Par Marie-Cécile Bouju, Alexandre Courban
Née le 28 juillet 1915 à Orbigny-au-Val (Haute-Marne), morte le 31 août 1987 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ; résistante ; membre du PCF, journaliste à l’Humanité.
Fille de François Toussenel et Louise Bœuf, Sœur de Léa Toussenel*, Nelly Feld était, à la veille du Front populaire, membre du PCF (10e section de la région Paris-Ville). Elle était employée comme sténo-dactylo au siège de la fédération de la Jeunesse communiste à Paris. Elle fut également la secrétaire de Marcel Cachin avant-guerre. Le 4 décembre 1937, elle épousa Charles Feld, dont elle eut une fille née en 1947. En 1940, elle travailla aux PTT, avant de quitter Paris avec sa famille pour la zone Sud.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle vit tour à tour disparaître ses beaux-parents (morts en déportation), son beau-frère Maurice Feld (fusillé le 28 août 1942), sa sœur Léa Maury (ancienne journaliste à l’Humanité, décédée au cours d’une mission pour la Résistance dans le Nord). Son autre sœur, Juliette Jouvaux, dirigea le journal Fraternité après la guerre.
Résistante à ¨Paris, réfugiée à Lyon (Rhône), Nelly Feld intégra la MOI et s’employa à sauver de nombreux enfants juifs. Avec son mari et Haim Slovès, elle participa à la création du journal clandestin Fraternité, édition lyonnaise du Mouvement national contre le racisme. Elle côtoya Adam Rayski et fut l’une des dirigeantes de l’Union de la jeunesse juive (UJJ). Elle fut également agent de liaison entre la direction du Parti communiste en zone Sud et la direction correspondante des FTP. .Elle s’installa ensuite à Miribel où elle fut arrêtée le 10 août 1944.
Nelly Feld revint à Paris avec son mari en novembre 1944. Elle intégra la rédaction de l’Humanité (où elle aurait travaillé au cours de l’été 1939). Elle travailla d’abord à la rubrique sociale alors dirigée par Octave Rabaté, puis à la rubrique politique. Parmi ses reportages les plus importants : la campagne en faveur d’Henri Martin* ; les grèves chez Renault ; toutes les réformes de la Sécurité sociale. Elle quitta l’Humanité en 1974.
Au lendemain de sa disparition, l’ancien directeur du quotidien communiste Étienne Fajon souligna que « sa qualité qui a le plus frappé est le temps qu’elle prenait pour écrire dans un langage qui puisse faire comprendre aux gens les plus simples les problèmes les plus compliqués ».
La municipalité de Miribel a apposé, en 2013, une plaque commémorative sur la maison où elle fut arrêtée. 97 avenue des Balmes.
Par Marie-Cécile Bouju, Alexandre Courban
SOURCES : Arch. de la documentation du journal l’Humanité ; GA F15 Archives de la Préfecture de Police de Paris. — David Diamant, Les juifs dans la Résistance française 1940-1944, Le Pavillon Roger Maria éditeur, 1971. — Notes de Jean-Pierre Besse. — État civil de Boulogne-Billancourt. — Notes de Roland Toussenel.