FAUCHES Monique, Lucienne, Micheline

Par Éric Belouet

Née le 2 février 1935 à Montargis (Loiret) ; sténodactylo (1952-1954), employée des PTT (1954-1958), secrétaire (1963-1995) ; militante jociste du Loiret et de Seine-Inférieure [Seine-Maritime], permanente de la JOCF (1958-1963), syndicaliste CFTC puis CFDT, adhérente du PS à Montargis depuis 2003.

Fille de Marcel Fauches, aide-comptable qui fut engagé dans diverses actions sociales et éducatives, et de Lucie née Lechanteur, mère au foyer qui avait été institutrice avant son mariage, tous deux catholiques pratiquants, Monique Fauches était la cinquième de six enfants (deux frères et trois sœurs). Domiciliée à Montargis, elle fréquenta l’école privée de son quartier, obtint le certificat d’études primaires en 1949, puis le brevet élémentaire deux ans plus tard. Elle suivit alors une année d’études supplémentaire à l’école Lajeunesse, qui préparait au CAP de secrétariat, mais sa mère étant décédée lorsqu’elle avait quatorze ans, elle ne put s’y consacrer qu’à mi-temps car elle devait aider une de ses sœurs à s’occuper du foyer familial. Elle obtint néanmoins divers attestations de sténo et de dactylo.

Monique Fauches entra au travail en octobre 1952 comme sténodactylo chez un notaire de Montargis. Elle quitta cet emploi en février 1953 pour devenir employée de bureau chez Hutchinson, qui était alors la plus grosse entreprise de la ville (5 000 salariés). Elle y passa plus d’un an et découvrit la dureté des conditions de travail des ouvriers et ouvrières, mais aussi des méthodes patronales ; cette expérience contribua à renforcer ses convictions militantes. Ayant réussi le concours d’entrée aux PTT, elle quitta Hutchinson en mars 1954, effectua un stage de deux mois à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Alantique), puis travailla à la poste de Fauville-en-Caux (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) de mai 1954 à août 1955 et au central de Pithiviers (Loiret) pendant un an. Vers juillet 1956, elle revint à Montargis pour travailler au central PTT.

Ayant adhéré à la JOCF lorsqu’elle était à l’école Lajeunesse, Monique Fauches milita d’abord à la section de Montargis – qui était alors assez importante – ainsi que dans l’équipe qui s’était constituée à l’usine Hutchinson. Dans cette entreprise comme ensuite aux PTT, elle adhéra à la CFTC. Lorsqu’elle fut mutée en Seine-Inférieure, elle continua à militer à la JOCF au sein de la section de Bolbec (fédération du Havre). Après avoir interrompu son engagement jociste à Pithiviers, où il n’y avait pas d’équipe jociste, elle le poursuivit lorsqu’elle revint à Montargis et devint l’une des responsables de la fédération du Loiret.

Sollicitée pour devenir permanente de la JOCF, elle prit ses nouvelles fonctions en octobre 1958. Sur le plan géographique, elle était rattachée à la région Ouest, dont le siège était situé 6 place des Enfants-Nantais, à Nantes. L’équipe régionale se composait alors notamment de Cécile Maurice*, Marie-Yvonne Hascoat* et Marguerite Roulière*. Monique Fauches avait la responsabilité des fédérations de Seine-Maritime et d’Eure-et-Loir et suivait plus particulièrement les fédérations du Havre et de Rouen. Sur le plan national, elle fut rattachée aux branches « 17-21 ans » et « Écoles ». En 1959, elle se vit confier le secteur nouveau des « travailleuses déplacées », un sujet auquel elle était elle-même très sensible en raison de son expérience aux PTT et siégea, à ce titre, au conseil d’administration de l’Union des foyers de jeunes travailleurs (UFJT). En 1960, elle dut abandonner cette fonction pour remplacer Marie-Thérèse Décultot* à la tête d’« Avenir et joie », branche loisirs du mouvement, dont l’autonomie fit l’objet de multiples discussions au cours de la période. Elle s’occupait principalement de l’aide aux camps de vacances, de la réalisation de brochures et de bulletins, de l’organisation de week-ends de formation. Dans le cadre de cette fonction qu’elle occupa pendant trois ans, elle assuma des tâches de représentation auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports. Avec Émile Bouvier* la première année puis avec Fernand Pénin*, responsables du « Loisir populaire », équivalent d’« Avenir et joie » pour la branche masculine du mouvement, elle siégea dans divers conseils d’administration : Organisation centrale des camps et auberges de jeunesse (OCCAJ), Union nationale des camps de montagne (UNCM)... Parallèlement, elle conservait, à sa demande, la responsabilité géographique de la fédération d’Eure-et-Loir.

Après avoir quitté la JOCF en 1963, remplacée par Juliette Amalric* à la tête d’« Avenir et Joie », Monique Fauches fut embauchée, par l’intermédiaire de Jean Auger*, comme secrétaire administrative à l’Union parisienne des syndicats de la métallurgie (UPSM-CFTC puis CFDT à partir de 1964) où elle resta pendant huit ans. Ne souhaitant pas accomplir toute sa carrière professionnelle dans une structure syndicale, elle se mit en quête d’un autre emploi, mais son passé jociste et sa situation de salariée de l’UPSM ne lui facilitèrent guère la tâche. Finalement, elle trouva un poste de secrétaire au Comité d’établissement de la TRT (Télécommunications radioélectriques et téléphoniques), filiale de Philips qui comptait alors 1 700 salariés, située dans la zone industrielle du Petit-Clamart (Hauts-de-Seine). Monique Fauches y resta jusqu’à son départ à la retraite en 1995, adhérant constamment à la CFDT. Entre-temps, la vente par la TRT de son activité « défense militaire » à la Thomson en 1989 et celle, l’année suivante, du reste de la société à Lucen-Technologie, conduisit à la disparition de l’entreprise.

Domiciliée à Paris (XIXe arr.) de 1963 à 1971 et à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) de 1971 à 1995, Monique Fauches retourna vivre à Montargis dès la retraite. Elle continua à militer à la CFDT et assuma, d’abord seule puis avec une autre personne, la fonction bénévole de conseillère du salarié de 1995 à 2004. Elle adhéra au PS en 2003 et en faisait toujours partie en 2009. Depuis 2006, dans le cadre de la FCPE, elle s’investissait également dans l’aide aux devoirs auprès d’enfants en difficulté.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50112, notice FAUCHES Monique, Lucienne, Micheline par Éric Belouet, version mise en ligne le 7 mai 2009, dernière modification le 31 janvier 2022.

Par Éric Belouet

SOURCES : Arch. JOCF, 45J 4C1 (dossier de permanente). — Compte rendu du 38e CN (1963) de la JOCF. — Témoignage de Monique Fauches, 2 mars 2009. — État civil de Montargis.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable