GILLET Marcel

Par Jacques Girault

Né le 2 avril 1922 à Audun-Le-Tiche (Moselle), mort le 7 juin 1996 à Lille (Nord) ; professeur d’Université ; militant syndicaliste du SNET puis du SNESup.

Fils d’un contre-maître fondeur dans la sidérurgie, Marcel Gillet, élève d’une école primaire supérieure, entra à l’École normale d’instituteurs de Montigny-les-Metz à la fin des années 1930. Il effectua sa scolarité au début de la guerre à Poitiers (Vienne) puis à Périgueux (Dordogne), et participa à la Résistance jusqu’en avril 1945.

Surveillant à l’École normale de Périgueux, il entra à l’École normale supérieure de l’enseignement technique (Lettres, Histoire-géographie) en 1945. Membre du bureau de la section du Syndicat national de l’enseignement technique (SNET), il la représenta à la sous-commission des écoles normales supérieures dans le cadre de la Fédération de l’Éducation nationale (FEN). Secrétaire de la section du SNET en 1948, il signa, avec Antony Decelle, Étienne Camy-Peyret (secrétaire du S1 de l’ENSET en 1945-1946) et Jean Bastié (secrétaire du S1 de l’ENSET en 1944-1945) une lettre en 1948 adressée aux « Jeunes camarades de l’ENSET » pour qu’ils « s’emploient à maintenir l’unité du SNET au sein de la CGT ».

Il se maria en juillet 1950 à Lille. Titulaire du CAPET, Marcel Gillet fut nommé au collège technique Baggio de Lille et prépara l’agrégation d’histoire qu’il obtint en 1952.

Il devint assistant d’histoire à la faculté des lettres de Lille en 1954. Il continua à exercer des activités syndicales. Devenu maître-assistant, il travailla sous la direction d’Ernest Labrousse sur l’économie et la société du bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais dans l’esprit de l’École des Annales. Il publia de nombreux articles sur ces questions, participa à de nombreux colloques, s’affirmant comme l’historien des charbonnages. Détaché au CNRS de 1963 à 1967, il soutint sa thèse de doctorat d’histoire en 1971 à l’Université de Paris IV sous le titre Le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais de 1815 à 1914 et devint professeur à l’Université de Lille en 1972 où il exerça des responsabilités administratives. Il dirigea des ouvrages sur l’économie et la société de la région du Nord rassemblant des travaux d’étudiants.

Marcel Gillet, toujours syndiqué, se comporta comme un homme de gauche.

Ses obsèques à Lille furent religieuses. Odette Hardy-Hémery et Jean-Pierre Hirsch évoquèrent son activité et son œuvre en juillet-septembre 1996 dans la Revue du Nord.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50231, notice GILLET Marcel par Jacques Girault, version mise en ligne le 14 mai 2009, dernière modification le 27 juillet 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE :
Parmi ses cinq ouvrages, ses sept directions d’ouvrages, ses articles, détachons :
Les charbonnages du Nord de la France au XIXe siècle, Paris-La Haye, Mouton, 1973. — Collaboration avec Jean Bouvier et François Furet, Le mouvement du profit en France au XIXe siècle. Matériaux et études, Paris-La Haye, Mouton, 1965. — Direction avec Yves-Marie Hilaire, De Blum à Daladier : le Nord-Pas-de-Calais 1936-1939, Presses universitaires de Lille, 1979. — Direction, La vie et la mort dans le Nord au XIXe siècle, Presses universitaires de Lille, 1972. — Direction, La qualité de la vie dans la région Nord-Pas-de-Calais, Presses universitaires de Lille, 1975. — Direction, Histoire sociale du Nord et de l’Europe du Nord-Ouest : recherches sur le XIXe et XXe siècles, 1984.

SOURCES : Le Travailleur de l’enseignement technique. – Sources orales. – Notes de Julien Veyret.

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