HOPPER Paulette [née LEGUILLOU]

Par Jean-Pierre Ravery

Née le 4 mars 1913 à Varaville (Calvados), morte en action le 8 mai 1942 à Paris (Seine) ; résistante (Armée des Volontaires).

Paulette Hopper épousa en 1939 à Caen un commis-voyageur d’origine anglaise, employé de son père, John Hopper, né en Angleterre le 25 mai 1912. En 1941, ce dernier fut rapidement soupçonné d’être un agent des services secrets britanniques, auteur de plusieurs sabotages contre l’armée allemande. Ainsi, en février 1941, il se serait trouvé à la tête d’un groupe de six hommes qui investit un garage, rue de Falaise à Caen, neutralisa les sentinelles et démonta les roues arrière de toutes les motos qui se trouvaient là, avant de les embarquer dans une camionnette. La division de la Wehrmacht à laquelle elles appartenaient et qui devait faire mouvement le lendemain, s’en trouva retardée de vingt-quatre heures. Lorsqu’elle put enfin se mettre en route, elle fut attaquée à Venoix par des chasseurs de la Royal Air Force manifestement bien renseignés.
Recherché par les polices française et allemande, Hopper faillit être arrêté une première fois le 27 juillet 1941 par l’inspecteur Besnard qui l’avait reconnu fortuitement. Il s’en tira en ouvrant le feu sur le policier. Le 1er août, alors qu’un renseignement venait de conduire la police à un garage, rue du Gaillon, où étaient notamment entreposées les roues de moto dérobées quelques mois plus tôt, Hopper évita de justesse la souricière. Pris en chasse par le chef de la sûreté de Caen, le commissaire principal Morin, le résistant dut l’abattre pour s’échapper.
Par la suite, Hopper fut localisé dans l’Orne, puis en région parisienne. Le 8 mai 1942, à Paris, dans un café près des Halles, il échappa de peu à la Gestapo. Aucours de la fusillade, John Hopper lui-même acheva sa femme blessée comme il le confia à deux journalistes d’Ouest-France en 1966 (voir Ouest-France, édition de Caen, 5-6 novembre 1966). Hopper et plusieurs membres de son réseau furent finalement arrêtés en août et déportés à Mauthausen. En 1966, les journalistes de Ouest-France le retrouvèrent dans le comté de Norfolk, sa région natale, où il exploitait une champignonnière. Ses souvenirs de Résistance étaient apparemment « très vagues ». Il est décédé en 1991.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50126, notice HOPPER Paulette [née LEGUILLOU] par Jean-Pierre Ravery, version mise en ligne le 8 mai 2009, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Pierre Ravery

SOURCES : Ouest-France du 18 octobre au 6 novembre 1966. — R. Ruffin, La résistance normande face à la Gestapo, Presses de la Cité, 1977 — site internet La résistance à Caen — Notes Michel Thébault. — Renseignements sur la mort de Paulette Hopper communiqués par Maxence PHILIPPE, AD 14 (mail du 10 juillet 2019). — Dossier sur John Hopper, Archives départementales du Calvados en ligne

ICONOGRAPHIE : Raymond Ruffin, {La résistance normande face à la gestapo}, Presses de la Cité, 1977.

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