FROT Jean, Robert

Par Alain Dalançon

Né le 9 juillet 1931 à Alfortville (Seine, Val-de-Marne), mort le 23 avril 2018 à Orsay (Essonne) ; professeur agrégé des lettres ; militant du SNES, secrétaire du S3 de Versailles (1972-1975), secrétaire national, directeur des publications (1975-1981).

Jean Frot pendant une conférence de presse du SNES en 1975
Jean Frot pendant une conférence de presse du SNES en 1975
IRHSES

Petit-fils de petits paysans du côté de sa mère comme du côté de son père qui avait réussi à créer une petite entreprise de métallurgie à Alfortville, Jean Frot fut élevé avec ses trois frères et ses deux sœurs suivant une éducation catholique. Après l’école communale, il fit ses études secondaires jusqu’en première au petit séminaire de Conflans à Charenton-le-Pont, où quelques prêtres le marquèrent durablement par leur enseignement. Bon élève, il entra au lycée Louis-le-Grand où il obtint son baccalauréat philosophie puis y fut élève en hypokhâgne et khâgne. Étudiant à la Sorbonne, il obtint une licence de lettres classiques et commença à préparer les concours de recrutement de l’enseignement.

Le 26 décembre 1955, Jean Frot épousa une coiffeuse, Denise Roussel, avec laquelle il eut cinq enfants. Il débuta sa carrière d’enseignant comme adjoint d’enseignement, stagiaire de CAPES au lycée de Montgeron (Seine-et-Oise) en 1956-1957 et fut reçu à l’agrégation des lettres en 1957. Nommé au lycée de Nevers (Nièvre), il n’y resta qu’une année et dut faire son service militaire. Déjà père de deux enfants, il ne partit pas en Algérie mais fut affecté durant deux années (1958-1960) comme professeur à l’école militaire d’Autun (Saône-et-Loire). Revenu à la vie civile, il fut d’abord nommé au lycée de Fontainebleau (Seine-et-Marne) (1960-1961) avant d’être muté au lycée Blaise Pascal d’Orsay (Seine-et-Oise), où il termina sa carrière en 1994.

Militant du Syndicat national de l’enseignement secondaire dès le début de sa carrière, Jean Frot fut d’abord secrétaire de sa section d’établissement (S1) aux lycées de Nevers puis de Fontainebleau et enfin d’Orsay. Dévoué et actif, il ne tarda pas à se faire remarquer parmi les militants se reconnaissant dans le courant B devenu Unité et Action. En 1968, il participa avec enthousiasme au mouvement et aux débats dans son établissement et sa ville. Gérard Alaphilippe, alors qu’il était secrétaire général de la section syndicale académique (S3) du Grand Paris lui demanda d’entrer à la commission administrative académique. Il fit ensuite partie du secrétariat de ce S3 quand Claude Vidal et Marcelle Brénéol en devinrent secrétaires généraux et, avec la création de l’académie de Versailles, il devint lui-même, en 1972, le premier secrétaire de la nouvelle section académique, une des plus importantes de France. Élu membre suppléant de la CA nationale en 1971, il devint titulaire en 1973 puis entra au bureau national en 1975. Cette même année, Alaphilippe devenu secrétaire général adjoint, le sollicita pour devenir directeur des publications du SNES.

Jean Frot fut un des principaux artisans d’une nouvelle formule de l’Université syndicaliste disposant d’une maquette avec des rubriques régulières et utilisant pour la première fois la quadrichromie. Il essaya aussi de réduire la longueur des articles, de faire écrire dans un langage plus simple mais correct, proscrivant la « langue de bois » et d’introduire le débat dans le journal syndical, autrement que par l’intermédiaire des tribunes libres des leaders de tendances. En 1979-1980, il partagea avec Monique Vuaillat la responsabilité d’animer un secteur « action syndicale » : à ce titre, il eut à préparer les textes soumis au vote des instances dirigeantes et souvent à les défendre.

Modeste, compétent, homme de culture ouvert mais ferme sur les principes, militant syndicaliste Unité et Action, catholique, laïque, respecté par tous, Jean Frot décida de laisser la place aux plus jeunes en 1981 à la direction nationale, comme il l’avait fait quelques années plus tôt à la direction du S3 de Versailles, où Jean-Pierre Barlier lui avait succédé à la rentrée 1975. Roger Vila qui avait été rédacteur en chef de l’US à ses côtés lui succéda à la direction des publications dans le nouvel exécutif national dirigé par Alaphilippe devenu secrétaire général.

Redevenu militant dans la section syndicale (S1) de son établissement et dans la CA de son S3, Jean Frot put se consacrer un peu plus à son enseignement pour lequel il eut toujours une véritable passion.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50376, notice FROT Jean, Robert par Alain Dalançon, version mise en ligne le 28 mai 2009, dernière modification le 22 octobre 2018.

Par Alain Dalançon

Jean Frot pendant une conférence de presse du SNES en 1975
Jean Frot pendant une conférence de presse du SNES en 1975
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SOURCES : Arch. IRHSES (S3 Paris et Versailles, CA, congrès, L’Université syndicaliste). — Renseignements fournis par l’intéressé. — Témoignages oraux de militant.es du SNES.

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