FANTON Gaston, Germain

Par Jacques Girault, Michel Thébault

Né le 11 octobre 1912 à Ars (Creuse), mort le 21 novembre 1976 à Saint-Médard-la-Rochette (Creuse) ; instituteur en Creuse ; condamné pour son action pour la paix en Algérie ; résistant FTPF.

Adopté pupille de la Nation par jugement du juillet 1919, Gaston Fanton, instituteur, fut nommé à La Villedieu avec son épouse au début de la Seconde Guerre mondiale. Avec René Romanet, maire communiste depuis 1935, engagé dans le Résistance, il participa à la création, en 1943, d’un groupe de Francs-tireurs et partisans, FTP dits légaux (par opposition aux « illégaux » membres des maquis). Il fut arrêté, sans doute sur dénonciation en octobre 1943 et incarcéré à Fresnes jusqu’en décembre. Libéré, il contribua avec son groupe à placer de nombreux réfractaires STO et prisonniers évadés dans des exploitations forestières ou au maquis en rapport avec les maquis proches en Haute-Vienne de Georges Guingouin. Il participa d’ailleurs, avec son groupe dans le secteur de la Villedieu à la réception de parachutages destinés au maquis de Sussac sous les ordres de Georges Guingouin.

Après la guerre, toujours proche de Romanet, instituteur au chef-lieu de canton, Faux-la-Montagne, il fut inculpé en 1956. Les 7 et 8 mai 1956, un camion militaire de jeunes soldats en partance pour l’Algérie fut immobilisé à La Villedieu par une manifestation réclamant la paix en Algérie. Les forces de l’ordre, le 8, procédèrent à l’arrestation de plusieurs acteurs dont le maire et Fanton. Celui-ci fut incarcéré au fort du Hâ à Bordeaux pendant huit mois. Un comité de soutien se constitua, les manifestations s’intensifièrent, des pétitions circulèrent. Une grève scolaire, en mai 1956, s’en suivit et la section départementale du Syndicat national des instituteurs ne la soutint pas. Georges Le Bail, dans Le Populaire du Centre, quotidien socialiste, manifesta en mai 1956 son hostilité à Fanton. La Fédération du Parti communiste français protesta auprès du préfet en indiquant que le maire était un militant laïc de première importance.

Le Tribunal militaire de Bordeaux condamna Gaston Fanton à trois ans de prison avec sursis, à cinq ans de privation de droits civiques, et le gouvernement décida de le priver du droit d’enseigner pendant cinq ans. Deux autres militants, dont le maire, connurent des peines analogues.

En octobre 2001, une association « Mémoire à vif » se constitua pour obtenir la réhabilitation des trois condamnés. Une plaque fut posée à Faux-la-Montagne pour honorer Fanton « Instituteur révoqué en 1958 pour son action en faveur de la paix en Algérie ».
Un quartier la commune de Bouzareah, sur les hauteurs d’Alger, porte le nom de Fanton.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50175, notice FANTON Gaston, Germain par Jacques Girault, Michel Thébault, version mise en ligne le 11 mai 2009, dernière modification le 21 février 2022.

Par Jacques Girault, Michel Thébault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 — Presse nationale. — Divers sites Internet. — État civil en ligne.

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