Par Paul Boulland
Né le 14 janvier 1909 à Valladolid (Espagne), mort le 26 mai 1972 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) ; comptable ; secrétaire de la fédération communiste des Landes (1944-1946) ; député (1945-1951).
D’origine espagnole, Félix Garcia arriva en France à l’âge de dix ans, en 1919. Il fut naturalisé français le 3 octobre 1929. Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier, envoyé au stalag IVB, et s’évada en mars 1941. De retour en France, il participa aux activités de l’organisation communiste clandestine en zone sud, notamment dans le Lot-et-Garonne.
Porté par son rôle dans la Résistance, Félix Garcia fut désigné secrétaire de la fédération communiste des Landes, dont il fut l’un des principaux dirigeants dans l’immédiat après-guerre, aux côtés notamment de Vital Gilbert*. Toutefois, en comparaison de ce dernier, il restait un relatif inconnu sur la scène landaise, peu implanté dans la population locale. De plus, il fut l’objet d’attaques personnelles stigmatisant ses origines espagnoles et un passé de boxeur. Lors des élections pour la première Assemblée constituante, en octobre 1945, il prit la tête de la liste du PCF dans les Landes. Il fut le seul élu communiste parmi les quatre députés landais, aux côtés de Charles Lamarque-Cando et Marcel David pour la SFIO et de Joseph Defos Du Rau pour le MRP. Tous quatre furent réélus à la seconde Assemblée constituante. Félix Garcia fut membre de la commission de la justice et de la législation générale dans les deux Assemblées constituantes et membre de la commission de l’agriculture dans la seconde. Son activité parlementaire fut particulièrement liée aux problèmes des populations rurales landaises. Il déposa un projet de loi sur la lutte contre les incendies dans la forêt de Gascogne, gravement touchée par le manque d’entretien durant les années de guerre (20 décembre 1945), et proposa également la création d’une caisse des calamités agricoles (20 août 1946). Surtout, par ses interventions en séance et ses propositions de loi, il fut l’un des relais des mobilisations sur le statut du métayage sur la scène parlementaire. La CGA, où les militants communistes jouaient un rôle prépondérant, comptait dans les Landes 12 000 adhérents en 1945, en particulier des éleveurs et des gemmeurs en lutte contre les conditions du métayage qui s’appliquaient alors sur 75% des terres agricoles. Félix Garcia fut rapporteur, pour la commission de la justice et de la législation générale, de la loi du 13 avril 1946 aménageant le statut du métayage, vécue comme une victoire dans son département.
Aux élections législatives du 10 novembre 1946, il fut reconduit à la tête de la liste communiste, seul élu de son parti aux côtés de trois députés socialistes. Il fut membre des commissions de l’Éducation nationale, des finances et de la justice et de la législation. Durant son mandat, son activité parlementaire resta importante avec 27 propositions de loi et de résolution sur des sujets divers (protection des forêts, fiscalité, statut des anciens combattants). Aux élections législatives de juin 1951, Felix Garcia recueillit plus de voix que le candidat radical, mais, victime des apparentements, il ne fut pas réélu.
Au sein du Parti communiste, Félix Garcia renonça à ses responsabilités de secrétaire fédéral après son élection de novembre 1946. Selon Roger Feugas, alors membre du bureau fédéral, il défendit la promotion de Jean Lespiau*. Après une première candidature en juin 1947, Felix Garcia fut ratifié pour participer à l’école centrale de quatre mois du PCF en février 1948. En janvier 1949, il dirigea une école fédérale du parti dans les Landes. À la suite de son échec électoral de juin 1951, le secrétariat du Parti communiste proposa son utilisation comme inspecteur des ventes des Nouvelles de Bordeaux, organe communiste régional. En août 1951, il fut désigné comme candidat aux élections cantonales dans le canton de Pouillon (Landes) où le PCF était bien implanté parmi les métayers. Il n’apparaît plus dans les organismes de la fédération des Landes à partir de 1953.
Par Paul Boulland
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Arch. Dép. Landes, série 3MP. — DPF, op. cit. — Jean Lespiau, Luttes paysannes landaises, op. cit. — R. Feugas, La résistance communiste dans les Landes. Témoignage et mise au point, brochure (s.d.), Arch. dép. des Landes, Br 4° 1416 — Notes de Julian Mischi. — État civil de Bayonne (acte de décès).