Par Gilles Morin
Né le 26 avril 1886 à Saïgon (Cochinchine/Vietnam), mort le 7 décembre 1965 à Foix (Ariège) ; instituteur, puis professeur de cours complémentaires ; élu socialiste de l’Ariège ; maire (1945-1947) et conseiller général de Foix (1945-1965) ; président du conseil général de l’Ariège (1949-1965).
Fils de Joseph, Charles, Barthélémy Faur, professeur à Saïgon, et de Léonie Vivès, sans profession, Pierre Faur devint instituteur dans l’Ariège. Après son service militaire effectué dans l’infanterie, d’octobre 1905 à octobre 1906, il fut nommé instituteur dans différentes communes de l’arrondissement de Saint-Gaudens. Bien que réformé n° 2 en 1909, il fut déclaré bon pour le service en décembre 1914 et fut mobilisé aux armées, de février 1915 à novembre 1918. Titulaire d’une citation en février 1918, il ne fut démobilisé qu’en mars 1919 comme sergent fourrier.
Il reprit son enseignement comme instituteur public et fut distingué officier d’académie dans la promotion du 14 juillet 1934 alors qu’il était en poste à Foix.
Socialiste indépendant avant la guerre, Pierre Faur fut un « militant actif de la Résistance » selon le préfet. Il avait adhéré à la SFIO à la Libération.
Maire de Foix à la Libération, il fut confirmé maire aux élections d’avril-mai 1945, à la tête d’une liste comprenant 18 SFIO et apparentés et 5 communistes. Aux élections d’octobre 1947, Pierre Faur fut le seul réélu de sa liste qui perdit ses 17 autres sièges et ne siégea plus qu’en tant que conseiller municipal. En 1953, en ballottage au premier tour, il se retira, ce qui entraîna le retrait de la liste qu’il conduisait.
Élu conseiller général en 1945 avec 3 164 voix au premier tour, sur 6 120 votants et 10 376 inscrits, Pierre Faur fut réélu avec l’appui des voix communistes en 1951. Il accéda à la présidence de l’Assemblée départementale après le renouvellement de 1949 et conserva cette fonction, sans interruption jusqu’à son décès. Il assumait par ailleurs d’autres présidences, du conseil départemental du tourisme, de l’Office départemental HLM (1958), de l’association départementale sylvo-pastorale, du SVM du canton de Foix, etc. Il appartenait encore à la commission de développement économique régional et au Comité régional du Tourisme et au bureau du Comité régional d’expansion économique Midi-Pyrénées.
Une hémiplégie retint Pierre Faur alité durant près de trois mois, avant son décès. Ses obsèques furent l’occasion d’une grande manifestation de deux mille personnes, avec la participation de l’immense majorité des élus du département. Une cité de Foix porte son nom.
Par Gilles Morin
SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3382 ; F/1cII/284, 285, 287, 318, 395, 703 ; F/1cIV/151 et 157 ; CAC, 19830172, art. 166. — Archives de l’OURS, dossiers Ariège. — État civil ANOM. — Arch. Dép. Ariège, registre matricule. — Le Monde, 1er mars 1966. — Notes d’Alain Dalançon.