GENOUDET Maurice, Paul, Léon

Par Rémy Gaudillier

Né le 2 décembre 1917 à Saint-Claude (Jura), mort le 1er mars 2006 à Longchaumois (Jura) ; instituteur ; militant du Parti communiste, de l’UGS puis du PSU du Jura ; conseiller municipal de Morez (Jura).

Quatrième enfant de Narcisse Genoudet, douanier, et de Marguerite Félicité née Vuillard, sa deuxième épouse, Maurice Genoudet avait trois ans au décès de sa mère. Il fut pris en charge par une tante de Saint-Claude avant de rejoindre son père, remarié le 7 août 1923. Catholique convaincu, ce dernier l’envoya à Lons (Jura), à neuf ans, chez les Frères, rue Fontaine de Rome, puis au petit séminaire, qu’il quitta pour l’EPS de Champagnole. De 1934 à 1937, il fit sa formation à l’École normale d’instituteurs de Lons. Toute sa carrière se déroula dans la même école de Morez (Jura), dont il devient le directeur en 1964 ; il ne la quitta que pour son service militaire, du 3 novembre 1938 au 6 août 1940.

Le 3 novembre 1942, Maurice Genoudet épousa à l’église de Morez Marcelle Jeanne Danrez, dont le père, issu d’un milieu socialiste, mutuelliste et libre penseur, s’était installé comme artisan lunetier en 1923. Le couple eut trois enfants.

Membre de l’Amicale laïque depuis son arrivée à Morez, il en devint le secrétaire général jusqu’en 1964.

Avec l’occupation de la ville, il devint passeur sur la ligne de démarcation qui sépare Morez de La Mouille, et entra, dès sa fondation, à l’AS dirigée par le maire Louis Paget, président du conseil général à la Libération ; il fut chef de sixaine en 1943 et participa aux combats de la Libération.

Tout naturellement, il fut membre départemental de l’ANACR dont il fut aussi président cantonal.

Communiste avant guerre, il figurait en onzième position sur la liste conduite par Charles Braize pour les élections municipales du 10 octobre 1947, liste « d’Union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux » présentée par le PCF ; membre de la commission exécutive du parti, il obtint 787 voix aux élections cantonales du 20 mars 1949. Il fut exclu du PCF en mars 1953 à la suite de l’affaire Marty-Tillon, mais continue de militer au Mouvement de la paix, anima le comité de défense Henri Martin et s’insurgea contre les guerres coloniales. En 1956, il figurait parmi les initiateurs d’une pétition contre la guerre d’Algérie, à l’origine d’un débat musclé avec Viatte, le député MRP de Lons.

Ses positions l’amenèrent à adhérer à l’UGS, dont il fut le responsable du groupe morézien, d’une vingtaine de membres en 1958, et se retrouva à la tête du PSU local dont il défendit les couleurs aux élections cantonales de 1961. En 1965, il fut élu au premier tour conseiller municipal, sur une liste PSU-PC.

En janvier 1968, Maurice Genoudet participa encore à la campagne « Un bateau pour le Vietnam », mais refusa de se représenter aux municipales de 1971. Son activité se reporta alors sur l’histoire locale, dont il était passionné ; parmi ses publications, citons « L’histoire de Morez » qui parut en 1976, pour le bicentenaire de la cité.

Unanimement respecté dans sa ville, il reçut de nombreuses décorations : Croix du CVR (1961), médaille d’honneur de la jeunesse et des sports (1962), officier de l’ordre des palmes académiques (1970), médaille d’argent de l’enseignement (1972), médaille d’or des donneurs de sang bénévoles, médaille de la ville de Morez (1976), Chevalier du mérite du sang (1981), chevalier de l’ordre national du Mérite (1992).

Ses obsèques libres-penseuses eurent lieu à Morez en mai 2006.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50475, notice GENOUDET Maurice, Paul, Léon par Rémy Gaudillier, version mise en ligne le 3 juin 2009, dernière modification le 3 juin 2009.

Par Rémy Gaudillier

SOURCES : Arch. Dép. Jura, 304 W 53, 1203 W 153. — Le Progrès, 6 décembre 1992 et 3 mai 2006. — Entretien avec Madame Beyssac de La Mouille, sa fille, le 28 décembre 2007.

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