GAULET Margot [GAULET Marguerite, dite]

Par Michèle Rault

Née le 8 septembre 1926 à Fours (Nièvre) ; membre de la Mission de France féminine (à partir de 1947) à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; domestique (1943-1947) puis ouvrière d’usine ; syndiquée à la CGT.

Marguerite Gaulet vécut son enfance dans la Nièvre. Son grand-père maternel y était bûcheron et sa grand-mère, femme de journée. Son père, enfant de l’Assistance publique, fut cheminot puis devint, avec sa femme, gardien d’une propriété de gens aisés. Il militait activement à la CGT et au Parti communiste. Aînée de quatre enfants, Marguerite Gaulet alla à l’école primaire jusqu’au certificat d’études. Elle fut élevée dans un milieu incroyant mais tolérant vis-à-vis de la religion et suivit des cours de catéchisme. En 1943, après avoir travaillé le temps d’une saison à la cantine de l’usine Thomson de Nevers (Nièvre), elle vint en novembre à Paris où elle avait trouvé à se placer comme bonne à tout faire. Elle cherchait alors sa voie. Elle pensait devenir religieuse dans un ordre qui lui permettrait de rester proche de ses conditions d’origine.

À l’occasion du bombardement de Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine) en avril 1944, venue porter secours avec des scoutes, elle découvrit la population ouvrière. Elle eut alors l’intuition que c’était dans ce milieu social qu’elle voulait vivre ses convictions chrétiennes. Par l’intermédiaire de prêtres-ouvriers de la Mission de Paris implantés à Boulogne-Billancourt (Charles Pautet* et Bernard Tiberghien*), elle rencontra François Laporte, aumônier d’une équipe qui s’était formée en 1944 sous le nom de Mission de France féminine (MDFF) et rassemblait des jeunes femmes chrétiennes cherchant à partager les conditions de vie, de travail et d’engagement des ouvriers. Après de premiers contacts en 1946, elle s’engagea, en septembre 1947, à la MDFF qui s’était établie à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Tout en suivant la session de formation de la MDFF, elle fit son stage en usine comme ouvrière à la chaîne à la compagnie des compteurs de Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Elle fut successivement, ouvrière à la confiserie Pellorce de Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine) de 1947 à 1951, maîtresse de maison à Ivry et ouvrière dans une chocolaterie jusqu’en 1953. Selon les principes de la MDFF, elle vécut avec d’autres équipières dans le XIIIe arrondissement de Paris, notamment dans une courée de l’avenue d’Italie. De 1953 à 1958, elle trouva un emploi à la Continentale des Compteurs de Colombes où elle fut déléguée CGT du personnel, s’attachant à défendre les revendications des femmes. Elle était alors très proche d’André Bergonnier, séminariste qui envisageait de devenir prêtre-ouvrier et qui travaillait lui aussi à la Continentale. Marguerite Gaulet fut très marquée par la condamnation des prêtres-ouvriers en 1954, voyant dans leur suppression la négation de leur sacerdoce et la remise en cause de son engagement.

En 1958-1959, elle fut chargée de la session de formation à la MDFF, session qui précéda la crise du groupe qui devait se solder par le départ de sa responsable, Émilienne Josset*. Marguerite Gaulet travailla alors dans différentes entreprises proches d’Ivry dont quelques mois chez Panhard comme soudeuse OS.

Le 1er janvier 1960, elle s’installa avec Élisabeth Cadilhac à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine) où se trouvait déjà une équipe de la Mission de France. Elle travailla pendant huit ans chez Jeumont Schneider comme soudeuse où elle fut secrétaire du CE. Licenciée de cette entreprise pour cause de fermeture, elle retrouva un emploi chez Alsthom à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis) où elle resta dix-sept ans. Au même moment, elle déménagea à Gennevilliers (Seine, Seine-Saint-Denis) avec Élisabeth Cadilhac. Toujours militante à la CGT, elle fut trésorière du CE d’Alsthom-Saint-Ouen et présidente de la commission famille-enfance. Marguerite Gaulet prit sa retraite en 1983 et s’engagea alors comme bénévole dans une association d’aide aux handicapés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50464, notice GAULET Margot [GAULET Marguerite, dite] par Michèle Rault, version mise en ligne le 3 juin 2009, dernière modification le 30 octobre 2009.

Par Michèle Rault

SOURCES : « Margot : Marguerite Gaulet », Mémoires d’usine, mémoires d’avenir, Publications CE d’Alsthom, usine de Saint-Ouen, 1984-1985. — Témoignage de Marguerite Gaulet, 1998.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable