GEORGELIN Ernest. Pseudonymes dans la clandestinité : « Alfred » et quelquefois « Nénesse »

Par Alain Prigent

Né le 26 juillet 1902 à Maël-Pestivien (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), mort le 12 novembre 1965 à Maël-Pestivien ; charron ; militant du PCF clandestin, capitaine FTP, secrétaire du Front National des Côtes-du-Nord (1945).

Ernest Georgelin au congrès du Front national à Paris en janvier 1945 (au second rang, entre Jean Devienne et Adolphe Le Trocquer)
Ernest Georgelin au congrès du Front national à Paris en janvier 1945 (au second rang, entre Jean Devienne et Adolphe Le Trocquer)
[Collection privée Robert Le Grouiec]

Après avoir fréquenté l’école communale et obtenu son certificat d’études primaires, Ernest Georgelin travailla avec son père Joseph dans la petite entreprise artisanale familiale comme menuisier charron. Adhérent du PCF depuis 1936 à Maël-Pestivien, il reprit contact avec les militants du PCF clandestin pendant l’été 1940 en particulier avec Jean-Marie Le Borgne*, tailleur à Callac. Selon Albert Steunou*, son neveu, responsable du PCF dans les années 1960, une première rencontre se tint à Maël-Pestivien le 11 octobre 1940 quelques jours avant le décès de sa mère. La maison de Théophile Steunou fut à nouveau le lieu d’une réunion au printemps 1941 avec Ernest Georgelin et quelques autres militants. À partir de 1943, « Nénesse » devint un des adjoints les plus proches de Louis Pichouron*, un des responsables départementaux du Front National, organisant la récupération d’armes lors du premier parachutage d’armes dans les Côtes-du-Nord à Maël-Pestivien, dans la nuit du 2 au 3 mars 1944. Au printemps 1944, il plongea dans la clandestinité structurant le Front National dans le Nord du département des Côtes-du-Nord, dans la région de Paimpol en particulier. Il fut en contact avec Albert Flouriot* chez qui il logeait fréquemment à Plouézec. Alfred, capitaine FTP, il participa à la Libération de Paimpol et de Plouha.

Après la Libération, Alfred Georgelin devint l’un des adjoints de Jean Devienne à la tête du Front National dans le département. Il fit partie d’une forte délégation qui participa au congrès national à Paris en janvier 1945. Après la dissolution du mouvement, il retrouva son métier à Maël-Pestivien. Militant du PCF, il n’eut pas de responsabilité politique laissant le devant de la scène à Lucien Le Verge*, dirigeant de la fédération du PCF, maire de Maël-Pestivien et conseiller général du canton de Callac. En 1947, Ernest Georgelin fut poursuivi en correctionnelle pour avoir fait confisqué, pendant l’occupation, la traction d’un collaborateur de Saint-Quay-Portrieux. Acquitté, il fut très affecté par sa convocation devant les tribunaux au point de refuser toute décoration.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50326, notice GEORGELIN Ernest. Pseudonymes dans la clandestinité : « Alfred » et quelquefois « Nénesse » par Alain Prigent, version mise en ligne le 25 mai 2009, dernière modification le 3 juin 2009.

Par Alain Prigent

Ernest Georgelin au congrès du Front national à Paris en janvier 1945 (au second rang, entre Jean Devienne et Adolphe Le Trocquer)
Ernest Georgelin au congrès du Front national à Paris en janvier 1945 (au second rang, entre Jean Devienne et Adolphe Le Trocquer)
[Collection privée Robert Le Grouiec]

SOURCES : Article de Jean Le Jeune, Cahiers de la Résistance populaire, n° 5, novembre 1997. — Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, chez l’auteur, 2002. — Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. — Témoignage d’Albert Steunou, neveu d’Ernest Georgelin. — État-civil de Mael-Pestivien.

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