant assuré par J.-B. Dancy et Daniel Gaudemer. La victoire du Front populaire permit le retour de Deixonne à Aurillac. Daniel Gaudemer fut affecté comme secrétaire adjoint à l’arrondissement d’Aurillac et organisa les Jeunesses socialistes, créa la boulangerie coopérative « La Fraternelle » et le patronage laïque. Il participa à l’aide en faveur de l’Espagne républicaine et assura le secrétariat du syndicat du personnel enseignant d’Aurillac en 1937. Gaudemer votait dans les congrès en faveur de la Gauche révolutionnaire, mais, après la scission de Royan, il resta à la SFIO.

La guerre survint. Maurice Deixonne fut poursuivi, condamné et révoqué pour avoir écrit un article préconisant la limitation des naissances. Geneviève Gaudemer subit le même sort pour propos antipétainistes. Après le départ de Deixonne, Gaudemer devint secrétaire fédéral du Parti socialiste clandestin. Il prit part à la Résistance et fut le représentant socialiste au Comité départemental de Libération. Il quitta Aurillac pour Paris en septembre 1947 et cessa de militer activement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50050, notice GAUDEMER Daniel, Henri, Auguste par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 5 juillet 2009.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Le Socialiste (Cantal), 1935-1938. — Le Cantal ouvrier et paysan, 1937. — Témoignage de l’intéressé. — État civil de Littry.

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