GAULT Claude, Lazare, André

Par André Caudron, Gilles Morin

Né le 2 août 1934 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 6 novembre 2003 à Melun (Seine-et-Marne) ; journaliste, rédacteur en chef de Jeune République (1958-1961), secrétaire général de la Fédération des groupes Témoignage chrétien (1966-1979), rédacteur en chef de Témoignage chrétien (1967-1979), membre du groupe permanent de la CIR (1969-1970) et du comité directeur du Parti socialiste (1973-1975), directeur de Combat socialiste (1980-1981) puis de la rédaction de Témoignage chrétien (1984-1990) ; maire adjoint du Châtelet-en-Brie (Seine-et-Marne).

Fils d’un journalier devenu chaudronnier, d’origine bourguignonne, Claude Gault suivit sa famille en Seine-et-Marne où il fréquenta l’école primaire de Chabris puis celle de la Courtille à Melun avant d’entrer au lycée Jacques-Amyot de cette ville. Il entreprit des études supérieures à la faculté de droit de Paris, obtint un certificat de licence et dut partir en Algérie où il fit la guerre comme sous-lieutenant. À son retour, il se lança dans le journalisme tout en adhérant au parti de la Jeune République qui l’intégra en décembre 1957 dans sa commission exécutive nationale alors qu’il n’avait que vingt-sept ans. Dès septembre 1958, il fut nommé rédacteur en chef du mensuel éponyme de cette petite formation qui recrutait des militants soucieux de participer, dans le sillage de Marc Sangnier*, aux efforts de regroupement d’une « nouvelle gauche ».

En 1961, Claude Gault commença comme secrétaire de rédaction une longue carrière à Témoignage chrétien, l’hebdomadaire qui, depuis l’époque de la Résistance clandestine, exprimait l’opinion de catholiques engagés dans la vie de la cité, notamment sur le terrain de l’action sociale. Secrétaire général de la rédaction un an plus tard, il fut promu rédacteur en chef adjoint en 1964, rédacteur en chef en 1967, fonction qu’il cumulait avec celle de secrétaire général de la Fédération des groupes Témoignage chrétien, rassemblant des équipes locales de lecteurs. Enfin, il fut directeur de la rédaction de 1977 à 1979, puis de 1984 à 1990 (il semble avoir interrompu temporairement sa collaboration à Témoignage chrétien de septembre 1979 à janvier 1984). Il ne s’associa pas en juillet 1990 aux changements qui suivirent la disparition de Georges Montaron* et intervinrent dans le capital et dans la rédaction de l’hebdomadaire chrétien.

Très lié à l’évolution de la gauche non communiste, « sans sortir de l’Église », il fit partie du groupe permanent de la Convention des institutions républicaines (CIR) d’octobre 1968 à 1970 et était l’un des responsables départementaux de la CIR dans la Seine en 1970. L’un des rédacteurs de la motion du CERES, avec Jean-Pierre Chevènement, Georges Sarre*, Didier Motchane*, Gilles Martinet* et Pierre Guidoni*, il fut élu au comité directeur du parti au titre de la tendance (juin 1973-1975). Il dut à cet engagement minoritaire de ne pas avoir de responsabilité importante dans le PS, mis à part son rôle dans Combat socialiste.

Sur le plan professionnel, Claude Gault fut aussi rédacteur en chef du mensuel Turbule, que les Éditions de Fleurus destinaient aux jeunes, d’octobre 1979 à octobre 1980. Ses talents médiatiques allaient être utilisés pour la campagne présidentielle de François Mitterrand*, au poste de rédacteur en chef du quotidien Combat socialiste, où il accéda en décembre 1980. Ce journal n’eut qu’une existence éphémère, malgré les ambitions de son personnel : le premier numéro sortit le 27 février 1981, le quatre-vingt-seizième et dernier numéro le 10 juillet suivant. Claude Gault fit alors trois mois de stage à Melun FM, radio locale, avant d’en être rédacteur en chef, fonction qu’il remplit par la suite à Radio Seine-et-Marne où Michèle Cotta, présidente directrice générale de Radio-France, l’appela le 1er février 1982. Il y resta un an et revint à la presse écrite comme directeur de la rédaction de Témoignage chrétien jusqu’en 1990.

Le 21 août 1990, Claude Gault était choisi comme conseiller technique, chargé de la communication, au cabinet de Philippe Marchand*, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur. Quand ce dernier devint ministre en titre, Claude Gault garda auprès de lui des fonctions analogues avec le titre de conseiller à la communication (1991-1992). Il avait aussi fait partie du comité de rédaction de la revue socialiste Dire, collaboré à la revue trimestrielle Preuves (1972) et dirigé le mensuel Téléciné (1973).

Demeurant en Seine-et-Marne, au Châtelet-en-Brie, il avait été élu conseiller municipal de cette commune sur la liste d’Union de la gauche en 1971. Ayant suivi deux échecs en mars 1977, l’un à une élection cantonale partielle à Châtelet-en-Brie les 9 et 16 mai 1976, obtenant 26,9 % des voix au premier tour, 45,7 % au second, l’autre aux municipales, il prit sa revanche en juin 1979 et remplit un mandat d’adjoint au maire pendant quatre ans. Il signa en 1990 l’appel des 250, à l’origine du réseau « Ras l’front » opposé au Front national. Il avait représenté la section de Témoignage chrétien au conseil syndical du SJF-CFDT (Syndicat des journalistes français) de 1965 à 1967.

Claude Gault avait épousé le 7 juillet 1962, au Châtelet-en-Brie, Sylviane Sanquer dont il eut trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50125, notice GAULT Claude, Lazare, André par André Caudron, Gilles Morin, version mise en ligne le 8 mai 2009, dernière modification le 3 juillet 2009.

Par André Caudron, Gilles Morin

ŒUVRE : Poings d’exclamation. — Le bloc-notes de Monsieur TC 1971-1975, Éditions TC, 1975. — Pour quelques chrétiens de plus, Ramsay, 1977. — Ces chrétiens du bout du siècle, en collaboration avec Noël Choux, prêtre de la Mission de France, Desclée, 1979.

SOURCES : Who’s who in France, 1997-1998. — Anne Duvivier, Témoignage chrétien 1941-1991. 50 ans d’histoire, TC, 1991. — Pierre-Marie Dioudonnat, Sabine Bragadir, Dictionnaire des 10 000 dirigeants politiques français, 1977-1978, Sedopols, 1977. — Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, III, 1979 ; IV, 1982. — Martine Pradoux, Combat socialiste, vie et mort d’un quotidien sans importance, mémoire de DESS, Université de Paris I, 1981. — Correspondance de presse, 8 août 1990. — Notes d’Éric Belouet et de Gilles Morin.

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