FRONTCZAK André

Par Claude Cuenot

Né le 27 mars 1922 à Selm (Allemagne), mort le 20 août 2000 à Taillecourt (Doubs) ; ouvrier métallurgiste ; communiste ; résistant déporté à Mauthausen ; militant de la FNDIRP.

André Frontczak était le huitième enfant d’une fratrie qui en comptait treize, neuf garçons et quatre filles. Son père Frontczak Valentin était né le 31 janvier 1881 à Tarnow (Pologne). Il fut mineur en Allemagne, puis exerça différents métiers comme manœuvre dans des ports (Hambourg…). Immigré en France en 1921, il fut à nouveau mineur à Ronchamp (Haute-Saône) et dans les mines de potasse en Alsace. Avant sa retraite, il était ouvrier aux Filatures Japy à Audincourt où la famille résidait depuis 1931. Sa mère Wladyslawa Krzyzanowska, née le 26 septembre 1887 à Kalisz (Pologne), fut elle aussi ouvrière en Allemagne. Elle eut treize enfants et resta donc mère au foyer. Ils étaient catholiques mais non pratiquants, et très attachés à la « droiture » morale. Après la guerre, ils sympathisaient avec les idées communistes.

André Frontczak commença à travailler à l’âge de treize ans (en 1935) à la Compagnie des Forges d’Audincourt. Il travailla ensuite dans différentes usines métallurgiques du pays de Montbéliard, puis dans une ferme à Autechaux-Roide (Doubs) au tout début de la guerre et enfin chez Marti à Vieux-Charmont (Doubs). Plusieurs militants communistes, dont Raymond Bruder, avaient fait un passage plus ou moins long dans cette entreprise. Probablement sous l’influence de ses frères aînés, dont Willy et François Frontczak*, André adhéra aux Jeunesses communistes vers 1937 puis au Parti communiste.

À partir de la fin 1941, André Frontczak participa à des actions de résistance aux côtés de ses frères : diffusion de tracts, slogans écris sur les murs, cache d’armes. Arrêté en avril 1942 avec plusieurs dizaines de résistants communistes du Pays de Montbéliard, il avala un papier compromettant avant son interrogatoire. Il fut condamné par la Cour spéciale à un an de prison le 2 juillet suivant. Il fut emprisonné à la prison de Belfort, puis à la Butte à Besançon dans la même cellule que ses frères Willy et François et il fit aussi la connaissance de Louis Garnier. Après plusieurs autres prisons, il fut transféré à Compiègne au printemps 1943 et de là, déporté à Mauthausen.

Dans une annexe de ce camp, au Loïbl-pass, il retrouva Louis Garnier avec lequel il noua une très solide amitié. À la libération du camp en 1945, il participa avec lui et d’autres déportés audincourtois (Adrien Genin et Tadeck Perlinski) à la création du bataillon « Liberté » qui continua le combat avec les partisans yougoslaves. Il fut décoré par le régime de Tito pour sa participation aux combats, notamment en Slovénie (région de Lublijana).

Après la guerre, André Frontczak était membre de la CGT et du PCF. Il milita activement à la Fédération Nationale des déportés, Internés, Résistants, Patriotes (FNDIRP) depuis sa création et contribua à maintenir une mémoire communiste de la Résistance et de la déportation dans le Pays de Montbéliard. Il reçut plusieurs décorations dont la Croix de guerre avec palmes. Il était chevalier de la Légion d’Honneur.

En 1986, André Frontczak figurait parmi les communistes « reconstructeurs » aux côtés de Martial Bourquin, Robert Charles* et André Vagneron*. Il fut exclu du PCF avec (presque) toute la fédération du Doubs en 1986.

André Frontczak épousa Paulette Vitalis en 1960. Ils eurent deux enfants, Rodolphe, né en 1961 et Chantal née en 1968.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50214, notice FRONTCZAK André par Claude Cuenot, version mise en ligne le 13 mai 2009, dernière modification le 15 octobre 2020.

Par Claude Cuenot

SOURCES : Arch. Dép. du Doubs, 1 Z 89, liste des condamnations de militants communistes 1941-1943. — Renseignements fournis par sa nièce Françoise Frontczak. — Janko Tišler,Christian Tessier, De Mauthausen au Ljubelj (Loibl-Pass), p. 143-144.

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