FRACHON Daniel

Par Alain Monchablon, Gilles Morin

Né le 23 janvier 1932 à Lyon (Rhône) ; chef de service à la FNSP, animateur culturel ; syndicaliste étudiant et militant mutualiste à Lyon, membre du bureau national du PSU (1967-1974), secrétaire de la fédération des Yvelines du PS et secrétaire national adjoint.

Étudiant en sciences, Daniel Frachon milita à l’Association générale des étudiants de Lyon (AGEL), alors la plus importante des associations qui composaient l’UNEF. D’abord chargé des sports, il fut vice-président chargé des questions matérielles les premiers mois de 1955 dans une AGE à forte activité gestionnaire. De mars 1955 à avril 1956, il fut élu président de l’AGEL ; quoique « centriste », selon ses dires, au sein des courants de cette AGE de la gauche « mino » de l’UNEF, ce laïque fut rapidement confronté aux contrecoups de la guerre d’Algérie au sein du mouvement étudiant : en novembre 1955, l’AGE de Lyon demanda le retour dans leurs foyers des rappelés en Algérie, elle protesta en janvier 1956 contre les arrestations d’étudiants nationalistes algériens. Daniel Frachon participa au vote de l’AGE en juin 1956 en faveur de « négociations avec les nationalistes algériens en vue d’un cessez-le-feu ». Lorsque la direction nationale de l’UNEF passa à la gauche « mino » présidée par Michel de la Fournière en juillet 1956, Daniel Frachon en devint secrétaire général puis, d’avril 1957 à avril 1958, fut vice-président chargé des questions matérielles. Il fut alors élu président national de la MNEF dont il avait dirigé la section lyonnaise.

Il revint en 1966 auprès du mouvement étudiant en présidant l’Uni-Club, coopérative d’achats liée à l’UNEF.

Membre du PSA puis du PSU à Marly-le-Roi, il entra au bureau national du PSU en 1967 et fut trésorier national du parti en 1967-1970. Responsable du PSU dans les Yvelines, il poussa Michel Rocard* à se présenter dans la IVe circonscription du département aux élections législatives de 1967 et 1968, et à combattre l’ancien premier ministre gaulliste, Couve de Murville, en octobre 1969. La victoire du secrétaire général du PSU fut alors un événement national.

Ayant rejoint le Parti socialiste en 1974 aux Assises du socialisme, avec Michel Rocard, il fut secrétaire fédéral des Yvelines du PS et continua à appartenir à la phalange des proches du député des Yvelines qui se réunissait régulièrement au 220 boulevard Saint-Germain. Il entra au comité directeur au congrès de Metz en 1979 et fut confirmé à Valence en 1981. Après le tournant de la rigueur qui leur semblait donner raison à leurs positions, les rocardiens, qui ne s’étaient pas comptés depuis le congrès de Metz et acceptaient une synthèse qui réduisait leur influence dans le parti, présentèrent des textes pour le congrès de Toulouse de 1985. Daniel Frachon signa une contribution avec Pierre Brana, Robert Chapuis, Gérard Fuchs* et Louis Le Pensec*. Celle-ci reconnaissait que le Parti socialiste avait changé et refusait, comme le dira Michel Rocard, d’avoir un discours dans le gouvernement et un autre dans l’opposition. Elle remporta 28,5 % des suffrages dans les votes des sections. Le Pensec, Brana et Chapuis entrèrent au secrétariat national et Daniel Frachon devint secrétaire national adjoint en 1985-1993, chargé des élections (auprès de Jean Poperen*), puis des fédérations et du contentieux. Puis il participa à la commission de la vie interne, chargée notamment d’examiner les statuts fédéraux et les réintégrations. À partir de 1979, il participa à pratiquement toutes les réunions nationales du parti, y faisant des interventions publiques jusqu’au milieu des années 1980, puis siégeant dans les commissions internes, commission de vérification des mandats ou commission des résolutions.

Son épouse, Martine Frachon, fut candidate PSU dans le canton de Rambouillet en 1970 et, suppléante de Michel Rocard, fut députée en 1981.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50277, notice FRACHON Daniel par Alain Monchablon, Gilles Morin, version mise en ligne le 18 mai 2009, dernière modification le 1er juillet 2009.

Par Alain Monchablon, Gilles Morin

SOURCES : Entretien avec D. Frachon, 19 février 1981. Fonds UNEF (AN et BDIC). — Tribune socialiste, 29 juin 1967. — Robert Chapuis, Si Rocard avait su…, op. cit. — Base de données des débats des organismes centraux du PS, site de la Fondation Jean-Jaurès.

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