GOUTTEBARGE Marie [née VERNAY Marie]

Par Dominique Loiseau

Née le 30 juin 1921 à Saint-Étienne (Loire) ; ourdisseuse ; militante de la JOCF, de la CFTC puis de la CGT, responsable de l’UFF dans la Loire.

Marie Gouttebarge eut quatre frères et sœurs. Son père, Jacques Vernay, fut verrier puis mineur. Sa mère, Eugénie Portai, d’abord employée de maison, devint femme au foyer après son mariage, tout en effectuant des petits travaux de lessive et de ménage.

Marie Gouttebarge suivit une scolarité primaire en établissement public, puis prépara en un an un CAP d’ourdisseuse. Elle commença à exercer cette profession en 1935, à quatorze ans.

Elle épousa le 5 août 1958 Joseph Gouttebarge*, ancien prêtre-ouvrier. Son mari fut d’abord aide électricien d’entretien puis câbleur, manoeuvre, chimiste, et milita à la Confédération générale du travail (CGT), où il eut des responsabilités. Il décéda en 1964, alors que leur fils avait deux ans et demi. Ce dernier ne milita pas.

Dès son entrée dans le monde du travail, Marie Gouttebarge milita à la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF) dont elle présida une section, avant de devenir dirigeante fédérale, de 1938 à 1946, assurant le suivi des sections locales de Saint-Étienne et de sa région. Elle adhéra également à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), de 1936 à 1940. À cette date, elle abandonna son emploi d’ourdisseuse pour organiser et diriger durant deux ans un centre de Moissons nouvelles pour les jeunes chômeuses, centre lancé par la JOC. Cette activité détermina son orientation vers le social. En 1942, elle organisa en effet un Comité de coordination de quartier, dépendant du Secours national puis de l’Entraide sociale. Ces Comités, coordonnant les diverses organisations de quartier, accueillaient les réfugiés, aidaient les victimes des bombardements, distribuaient des plats préparés. Ils se transformèrent ultérieurement en Centres sociaux. Elle y fut d’abord auxiliaire sociale puis assistante sociale à partir de 1948, après avoir suivi une formation professionnelle par correspondance. De 1951 à 1981, elle travailla comme assistante sociale à la Caisse d’allocations familiales où, les syndicats étant représentés, elle adhéra à la CGT. Sans y exercer de responsabilités particulières, elle fut candidate sur les listes CGT au moment des élections au Comité d’entreprise. D’autre part, ayant milité au syndicat des assistantes sociales de Saint-Étienne (section qu’elle démarra avec l’aide d’une jeune collègue) et au syndicat des organismes sociaux, elle fut contactée en 1983 pour figurer sur la liste des administrateurs CGT. En retraite depuis 1981, elle était en position non éligible, mais remplaça de 1987 à 1991 un administrateur décédé.

En 1948, elle avait mis en place, à titre bénévole, l’Association des mères célibataires et un petit foyer de quatre lits pour le reclassement des prostituées après la fermeture des maisons de tolérance. Cette association fut ensuite intégrée au service social de la CAF.

Marie Gouttebarge adhéra à partir de 1950-1951 à l’Union des femmes françaises (UFF), où elle s’investit beaucoup dans la Commission Droits des femmes, considérant que les actions proposées apportaient des réponses aux questions qu’elle se posait à l’Association des mères célibataires et dans sa vie professionnelle. Elle fut en effet durant dix-huit ans assistante sociale spécialisée dans l’aide aux mères célibataires, et directrice à partir de 1969 d’un Hôtel maternel de la CAF à Saint-Étienne. La Commission Droits des femmes, sur le plan national et départemental, œuvra notamment en faveur du livret de famille pour les mères célibataires, et pour que celles-ci soient appelées « Madame ». Le livret fut obtenu en 1960, succès qui constitue le meilleur souvenir militant de Marie Gouttebarge.

Elle participa aux Ve et Vle congrès de l’UFF, en novembre 1954 à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) et en 1957 à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine), en tant que secrétaire de la Commission droits des femmes de la Loire. Elle intervint dans le débat de la Conférence nationale des droits des femmes, qui se tint dans le cadre du Vle congrès. Elle participa aussi à la Conférence nationale des femmes seules organisée par l’UFF à Paris le premier février 1958, ainsi qu’à une rencontre d’une semaine à Prague avec les femmes tchèques en mai 1959. Elle fut à trois reprises une des représentantes de la Loire au Conseil national de l’UFF, auquel elle appartint donc de 1960 à 1968.

Tout en continuant à adhérer à l’UFF, elle cessa d’y militer pour se consacrer à d’autres activités comme l’animation de modules sur le Revenu minimum d’insertion (RMI) au Secours populaire, ou la tenue de permanences du Comité des chômeurs CGT.

Elle ne fut membre d’aucun parti politique, mais se présenta, sans être élue, sur une liste d’Union de la gauche aux élections municipales du 21 mars 1965 et du 13 mars 1983 à Saint-Étienne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50073, notice GOUTTEBARGE Marie [née VERNAY Marie] par Dominique Loiseau, version mise en ligne le 3 mai 2009, dernière modification le 16 juin 2010.

Par Dominique Loiseau

SOURCES : Archives nationales de l’UFF et témoignage écrit de Marie Gouttebarge en 1998.

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