FAVRAIS Robert, Alexis, Joseph

Par André Caudron

Né le 20 mars 1919 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; ouvrier imprimeur ; prêtre (1950) ; président fédéral jociste (1935-1939), aumônier fédéral de la JOC-JOCF (1959-1964), aumônier diocésain de l’ACO (1955-1978).

Appartenant à une famille ouvrière dont le père avait souffert du chômage, Robert Favrais entra comme apprenti dans une imprimerie dès l’âge de douze ans. Il n’avait que quatorze ans quand il découvrit la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) à laquelle il donna aussitôt son adhésion à Rennes en 1933. Sensibilisé à l’action collective et à la revendication de la dignité ouvrière, il devint un militant actif, prompt à diffuser Jeunesse ouvrière, organe du mouvement, et à faire connaître ses campagnes par enquêtes. En 1935, Robert Favrais se retrouva dirigeant de la fédération jociste de Rennes, poste qu’il conserva jusqu’en 1939. Lors du célèbre congrès du dixième anniversaire de la JOC, tenu à Paris du 16 au 18 juillet 1937, il avait fait partie de la foule des participants, évaluée à soixante ou quatre-vingt mille personnes.

Profondément imprégné de la spiritualité jociste, il choisit ensuite la voie du sacerdoce par la filière des « vocations tardives ». C’est ainsi qu’il fut ordonné prêtre en juin 1950. Il allait retrouver son milieu d’origine comme aumônier fédéral de la JOC/JOCF à Rennes de 1959 à 1964. En même temps, à partir de 1955, il assuma l’aumônerie diocésaine de l’Action catholique ouvrière qu’il allait conserver jusqu’en 1978.

Son état de santé ne lui permit plus de reprendre ensuite une autre fonction permanente mais il resta néanmoins en relation avec bien des militants qu’il avait contribué à former dans le passé. Il consacra surtout une bonne part de son temps au souvenir de son ami et compatriote Marcel Callo, président d’une section jociste de Rennes, mort au camp de Mauthausen (Autriche) en 1945, ouvrier imprimeur comme lui. L’abbé Favrais fut l’un de ceux qui firent largement connaître la vie de ce martyr de l’apostolat jociste auprès des déportés du STO, béatifié le 4 octobre 1987 par le pape Jean-Paul II. Il consacra trois ouvrages à la mémoire de Marcel Callo.

Le 19 janvier 2003, en l’église Saint-Yves de Rennes, l’abbé Favrais concélébra la messe avec l’abbé Jean Callo, frère aîné de Marcel, au cours des cérémonies marquant la fondation d’une nouvelle paroisse. Celle-ci, composée de trois communautés chrétiennes du secteur, prit le nom de « Bienheureux Marcel Callo ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50208, notice FAVRAIS Robert, Alexis, Joseph par André Caudron, version mise en ligne le 12 mai 2009, dernière modification le 12 mai 2009.

Par André Caudron

ŒUVRE : Marcel Callo, livret, Rennes, 1987. — Marcel Callo jociste et martyr, avec Eugène Royer, préface de Mgr Jacques Jullien, plaquette, supplément « Actualités » de Notre Temps, imprimerie OCEP, Coutances, août-septembre 1987. — Un témoin pour notre temps : Marcel Callo, fiches éditées à l’occasion du cinquantième anniversaire der la mort de Marcel Callo, mars 1995.

SOURCES : Michel Lagrée (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, t. III : La Bretagne, Beauchesne et Institut culturel breton, 1990. — Diocèse de Rennes, Annuaire 2003. — Ouest-France, 21 janvier 2003. — État civil de Rennes.

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