GRIGNON Max, Louis

Par Jacques Girault

Né le 17 novembre 1902 à Mamers (Sarthe), mort le 22 janvier 1989 à Villejuif (Val-de-Marne) ; professeur ; militant socialiste dans la Meuse et la Savoie.

Fils d’un photographe et herboriste d’origines paysannes, correspondant du Parti radical qui mourut en 1918, Max Grignon, dont la mère passa le diplôme d’herboriste pour reprendre le magasin, effectua ses études aux lycées du Mans (Sarthe) de 1914 à 1921, dans les khâgnes des lycées Lakanal à Sceaux (Seine/Hauts de Seine) de 1921 à 1923, puis Condorcet à Paris (1923-1924). Admissible à l’École normale supérieure en 1923 et en 1924, inscrit à la Sorbonne, il obtint une licence ès-lettres de grammaire et de lettres classiques (1922) et un diplôme d’études supérieures d’Histoire à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en 1926. Il fut quatre fois admissible à l’agrégation d’histoire (1933, 1934, 1935, 1936). Il enseigna successivement dans les collèges de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) en 1924-1925, de Riom (Puy-de-Dôme) de 1925 à 1928, de Bar-le-Duc (Meuse) de 1928 à 1931, de Commercy (Meuse) en 1931-1932, puis à nouveau de Bar-le-Duc de 1933 à 1937. Il souhaita en vain une nomination à Clermont-Ferrand présentant à l’appui de sa demande un projet de thèse sous la direction du professeur de géographie Philippe Arbos. Il fut nommé aux lycées de Chambéry (Savoie) de 1937 à 1944 et de Saint-Cloud (Seine-et-Oise/Hauts-de-Seine), annexe du lycée Hoche de Versailles (Seine-et-Oise/Yvelines) en 1946. Après avoir effectué un stage au Centre des hautes études administratives d’avril à août 1947, il réintégra son établissement où il resta jusqu’à sa retraite en 1963. Il habitait alors en banlieue Ouest de Paris, Garches (Seine-et-Oise/Hauts-de-Seine) puis Boulogne-Billancourt (Seine/ Hauts-de-Seine). Son épouse enseigna au collège moderne Octave Gréard à Paris avant d’obtenir le Centre national d’enseignement par correspondance en 1957.

Max Grignon se maria en juillet 1927 à Clermont-Ferrand avec une professeur licenciée, future professeur d’Histoire-Géographie à l’École normale d’instituteurs de Bar-le-Duc. Le couple eut deux enfants. Il effectua son service militaire comme sous-officier en 1928.

Max Grignon, membre du Parti socialiste SFIO, devint « communiste indépendant » après le congrès de Tours. Il réintégra le Parti socialiste SFIO en 1924 et fut, en 1926, un des signataires, au nom de la section de Riom, de la motion des intellectuels “militants de la base” pour un programme de réalisations immédiates. Membre du comité pour la recherche et la publication des documents économiques de la Révolution française, il publia son mémoire de Diplôme d’études supérieures, Le Parti libéral dans la Sarthe sous la Restauration, 84 pages dédiées à Joseph Caillaux, « en hommage respectueux et reconnaissant », imprimée chez Jobidon fils au Mans, en 1927. En effet, le dédicataire avait joué un rôle important dans la poursuite de ses études . Professeur à Bar-le-Duc, il fut un des onze qui, en avril 1931, constituèrent le groupe d’études socialistes qui lança Révolution constructive. Il intervint peu dans les débats internes au Parti socialiste par la suite.la suite.

Max Grignon fut plusieurs fois candidat socialiste SFIO aux élections législatives dans la Meuse, la Haute-Savoie (à Thonon-Évian en 1932 alors qu’il était en poste à Bar-le-Duc), en Savoie. Il fut candidat socialiste au Conseil général en 1931 à Bar-le-Duc. Ayant été « rétrogradé » au collège de Commercy par l’Inspecteur d’Académie, il demanda au sénateur socialiste qu’il connaissait bien de protester ce qu’il fit estimant qu’il était « victime de son activité de gauche ». Aussi obtint-il un congé de convenances personnelles sans traitement pour préparer l’agrégation. Il représenta la fédération de la Meuse à plusieurs congrès nationaux dont ceux de Tours, 25-30 décembre 1931 et de Marseille, 10-13 juillet 1937.

Grignon fut mobilisé à la déclaration de la guerre comme lieutenant dans l’infanterie alpine dans les Vosges puis en Savoie. À la fin de 1939, il fut affecté à l’état-major. Démobilisé, en poste à Chambéry, il fit partie de l’Armée secrète en Savoie (maquis de la Tarentaise). En 1944, il participa à des opérations en Haute Maurienne (bataillon Héritier « Blanchard »). À la Libération, il fut détaché du 24 novembre 1944 à février 1945 comme chargé de mission au cabinet du Préfet de Savoie pour les questions de presse et de justice.

Max Grignon composa, en 1948, pour les éditions SUDEL, propriété du Syndicat national des instituteurs, un manuel d’Histoire selon les nouveaux programmes de 1947 comprenant une forte partie d’histoire des techniques. Retraité, il habitait Bellême (Orne) et participait aux travaux de la société « Les amis du Perche » (guide touristique et carte). De même, il prenait part aux expositions du Musée des Arts et Traditions populaires de Sainte-Gauburge (Orne) et collaborait aux Cahiers Percherons.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50101, notice GRIGNON Max, Louis par Jacques Girault , version mise en ligne le 6 mai 2009, dernière modification le 14 janvier 2019.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprenait en 2018 cinq références :
Des civilisations antiques à la France d’aujourd’hui, classe de fin d’études, Paris, SUDEL, 1948, réédité en 1950.

SOURCES : Arch. Nat., F17/28147. — Notice non signée dans le DBMOF. — Presse syndicale. — Témoignage dans Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle : khâgneux et normaliens dans l’entre-deux-guerres, Paris, Fayard, 1988. — Article dans Le Perche (Janvier 1990) de Jacques Talbot, transmis par sa petite-fille, Hélène Cerf.

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