GEORGES Daniel, Léon, Paul

Par Claude Pennetier

Né le 9 octobre 1911 à Chanteloup-les-Vignes (Seine-et-Oise, Yvelines), mort le 25 mars 1994 à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ; photograveur ; militant communiste ; maire des Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis) de 1945 à 1947.

Daniel Georges, photographie dans les dossiers du Komintern
Daniel Georges, photographie dans les dossiers du Komintern

Daniel Georges était le fils de Félix Georges ouvrier boulanger, il avait une sœur aînée, Denise, et deux frères cadets, Pierre Georges (dit Colonel Fabien) et Jacques Georges, tous militant(e)s communiste et résistants. Sa mère journalière mourut en 1928. Il se présentait comme fils de "travailleurs, de conditions moyennes" (autobiographie, 1935). Après l’école primaire et le certificat d’études, il fit un an de cours supérieur. Devenu photograveur, il travailla, avec une interruption pour le service militaire, pendant cinq ans pour Cornevin-Breton, six mois pour Stella, un an pour Belfort et colin, un an et demi pour Le Quotidien... "Situation matérielle assez bonne lorsque je travaille" écrit-il en 1935.
Militant de la FSGT, membre des Jeunesses communistes depuis 1928, il siégea comme suppléant à leur comité central. Pendant la même période le militant se consacra à la Fédération de l’enfance et à la Fédération des jeunes pionniers, occupant même des fonctions à sa direction en 1930. Il fut délégué au congrès de la JC de Montigny-en-Gohelle en juin 1932. Il milita à à Villeneuve-le-Roi et à Vitry-sur-Seine. Le Parti communiste reçut son adhésion en janvier 1934 et l’affecta à la cellule d’entreprise du journal Le Quotidien. Il militait à la CGTU du Livre-Papier.
Dans son autobiographie de 1935, Daniel Georges signale à deux reprises son séjour à "l’école internationale" sans la dater. Pierre Durand écrit : "En 1930, il se rendra clandestinement en URSS où il suit les cours d’une école préparant à la formation pédagogique des cadres des "pionniers". " Un questionnaire rempli à Moscou au moment du VIIe congrès de l’Internationale communiste auquel il participa au titre des jeunesses, dit qu’il fit, pendant trois mois en 1931, l’école internationale des Pionniers. Une autre source le dit élève de l’ELI de septembre 1931 à janvier 1933 (Biographisches Handbuch zur Geschichte des Kommunistischen Internationale, op. cit.) Il est possible qu’après trois mois d’école des Pionniers, il ait poursuivi à l’ELI, peut-être avec un retour en France en juin 1932 pour assister au congrès de Montigny-en-Gohelle. L’incertitude demeure.
Comme Pierre Georges, il alla combattre en Espagne auprès des républicains de février 1937 à novembre 1938. Il fut commissaire de compagnie au bataillon « Henri Barbusse » de la 14e Brigade internationale. Il se maria à Bobigny le 7 novembre 1939 avec Raymonde Le Marqueresse, (morte en déportation à Auschwitz).
Prisonnier de guerre, il s’évada et fut envoyé à Moscou, où il fut une des figures majeures de l’odyssée des soldats français prisonniers en Allemagne et évadés vers l’URSS. Il revint en France au début de la guerre en janvier 1942 en compagnie de Raymond Guyot* et de Francine Fromont*, en passant par Londres dans la cadre d’une coopération entre l’Intelligence service et le NKVD. Le service anglais en faisaient alors une évaluation sympathique : . "A tous points de vue, c’était un Français typique, malin, intelligent et avec un penchant pour la bonne cuisine."
Daniel Georges occupa des responsabilités importantes au sein du Parti communiste clandestin, puis du Front national. Il fut désigné comme interrégional du parti clandestin pour le Gard, Vaucluse, Drôme, puis serait « monté » à la direction du FN zone Sud aux côtés de Georges Marrane. Il fut nommé interrégional FN pour la Provence sous le pseudonyme de Camille et arriva à Marseille au début septembre 1943. Il avait pour camarades à la direction régionale du FN Gaston Dutour alias Rameau et Pierre Brandon alias Balzac, et pour adjoint Gabriel Curinier. Il fut à ce titre l’un des acteurs de la libération de Marseille.
Selon le témoignage écrit d’Alphone Rozier Daniel Georges, sous le nom de guerre Camille, fut l’agent de liaison de la zone sud du Front national. A ce titre, Rozier, alias Denise, responsable FN du Puy-de-Dôme, venait régulièrement lui rendre compte de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) à Saint-Étienne (Loire).
Daniel Georges fut maire des Lilas de 1945 à 1947, secrétaire du PCF dans cette ville puis à Saint-Mandé (Seine, Val-de-Marne). Désigné par le groupe communiste de l’Assemblée nationale, il siégea à l’Assemblée de l’Union française de 1949 à 1952.
Remarié le 26 mars 1947 à Montreuil avec Christine Ronnel, il se maria à nouveau le 5 octobre 1957 à Saint-Mandé avec Jeanne Boyer.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50472, notice GEORGES Daniel, Léon, Paul par Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 juin 2009, dernière modification le 16 août 2022.

Par Claude Pennetier

Daniel Georges, photographie dans les dossiers du Komintern
Daniel Georges, photographie dans les dossiers du Komintern
La famille Georges à Draveil en 1925 Daniel à gauche.
La famille Georges à Draveil en 1925 Daniel à gauche.
Le père Félix (38 ans), sa femme Blanche (36 ans) et leur quatre enfants. De gauche à droite : Daniel, l’aîné (14 ans), Jacques, le benjamin (4 ans), Pierre (futur colonel Fabien) (5 ans) et la fille, Denise, (13 ans).
Cliché fournis par Jacques Georges .

SOURCES : RGASPI, 495 270 1864, autobiographie sans date mais de toute évidence à Moscou en 1935, questionnaire du VIIe congrès en allemand : 9 septembre 1935 ; 495/270/5817. — Arch. AVER. — Cahiers de l’Institut Maurice Thorez, n° 5, octobre-novembre 1973. — presse locale (La Marseillaise 21 juin 1984). — Pierre Brandon, Coulisses de la Résistance à Toulouse, Lyon, Marseille et Nice, Paris, L’Harmattan, 1994.— Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Les Prisonniers de la liberté, op. cit. —Pierre Durand, Qui a tué Fabien ?, Éditions Messidor, 1985. —Marcel Guizard, Mémoires de Simon 1941-1945, Marseille, 1989. — Renseignements fournis à Alain Dalançon par son frère, Jacques. — État civil. — Notes de Jean-Marie Guillon, Jean-Pierre Ravery et Eric Panthou.

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