FOURNIER Jean-Louis [FOURNIER Jean-Marie, Louis, dit].

Par Gilles Morin

Né le 8 juillet 1887 à Toulx-Sainte-Croix (Creuse), mort le 20 novembre 1968 à Saint-Sever (Landes) ; chirurgien ; militant radical puis SFIO des Landes ; maire de Saint-Sever-sur-l’Adour (1942-1965), conseiller général de Saint-Sever (1937-1968), vice-président du conseil général (1964-1968), sénateur (1955-1965).

[Sénat]

Fils de François Fournier, instituteur, et de Jeanne née Montagou, sans profession, Jean-Louis Fournier débuta des études secondaires au lycée de Guéret (Creuse) puis les poursuivit à Poitiers (Vienne). Il fréquenta ensuite la Faculté de médecine de Bordeaux (Gironde). Mobilisé en 1914, il fut un grand blessé de Guerre (pensionné à 85 %, il présida par la suite la Fédération départementale des blessés du poumon). Démobilisé, il soutint sa thèse en 1917 et le docteur Fournier s’installa à Saint-Sever (Landes) à la fin des hostilités.

Militant radical-socialiste, élu conseiller municipal en mai 1929, il fut nommé premier adjoint et réélu sans interruption par la suite. Il gagna le siège de conseiller d’arrondissement en 1934, puis de conseiller général du canton le 10 octobre 1937. Désigné maire en 1942, il fut nommé au conseil départemental par les autorités de Vichy et accepta de voter un ordre du jour de confiance à Pétain et à Laval en avril 1943. Mais, ayant rendu de grands services à la Résistance selon le préfet, le Comité départemental de Libération ne s’opposa pas à son éligibilité après la Libération. Il fut décoré de la médaille de la Résistance et se vit attribuer la Légion d’honneur pour cette action.

Réélu radical indépendant aux élections municipales de mai 1945, puis à celles de septembre au conseil général, il rejoignit la SFIO et fut ensuite régulièrement réélu sous cette étiquette, jusqu’à son décès, à ces deux fonctions. Il fut nommé premier vice-président du conseil général en 1967-1968.

Candidat malheureux aux élections législatives de 1951, Jean-Louis Fournier était en troisième position sur la liste SFIO, mais bénéficia du plus grand nombre de voix personnelles. Candidat indépendant au premier tour, il fut élu au deuxième tour Conseiller de la République le 19 juin 1955, sur la liste SFIO, avec 422 voix sur 828 exprimés (Darmanthe, le sortant, ayant obtenu au premier tour 323 voix, soit 44 de moins que Fournier, s’était retiré). Il était l’un des quatre nouveaux élus de parti, sur un groupe qui en comptait alors 54. Réélu le 26 avril 1959, il ne se représenta pas comme titulaire du fait de son âge le 25 septembre 1965, mais figura sur la liste comme suppléant. Durant son mandat, il fut vice-président de la commission de la famille, appartint à la commission des affaires sociales, à celle des pensions et à celle de la recherche scientifique. Il abandonna cette même année ses mandats municipaux, mais conserva ceux à l’Assemblée départementale.

Jean-Louis Fournier semble s’être peu impliqué dans la vie intérieure de la SFIO au plan national. Il fut responsable parlementaire de la commission nationale d’études, section santé, en 1959 et signa la motion Gazier au congrès national de 1960, ce qui le plaçait parmi les critiques de la direction de la SFIO alors qu’il avait voté les pleins pouvoirs au gouvernement de Gaulle le 2 juin 1958. Comme Lamarque-Cando*, il refusait le rapprochement avec le PC dans les années 1960.

Président de la fédération des Anciens combattants des Landes, il présida aussi l’amicale des Anciens combattants du Sénat. Dans les réunions départementales et les banquets de combattants, il prit vivement à partie Michel Debré en 1954 pour ne pas avoir voulu rétablir la retraite des Anciens combattants.

Il fut par ailleurs membre du Conseil supérieur des infirmières et infirmiers en 1965.

Son fils, Michel Fournier, fut élu conseiller général « divers gauche » de Saint-Sever en 1970 et réélu en 1976.

Jean-Louis Fournier avait été fait officier de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50494, notice FOURNIER Jean-Louis [FOURNIER Jean-Marie, Louis, dit]. par Gilles Morin, version mise en ligne le 3 juin 2009, dernière modification le 1er juillet 2009.

Par Gilles Morin

[Sénat]

SOURCES : Arch. Nat., F/7/15531, n° 18064 ; F/1a/3635 ; F/1bI/984 ; F/1cII/118/B, 292, 320 ; F/1cIV/153 ; CAC, 19830172/69. — Arch. OURS, dossiers Landes. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Bulletin Intérieur de la SFIO, n° 114, 116. — Le Monde, 21 novembre 1968.

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