GASTON Roger

Né dans une famille très modeste, ses parents étaient tous deux journaliers, Roger Gaston fut d’abord manœuvre puis forgeron. Il se maria à Goussainville le 3 août 1946 avec Lucienne Viette et ils eurent deux enfants.

Membre des Jeunesses communistes avant la guerre, il fut mobilisé de juin à août 1940, puis de septembre 1940 à février 1941 sur un chantier de jeunesse. Il devait ensuite choisir la clandestinité. FTPF en Seine-et-Marne, il fut arrêté en février 1943 alors qu’il transportait une ronéo et fut grièvement blessé au cours d’une tentative d’évasion. Son dossier fut instruit par le parquet de Meaux et transmis à la cour spéciale. Le 11 mai 1944, il fut déporté à Buchenwald (Allemagne) et participa à la résistance intérieure du camp avec les militants communistes.

Libéré, Roger Gaston s’installa à Goussainville où il réorganisa la section communiste dont il était encore secrétaire en 1958. Il appartint au comité départemental des Mouvements unifiés de Résistance. En 1949, il entrait au comité fédéral de Seine-et-Oise du PCF et complétait sa formation en suivant les écoles du parti : en 1949 une école centrale paysanne, en 1952 l’école centrale de 4 mois, puis celle des élus municipaux. En 1951, membre du bureau fédéral, il fit partie du secrétariat fédéral de 1952 à 1956. Il abandonna sa profession pour devenir le principal collaborateur du maire de Goussainville, le docteur Rousseau*, alors proche du PCF. Il lui succéda en 1953, c’était son premier mandat électif. Goussainville était alors en pleine croissance (6 789 habitants en 1946, 12 782 en 1962). Les lotissements créés dans l’entre-deux-guerres se peuplaient, notamment le « Cottage dionysien » où résidaient de nombreux originaires de Saint-Denis comme Roger Gaston. Celui-ci commença son mandat en étant suspendu pour trois mois (février-mai 1954) pour avoir adressé aux conscrits de Goussainville une lettre comportant des appréciations sur l’armée française jugées injurieuses par le gouvernement. Il s’identifia à cette commune très ouvrière dont il fut réélu maire quatre fois. Il était assez populaire pour être présenté à de nombreuses élections : législatives de 1951 et 1956 (en 6e position dans la 1re circonscription de Seine-et-Oise), suppléant du sortant A. Demusois* (battu dans la 10e circonscription de Seine-et-Oise en 1958, candidat en titre en 1962 dans cette circonscription et suppléant du député Canacos en 1967 dans la 5e du Val-d’Oise. Il fut également présenté aux élections cantonales de 1958 et 1964 dans le canton de Gonesse et se désista alors pour le socialiste Paul Mazurier* qu’il avait cependant largement précédé au 1er tour afin de battre le candidat UNR. Roger Gaston démontra son enracinement en étant élu à quatre reprises conseiller général du Val-d’Oise de 1967 à sa mort.

À partir de 1956, il avait allégé ses responsabilités à l’intérieur du PCF, restant au bureau fédéral de 1956 à 1966, puis au comité fédéral du Val-d’Oise. En 1964, il était secrétaire adjoint, puis en 1966 secrétaire départemental de l’Association des élus communistes.

Après s’être identifié à sa ville pendant trente ans, Roger Gaston fut cependant battu aux élections municipales de 1983, dans la phase de repli du PCF.