MANGARD Louis

Par François Prigent

Né le 20 juillet 1901 à Perros-Guirec (Côtes-du-Nord) ; employé du trésor ; ; candidat SFIO aux cantonales de Perros-Guirec en 1937 et 1945 ; conseiller d’arrondissement SFIO du canton de Perros-Guirec en 1938 ; secrétaire de la section SFIO (1933) de Trégastel (Côtes-du-Nord) et de Perros-Guirec (1939) ; secrétaire fédéral adjoint (1944-1945) de la SFIO des Côtes-du-Nord ; militant socialiste de Gironde à partir de septembre 1945 ; dirigeant fédéral (1949-1954) de la SFIO de Gironde ; secrétaire fédéral de la SFIO de Gironde en 1951 ; candidat SFIO aux municipales de 1953 à Bordeaux ; militant PSU de Gironde et des Côtes-du-Nord dans les années 1960.

Son père Noël Mangard était marin et sa mère Marie Le Guillermo, ménagère. Employé de commerce, Louis Mangard adhéra à la SFIO en octobre 1932. Il devint secrétaire de la section de Trégastel en 1933, s’opposant fréquemment à son successeur à la tête de la section, Maxime Gourhand*, maire de Trégastel entre 1945 et 1953, qui se positionnait sur la ligne centriste incarnée par le noyau briochin.

Installé ensuite à Landrellec, Louis Mangard était adhérent de la section SFIO de Perros-Guirec en 1935. Favorable à une stratégie unitaire avec les communistes, il était très actif dans les réseaux de La Charrue Rouge, journal impulsé par Augustin Hamon*. Proche de l’instituteur Armand Lagain*, Louis Mangard faisait partie des relais locaux du syndicaliste paysan Philippe Le Maux*, qui fut élu député de Lannion en 1936.

Après avoir passé des examens, Louis Mangard, devenu auxiliaire du Trésor, fut candidat aux cantonales en octobre 1937 à Perros-Guirec, qui aboutirent à la victoire du radical Emile Le Gac. En 1938, il devint conseil d’arrondissement du même canton, symbolisant ainsi la poussée socialiste, la SFIO obtenant quatre conseillers d’arrondissement : Victor Le Mat*, François Le Caër, Louis Famel*, Pierre Philippe, rejoints quelques mois plus tard par Yves Henry*, parlementaire entre 1945 et 1948.

En 1939, il était secrétaire de la section de Perros-Guirec, s’appuyant sur plusieurs militants dynamiques, dont Jean Le Dret*, Léon Le Gac, Yves Simon et Bonno (mort en déportation à Neuengamme). Il était aussi resté très proche du docteur Frédéric Choffé*, depuis son passage au sanatorium de Trestel.

En 1941, il avait déjà été remplacé en tant que conseiller d’arrondissement et les RG ne consignaient pas de rapport biographique à son sujet. Dans une lettre du 19 août 1947 adressée depuis Bordeaux au secrétaire fédéral Yves Rallon*, Louis Mangard signalait qu’il avait dû détruire le 4 juin 1944 l’essentiel des documents internes de la SFIO, par crainte d’une perquisition.

Secrétaire fédéral adjoint entre octobre 1944 septembre 1945, Louis Mangard, également secrétaire de la section de Perros-Guirec (cinquante membres à la Libération), faisait partie des cadres socialistes actifs dans la reconstitution des structures SFIO, aux côtés de Yves Lavoquer*, Yves Rallon, Francis Rouvrais*, Stanis Le Moël* ou Romain Boquen*. En 1945, Louis Mangard fut à nouveau candidat aux cantonales en 1945, ne pouvant empêcher la victoire du déporté Émile Le Gac, sympathisant communiste. Il était épaulé par Armand Lagain (maire de Pleumeur-Bodou), Julien Laforest* (maire de Perros-Guirec) et Joseph Campion (Saint-Quay-Perros).

En septembre 1945, il quitta les Côtes-du-Nord pour la Gironde, où il avait été muté, tout en conservant des liens réguliers avec les réseaux socialistes du département, comme en attestent de multiples courriers jusque dans les années 60.
Installé dans le premier canton de Bordeaux, il adhéra à la section de la cité et présida une amicale aux Chartrons. Il était l’animateur du quartier du Bacalan. Secrétaire adjoint à l’organisation de la Gironde en mai 1949-avril 1954, il assura l’intérim du secrétariat fédéral de la SFIO durant la crise de la direction en mai-juin 1951 et fut responsable des GSE en 1952. Il figura sur la liste socialiste aux municipales de 1953, présidant alors le conseil des parents d’élèves de l’école Dupaty. Lors de la scission de 1958-1960, Louis Mangard rejoignit le PSU en Gironde, tout en cotisant dans les Côtes-du-Nord qui était une des fédérations les plus importantes à l’échelle nationale. En décembre 1964, Le Combat Socialiste publia sa lettre relative au décès d’Antoine Mazier*, député de Saint-Brieuc entre 1945 et 1958.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50111, notice MANGARD Louis par François Prigent , version mise en ligne le 7 mai 2009, dernière modification le 7 mai 2009.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. des Côtes-d’Armor (série M, fonds Rallon 1 J 78). – Arch. de L’OURS, dossiers Côtes-du-Nord et Gironde. — L’Éveil Breton. — La Charrue Rouge. – Le Combat Social. — Liste des adhérents PSU des Côtes-du-Nord, transmis par Christian Bougeard et Gilles Morin. – Mairie de Perros-Guirec. — Yannick Maurin, Les militants de la SFIO en Gironde, maîtrise, Université de Bordeaux III, 1997. – François Prigent, « La Charrue Rouge : réseaux, pratiques et identités socialistes dans le Trégor des années 1930 », in Annie Antoine et Julian Mischi (dir), Sociabilités et politique en milieu rural, Rennes, Presses Universitaire de Rennes, 2008, pages 179-189. — François Prigent, « Les réseaux socialistes PSU en Bretagne (1959-1981) : milieux partisans, passerelles vers le PS, rôle des chrétiens de gauche », in Tudi Kernalegenn, François Prigent Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier (dir.), Le PSU vu d’en bas. Réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idées (années 50 - années 80), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009, pages 41-54. – Notes de Pierre Simon. 

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