GARDE Guy, Marcel [né CHATELIN]

Par Paul Boulland

Né le 12 mars 1916 à Paris (XIVe arr.), mort le 24 octobre 2007 à Mont-de-Marsan (Landes) ; manœuvre, employé puis technicien ; secrétaire de l’UD-CGT des Landes (1945-1983), militant communiste.

Le père biologique de Guy Chatelin (du nom de sa mère, Ernestine Chatelin, couturière) mourut au front peu après sa naissance. Louis Garde se maria avec sa mère en décembre 1922 et reconnut l’enfant. 1levé dans une famille ouvrière, Guy Garde suivit une scolarité primaire à Vitry (Seine, Val-de-Marne). Souffrant des suites de la poliomyélite, contractée à l’âge de cinq ans, il poursuivit ses études secondaires à l’institut médico-pédagogique de Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne) puis des études supérieures à Paris, à l’école Bréguet qui formait des ingénieurs dans le domaines des sciences et techniques de l’électricité.

Guy Garde rejoignit les Jeunesses communistes et la CGT au début des années 1930. Le 18 mars 1932, il fut témoin, à Vitry, du meurtre d’Edmond Fritsch, secrétaire du syndicat CGTU des ébénistes, tué par une balle policière alors qu’il était venu exprimer le soutien du syndicat à la grève des ouvriers du chantier de construction de la cité des Anciens combattants. Le jeune homme fut profondément marqué par cet événement, dont il fit rétrospectivement l’origine de son engagement politique. Au titre des JC, il participa à l’activité du comité national de la jeunesse contre la guerre et le fascisme, créé en 1934 dans le cadre du mouvement Amsterdam-Pleyel, et en fut le secrétaire local pour Vitry. Il adhéra au Parti communiste en 1935.

Au début de la guerre, Guy Garde fut manœuvre aux établissements Panhard et Levassor. Dispensé de service militaire, il entra en 1941 au bureau des méthodes de l’usine aéronautique Farman à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Avec ses camarades de l’usine, il participa à l’activité syndicale légale, en application des consignes de la CGT clandestine dans la métallurgie parisienne. À la suite d’une grève largement suivie, dans laquelle Guy Garde joua un rôle dirigeant, les revendications salariales furent satisfaites. Toutefois, la répression s’abattit sur les militants, dont Guy Garde recherché par la police. Ses parents furent inquiétés et son frère fut interné puis envoyé en Allemagne, à Orianenburg. Guy Garde quitta la région parisienne pour les Landes, à Arjuzanx, village d’origine de son épouse. En 1943, il parvint à se faire embaucher à la Distillerie nationale de Morcenx (Landes) comme chef de service des achats. Dans les Landes, avec l’aide de Pierre Léshauris, il prit contact avec des salariés de diverses corporations (ouvriers du bois, gemmeurs, cheminots) et reconstitua la CGT clandestine.

Après la libération du département, le bureau provisoire de l’UD-CGT des Landes, réuni pour la première fois le 10 décembre 1944 en présence de Louis Saillant*, désigna Guy Garde secrétaire général provisoire. À ce titre, il représenta la CGT lors de la création de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles des Landes, lors du congrès réuni à Dax (Landes) le 10 mars 1945. Il fut confirmé dans ses fonctions de secrétaire général par le congrès de l’UD, réuni du 10 au 15 avril à Morcenx. Il conserva ses responsabilités jusqu’en 1983. Pendant près de quarante ans, il fut, avec « son apparence bourrue et impressionnante pour les jeunes militants », l’une des principales figures du mouvement syndical landais et s’associa à ses principales luttes : contre la fermeture des Forges de l’Adour au début des années 1960, pour la défense du statut des métayers-gemmeurs dans les années 1950 puis pour le maintien de l’activité résinière dans les années 1970. Il occupa également diverses responsabilités comme président ou administrateur des caisses de Sécurité sociale, de l’URSSAF ou de l’ASSEDIC et fut membre du Conseil économique et social d’Aquitaine. Après sa retraite, il s’investit dans l’activité de l’Institut d’histoire sociale CGT des Landes, dont il fut président d’honneur.

Militant communiste, Guy Garde fut membre du bureau de la fédération PCF des Landes de la Libération aux années 1970, au moins.

Guy Garde était titulaire de l’Ordre national du mérite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50162, notice GARDE Guy, Marcel [né CHATELIN] par Paul Boulland, version mise en ligne le 9 mai 2009, dernière modification le 15 octobre 2020.

Par Paul Boulland

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495/270/2439. — Arch. du comité national du PCF. — Arch. départementales des Landes. — Bulletin de l’Institut CGT d’histoire sociale 40, n° 6, 1er trimestre 2006. — Notes de Mauricette Laprie.

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