FAUQUE Édouard, , Alexandre, Eugène

Par Jacques Girault, Gilles Morin

Né le 11 octobre 1911 au Noyer (Hautes-Alpes), mort le 7 octobre 2008 à Saint-Firmin (Hautes-Alpes) ; professeur au lycée de Gap ; syndicaliste du SNES, militant socialiste et laïque des Hautes-Alpes, président départemental et membre du conseil général de la Ligue de l’enseignement, secrétaire de la fédération socialiste des Hautes-Alpes (1965-1978) ; maire du Noyer.

Fils d’un propriétaire cultivateur qui fut maire du Noyer, Édouard Fauque reçut les sacrements catholiques. Après avoir été pendant un an interne dans une institution religieuse, boursier, il entra au collège de Gap et y accomplit sa scolarité secondaire. Reçu au baccalauréat, après une année de lettres supérieures au lycée du Parc à Lyon (Rhône), il commença une licence de lettres classiques à la faculté des lettres. Après avoir enseigné comme professeur de lettres-latin-grec au lycée du Puy-en-Velay (Haute-Loire), il fut nommé au lycée Dominique Villars de Gap, où il exerça jusqu’à sa retraite en 1974.

Édouard Fauque accomplit son service militaire comme maréchal des logis dans le train des équipages et fut mobilisé en septembre 1939.

Il se maria en septembre 1942 à Saint-Bonnet (Hautes-Alpes). Le couple eut trois enfants qui reçurent les premiers sacrements religieux à la demande de son épouse.

Membre du Syndicat national de l’enseignement secondaire puis des enseignements de second degré, président départemental de la Ligue de l’enseignement, franc-maçon, Édouard Fauque refonda la Fédération des œuvres laïques des Hautes-Alpes à partir de l’association des Amis la FOL des Hautes-Alpes en partant de l’association des Amis de l’École Laïque de Gap qu’il avait créée en 1947. Avec les enseignants gapençais, il en fit un véritable mouvement d’éducation populaire : dès les années 1950, tous les quatre ans, des milliers d’écoliers participaient aux Lendits sur le stade de Gap. Chaque année il organisait les voyages de fin d’année de l’école publique gapençaise, formant une caravane d’une trentaine de cars qui emmenait des milliers d’enfants sur le bord de la Méditerranée. Et animait encore le ciné-club qui faisait concurrence aux patronages catholiques de la Ville. Autour de la FOL, avec l’appui de l’Inspection académique et du conseil général, il organisa sur tout le département un réseau de cinéma et de bibliothèque ambulants avec deux permanents. Il était du conseil général de la Ligue de l’enseignement en 1965.

Sur le plan syndical, Édouard Fauque, membre du Syndicat national de l’enseignement secondaire puis des enseignements de second degré, était secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’éducation nationale (FEN) entre 1949 et le début des années 1950. Il fut candidat hors tendance en 1949 pour siéger à la commission administrative nationale de la FEN.

Prenant conscience dans les années 1960, que l’Association des Amis de l’école laïque de Gap vieillissait, alors que la Ligue de l’enseignement lançait les Foyers de jeunes et d’éducation populaire et les Clubs de jeunes, il fonda le Club des jeunes de Gap en associant ses élèves de première et de terminale. Furent mis sur pied des activités de plein air telles que montagne, ski, canoë, mais aussi des activités d’intérieur, danses collectives, ciné-club, aéromodélisme, photographie, etc. L’association se transforma en 1966 en FJEP.

À partir de 1970, treize associations de quartier furent créées. Elles se fédérèrent en Association d’Education Populaire de la Ville de Gap avec de multiples activités et principalement dans des centres aérés. La Ville de Gap mit sur pied six maisons de quartier où associations et centres sociaux étaient rassemblés pour continuer à donner vie à l’impulsion initiale.

Militant socialiste SFIO, mais présenté en février 1951 comme « communisant » secrétaire de la fédération socialiste SFIO, puis à partir d’octobre 1966, président départemental de la Fédération de la gauche démocrate socialiste, Édouard Fauque restructura le Parti socialiste après le congrès d’Épinay en 1971 auquel il prit part. Il devint le premier secrétaire de la fédération socialiste des Hautes-Alpes, créée en décembre 1972 et le demeura jusqu’en 1977. Il resta membre de la section de Gap du PS jusqu’à son décès. La fédération socialiste SFIO le présenta comme candidat aux élections cantonales à Saint-Bonnet en 1958, en 1961, enfin en 1964 à Gap.

Édouard Fauque fut élu maire du Noyer en 1959 et fut régulièrement réélu jusqu’en 1989, ne se représentant pas en fin de son mandat. Dès les premières années de ce long mandat, furent réalisés l’adduction d’eau potable, l’assainissement, l’éclairage public, l’entretien des trois églises, la construction d’un nouveau cimetière. Une station de ski à vocation familiale fut ouverte en dépit du faible enneigement. Un café fut acheté pour servir de salle polyvalente de réunion. Il présida dans les années 1970 le Syndicat intercommunal du Champsaur qui devint District puis Communauté de communes du Champsaur dont les principales réalisations furent la construction du collège de Saint-Bonnet, une piscine, un gymnase, la maison de retraite de La Fare. Il présida également le syndicat d’électrification du canton de Saint-Bonnet.

Édouard Fauque, chevalier des palmes académiques, se retira dans une maison de retraite à Saint-Firmin. Après des obsèques religieuses, il fut enterré dans le cimetière du Noyer.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50179, notice FAUQUE Édouard, , Alexandre, Eugène par Jacques Girault, Gilles Morin, version mise en ligne le 5 juin 2009, dernière modification le 19 avril 2022.

Par Jacques Girault, Gilles Morin

ŒUVRE : (Ce qui sera…) Nos Hautes-Alpes (essai géopolitique) avec 1789, Gap, FOL des Hautes-Alpes, 89 Comité Liberté Égalité Fraternité.

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/734 ; F/7/15519 ; CAC, 19860021-03. — Arch. OURS, dossiers Hautes-Alpes. — Arch. Fondation J. Jaurès, 9EF/1 ; 6EF73/3. — Renseignements fournis par la mairie du Noyer Noyer et par la fille de l’intéressé. — Encyclopédie périodique, Communes et maires de France, société générale de presse, 1987. — Associatifs, le Blog, site de la FOL des 04 et 05, hommage de Denis Lebioda, 19 novembre 2008.

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