FONTANA Albert, Raymond

Par Antoine Olivesi

Né le 11 juin 1915 à Bastia (Corse), mort le 17 septembre 1987 à Bastia ; employé de l’EDF-GDF ; secrétaire du syndicat du gaz et de l’électricité de Bastia, secrétaire de l’UD-CGT de Corse ; militant communiste.

Fils de commerçants restaurateurs (père entrepreneur, mère tailleuse selon l’état civil), frère cadet de Noël Fontana, Albert Fontana fut apprenti mécanicien de 1928 à 1930, puis suivit les cours de l’école des apprentis marins de Brest jusqu’en 1934. Il devint ensuite employé à l’électricité et au gaz de Bastia, puis, après la guerre, à l’EDF-GDF. Il adhéra aux Jeunesses communistes en 1934, au Parti communiste et à la CGT en 1935. Il fit partie du bureau de section du PC puis du comité régional. Il fut également secrétaire du syndicat du gaz et de l’électricité de Bastia, secrétaire de l’UL de cette ville en 1936 et secrétaire général de l’UD en 1937. Albert Fontana participa aux mouvements politiques et syndicaux en Corse depuis février 1934, ainsi qu’à plusieurs congrès régionaux et nationaux tels ceux de la CGT à Nantes, Paris et Limoges. Il fut également très actif dans le « comité pour la Corse française » et le comité de vigilance anti-fasciste qui s’efforçaient de lutter contre les promoteurs du fascisme italien et de l’annexion de l’île à l’Italie, parmi lesquels le président de la Société corse d’industries réunies (SCIR), concessionnaire de la distribution du gaz et de l’électricité à Ajaccio (Corse).

Dans la clandestinité, Albert Fontana fut responsable du Front national pour le secteur de Bastia où il contribua à constituer l’organisation après l’invasion italienne. Il prit part à des attentats contre des responsables des forces d’occupation. Recherché par la police italienne et condamné par contumace à dix ans de travaux forcé, il rejoignit le maquis de Castagniccia.

Après la Libération, Albert Fontana retrouva la direction du syndicat du gaz et de l’électricité de Bastion et fut secrétaire de l’UD-CGT de Corse. Il fut très actif dans la mobilisation des salariés pour la reconstruction et pour le rétablissement de la production électrique de l’île, notamment à l’usine de Bastia. Il intervint sur ce sujet lors du congrès confédéral de la CGT en avril 1946. Dans ses responsabilité, il participa à la mise en place de la sécurité sociale et de la création d’EDF-GDF.Il était trésorier de l’UD CGT en 1947.
Cette même année il fut exclu du Parti communiste et réintégré en 1956 car l’affaire personnelle qui lui était reprochée apparut avec le recul sans gravité.

Il avait été élu conseiller municipal, sur la liste communiste, en 1945, et adjoint au maire de Bastia. Battu aux élections cantonales de 1946, il s’installa à Ajaccio pour suivre l’UD CGT pendant que sa famille et ses quatre enfants restaient à Bastia.Après son exclusion, il partit quelques mois sur le continent et revint vivre à Bastia.
Il fut élu de nouveau conseiller municipal de Bastia en 1971. Toujours secrétaire de l’UD-CGT, Albert Fontana siégea au comité fédéral PCF de Corse à partir de 1961 et jusqu’en 1970 au moins. En 1973, il était président de l’Union régionale de la CGT en Corse et membre du Comité confédéral national.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50452, notice FONTANA Albert, Raymond par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 2 juin 2009, dernière modification le 8 novembre 2017.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. du comité national du PCF, dossier CCCP. — Réponse au questionnaire remis par Antoine Olivesi. — M. Choury, Tous bandits d’honneur !, op. cit., p. 31 et 52. — CMCAS de Corse, Une île, des hommes, la lumière, Albiana, Ajaccio, 2002. — RGASPI 495 270 4832, dossier du Komintern à son nom, pas encore consulté. — Notes de Paul Boulland. — État civil de Bastia.

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