GILBERT Vital, Joseph, Baptiste

Par Jean-Claude Paul-Dejean

Né le 18 novembre 1894 à Neuville-sur-Sarthe (Sarthe), mort le 17 mai 1967 à Cap-Breton (Landes) ; ouvrier électricien, petit paysan ; militant communiste et syndicaliste paysan des Landes.

Fils de paysans à la Tribouillère, Vital Gilbert devint ouvrier électricien syndiqué à la CGT en 1910, membre du Parti socialiste SFIO en 1913. Mobilisé au début des hostilités, il fut grièvement blessé à Souchez (Pas-de-Calais).

Après la guerre, installé à Paris, il reprit son métier d’électricien et se lia d’amitié avec Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier. En 1921 il adhéra au Parti communiste puis il collabora avec H. Barbusse à la direction de l’ARAC dont il dirigea le secrétariat général de 1924 à 1925. Son « action contre la guerre » lui valut, en 1927, une condamnation à six mois de prison et 2 000 francs d’amende pour « provocations de militaires à la désobéissance dans un but de propagande anarchiste ».
Pour des raisons de santé, il s’établit vers 1930, dans les Landes, à Soorts-Hossegor. Il s’était marié le 10 janvier 1931 à Colombes (Seine).

S’il fonda dans ce département le premier « comité d’Amsterdam-Pleyel contre le fascisme et la guerre », il milita surtout dans les milieux paysans frappés par la mévente des produits agricoles, la baisse du prix de la résine et « les aspects particuliers » que présentait dans la région forestière « la question du métayage ». Et ce fut la naissance et le développement des Comités de défense paysanne (comité Darrambide-Belloc, comité de défense de viticulteurs, et, le plus célèbre, comité Alnet) qui prirent en charge les intérêts des petits paysans et des métayers victimes de la crise et (ou) de l’arbitraire des propriétaires. Ces comités fusionnèrent en mars 1937, au congrès de Dax, en une « Union landaise des Comités de défense paysanne », dont le but était « d’assurer la défense juridique des métayers, fermiers, petits propriétaires, de défendre les prix des produits du sol, de contrôler l’application de la réforme paysanne » que les élus du Front populaire allaient voter peu après ; Gilbert Vital en fut le secrétaire général.

En octobre 1934, il fut candidat aux élections pour le conseil général dans le canton de Saint-Vincent-de-Tyrosse (208 voix, 7 % des suffrages exprimés). Élu conseiller municipal de Soorts-Hossegor en 1935, il se présenta aux élections législatives de 1936 dans la circonscription de Dax : avec 2 183 voix il totalisa 10 % des suffrages exprimés. Au mois d’octobre 1937, bénéficiant du désistement des candidats socialiste et radical-socialiste, il fut élu conseiller général du canton de Saint-Martin-de-Seignanx avec près de 60 % des suffrages exprimés au deuxième tour. « Intelligent, actif, il a marqué son entrée au conseil général par des interventions avisées où s’allient une certaine modération de langage et la fermeté des opinions » remarquait le préfet des Landes dans un rapport d’avril 1938.

la guerre, en 1941, il fut assigné à résidence forcée dans la Haute-Lande ; il participa aux mouvements de résistance. En 1944 il fut vice-président du comité départemental de libération que présidait Charles Lamarque-Cando*. Il retrouva son siège de conseiller municipal et de conseiller général. Il fut candidat aux élections législatives du 2 juin 1946 sur la liste communiste, derrière Félix Garcia, le député sortant et devant l’institutrice Odette Duboy et Henri Ségués. Il était alors président départemental de l’ARAC et présenté comme l’organisateur et le président des CDAP qui furent à l’origine de la CGA. Il ne fut pas élu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50491, notice GILBERT Vital, Joseph, Baptiste par Jean-Claude Paul-Dejean, version mise en ligne le 3 juin 2009, dernière modification le 12 septembre 2013.

Par Jean-Claude Paul-Dejean

SOURCES : Arch. Dép. Landes, 3 M 182, 183, 505 à 512. — Le Travail. — L’Étincelle. — Notes de Jean-Pierre Besse. — État civil.

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