GÉVAUDAN Gaston, Félix

Par Gilles Morin, Philippe Nivet

Né le 27 septembre 1899 à Vaison-la-Romaine (Vaucluse), mort le 28 novembre 1975 à Clamart (Hauts-de-Seine) ; résistant ; élu socialiste ; conseiller municipal du XVIIIe arrondissement (1945-1971) ; conseiller général de la Seine (1945-1971) ; président du conseil général de la Seine (1966-1967).

Fils de Joseph Gévaudan, comptable, et de son épouse Félicie Fert Gaston Gévaudan suivit des études à l’école primaire supérieure de l’Isle-sur-Sorgue. Engagé volontaire le 1er octobre 1917, pour la durée de la guerre, il devint ensuite rédacteur au Crédit foncier et il adhéra à la CGT en 1922 et à la SFIO en 1923, ou 1925, selon les sources.

Mobilisé en 1939, il retrouva son emploi après la débâcle. En février 1941, il s’engagea dans la lutte contre l’occupant. À cet effet, il reconstitua la dix-huitième section de la SFIO et, au sein de l’organisation Libération-Nord, il fut responsable de la Résistance pour quatre arrondissements de Paris. Il était également membre du réseau "Brutus". À la Libération, il appartint au Comité Local de Libération du XVIIIe arrondissement et assuma les fonctions de maire adjoint de la municipalité provisoire. À ce titre, il a été nommé le 2 juin 1947 maire adjoint honoraire du XVIIIe arrondissement.

Le 1er novembre 1944, Gévaudan fut élu membre du comité exécutif fédéral de la SFIO et membre de la commission des conflits. Élu conseiller municipal sur la liste socialiste dans le sixième secteur aux municipales du 29 avril 1945, et donc aussi conseiller général de la Seine. Vice-président du Conseil municipal en 1947, élu par le RPF, il fut porté démissionnaire par la commission exécutive de la fédération socialiste de la Seine. Il fut reconduit en 1947, 1953, 1959 et 1965, toujours dans le XVIIIe arrondissement (sixième puis douzième secteur). Il était en 1958 secrétaire politique du groupe socialiste à l’Hôtel de Ville, dont il devint président après les municipales de 1959, jusqu’en 1967.

À l’hôtel de ville, de 1945 à 1947, il siégea à la cinquième commission, à la commission de la Reconstruction et des sinistrés et à la commission d’étude concernant la lutte contre la prostitution. De 1947 à 1953, il fut vice-président de la cinquième commission et de la commission mixte du Ravitaillement. De 1953 à 1965, il appartint à la cinquième commission et de 1953 à 1959, fut membre de la commission mixte de la Famille et de la population. De 1965 à 1971, il siégea à la sixième commission et à la commission de la Jeunesse et des sports.

Au conseil général de la Seine, il fut élu secrétaire le 28 juin 1946, puis le 22 novembre 1950 vice-président. En janvier 1951, Gévaudan fut élu rapporteur général du budget du département de la Seine et démissionna alors des fonctions de vice-président ; il conserva le rapport du budget départemental jusqu’en 1965. Présenté par la gauche à la présidence du conseil général en 1965, il fut battu par une alliance UNR, centristes et dissidents de gauche qui porta Georges Suant* à la direction de l’Assemblée départementale. Mais, grâce à une division de la droite, il fut élu président, contre Suant par 75 voix, contre 71, l’année suivante, en juin 1966. Il a donc été le dernier président de cette Assemblée avant sa disparition en 1967. Il était également membre du conseil d’administration du District en 1962 et 1964.

Dans la nouvelle assemblée de Paris, Gévaudan demeura conseiller municipal et conseiller général de la Seine, de 1967 à 1971.

Gévaudan s’était présenté sans succès aux élections au Conseil de la République de 1948, en septième position de la liste socialiste, aux sénatoriales de 1958, en quatrième position sur la liste socialiste de la Seine, et à celles de 1959, en sixième position. Il a été également candidat aux élections législatives de 1951 et de 1956 dans la deuxième circonscription de la Seine, à celles de 1958, 1962 et 1967 dans la vingt-sixième circonscription (XVIIIe arrondissement).

En 1959, il avait réintégré la commission exécutive de la fédération de la Seine de la SFIO, où il siégea jusqu’en 1964. Il était encore secrétaire de la 18e section SFIO à partir de 1957.

Le 21 avril 1959, Gévaudan a été désigné président honoraire de la Fédération ouvrière et paysanne des associations d’Anciens combattants et victime de guerre (FOPAC). Il conservait cette fonction à la fin des années soixante. Il s’occupa par ailleurs beaucoup de l’enfance assistée, déplorant qu’ils soient « 40 000 enfants confiés au département et dont on doit faire des hommes comme les autres » en 1967.

Gévaudan s’était marié à La Cluze et Paquier (Isère) le 23 décembre 1923 à Simone Ponce, née le 17 septembre 1902, décédée le 28 octobre 1995 ; ils eurent deux fils.

G. Gévaudan, délégué cantonal de l’Éducation nationale en 1962, était médaillé de la Résistance et Officier de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50412, notice GÉVAUDAN Gaston, Félix par Gilles Morin, Philippe Nivet, version mise en ligne le 31 mai 2009, dernière modification le 10 mars 2014.

Par Gilles Morin, Philippe Nivet

SOURCES : Arch. Nat, F/1 a/3226 ; F/1BI/996 ; F/1cII/125/A, 563 (Le Populaire, n° spécial novembre 1958) ; F/1cIII/1344 ; CAC, 19770286/22 ; 19800280/19/8656. — Archives de Paris, 10451/73/1, arti. 318. — Arch. Dép. Seine D 3 M2, n° 3. — Arch de l’OURS, B8 56 MM. — Bulletin Intérieur de la SFIO, n° 29. — Rapports du congrès fédéral SFIO de la Seine, 10-11 mai 1958. — Bulletin hebdomadaire fédéral de la Seine, 5 novembre 1944. — Rapports pour le congrès administratif de la Seine, 2-9 décembre 1945. — Le Monde, 18-19 janvier 1948, 4 et 9 décembre 1975. — Bulletin municipal officiel, débats 1975 p. 1357-8 — Roussier, Conseillers municipaux et généraux, 1957. — La Gazette de Paris, organe mensuel des sections socialistes SFIO des Ie, IIe, VIIIe, IXe, XVIe, XVIIe et XVIIIe arrondissements, n° 13, 20 avril 1953 — Sarah Compaing, La Fédération socialiste SFIO de la Seine de 1944 à 1951, mémoire de maîtrise, Paris IV, 1987. — Notice de Justinien Raymond, dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, t. 29, p. 328 — Dictionnaire des 10 000, p. 350 — Who’s who 1969-1970, p. 704. — État civil de Vaison-la-Romaine.

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