FERTIN André, Gérard, Jean, Joseph

Par André Caudron

Né le 24 juillet 1906 à Quesnoy-sur-Deûle (Nord), mort le 8 janvier 1981 à La Madeleine (Nord) ; employé ; président de la fédération de Lille de la JOC (1930-1932), président diocésain de la Ligue ouvrière chrétienne (1937-1941).

Fils d’un cultivateur de la vallée de la Lys et de sa femme « marchande d’étoffes », André Fertin était jeune employé dans le quartier du Vieux-Lille quand il fut attiré à la Jeunesse ouvrière chrétienne naissante (JOC) par l’abbé Adrien Dewitte, l’un des pionniers du mouvement. Succédant à Fernand Bouxom, il en présida la fédération lilloise de 1930 à 1932. Il prit part ensuite au lancement de la Ligue ouvrière chrétienne (LOC), fondée pour rassembler les anciens jocistes, sous l’impulsion du cardinal Liénart, évêque de Lille. André Fertin en fut le premier secrétaire local dès 1934, alors que la LOC n’existait nulle part ailleurs en France. La LOC lilloise, qui était mal perçue par les dirigeants bourgeois de la Fédération nationale catholique – l’action catholique des adultes –, ne fut rattachée au mouvement national qu’en avril 1937.

Devenu secrétaire général diocésain de la LOC en 1936, André Fertin fut porté à la présidence l’année suivante. Au congrès diocésain de 1937, il signalait que cinquante-trois sections de la LOC avaient été créées, tandis que dix-neuf autres étaient en formation. Le nouveau mouvement d’Action catholique ouvrière comptait alors sept cent soixante-dix-sept cotisants dans le diocèse, correspondant aux arrondissements de Lille et de Dunkerque. André Fertin fut l’un des principaux animateurs de la LOC dans le Nord, avec Robert Prigent*, de Dunkerque, délégué national, et Henri Bouton, de Marcq-en-Barœul, qui devint président de la fédération lilloise par la suite. Ils eurent à faire face en particulier aux difficultés entourant la transformation de la LOC en Mouvement populaire des familles, transformation à laquelle le cardinal Liénart n’était pas favorable. André Fertin avait toutefois réussi à obtenir la nomination d’un permanent régional de la LOC, André Verhaeghe*, pour favoriser son essor, avant de quitter la présidence en 1941.

Entré dans les services du ministère du Travail et de la Main-d’œuvre, André Fertin les représenta auprès du comité interprofessionnel d’apprentissage de Roubaix (1943-1945). Promu contrôleur détaché en mission en Allemagne, il fut nommé, en 1947, administrateur-chef des services de sélection psychotechnique auprès de l’Office national d’immigration. Il acheva sa carrière comme chef de centre de son administration à Lille.

Partisan convaincu de l’enseignement privé, il avait présidé de 1947 à 1951 l’Association familiale d’éducation populaire de Lille et des Flandres (AFEP), chargée de la gestion des écoles élémentaires catholiques. Il militait alors au MRP, dans la section de La Madeleine où il s’était installé.

Atteint de paralysie à la fin de sa vie, il fit don de son corps à la faculté de médecine. Il s’était marié le 21 juillet 1932, à Lille, avec Gabrielle Letellier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50332, notice FERTIN André, Gérard, Jean, Joseph par André Caudron, version mise en ligne le 25 mai 2009, dernière modification le 25 mai 2009.

Par André Caudron

SOURCES : Annuaire du diocèse de Lille, 1931-1933, 1936-1942. — Nos Œuvres, évêché de Lille, 14 novembre 1937. — André Caudron, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, IV : Lille-Flandres, Beauchesne, 1990. – Robert Vandenbussche, « Un mouvement familial : la LOC sous l’occupation », Revue du Nord, juillet-septembre 1978. — Fernand Delmote, « Le cardinal Liénart, la Ligue ouvrière chrétienne et le Mouvement populaire des familles, 1940-1950 », Cahiers du GRMF, n° 5, 1988. — Lettre de Gabrielle Fertin, janvier 1982.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable