FOUGEROUSSE Jean

Par Pierre Schill

Né le 18 décembre 1893 à Longeville-lès-Saint-Avold (Lorraine annexée) mort le 17 avril 1971 à Freyming (Moselle) ; mineur aux houillères de Sarre et Moselle (Moselle) ; homme de confiance et délégué mineur ; militant du Syndicat des ouvriers mineurs CGTU puis du syndicat CGT (réunifié) des mineurs de charbon de Lorraine ; résistant du Groupe « Mario » en Moselle annexée.

[Cliché Pierre Schill]

Fils de Michel Fougerousse, né le 11 août 1829 à Longeville-lès-Saint-Avold (Moselle), et de Marie née Varisse le 8 décembre 1858 à Bambiderstroff (Moselle) ; Jean Fougerousse commença à travailler en 1908 aux houillères de Sarre et Moselle (Lorraine annexée). Mobilisé dans l’armée allemande pendant la Première Guerre mondiale du 8 août 1914 au 25 juin 1916, il fut blessé à la jambe. Il était aussi invalide du travail suite à un accident le 19 mai 1933 au puits Sainte-Fontaine au cours duquel il se blessa au bras gauche.

Militant du syndicat des ouvriers mineurs de charbon CGTU en Moselle, Jean Mertz fut élu, le 1er mai 1927, délégué suppléant à la sécurité (Sicherheitsmann) de la circonscription Ste-Fontaine des houillères de Sarre et Moselle. Il fut réélu aux scrutins de mars 1929 et mars 1932. Il fut par ailleurs « homme de confiance » (Vertrauensmann), c’est-à-dire une sorte de représentant ouvrier élu dans les houillères mosellanes sur le mode de ce qui existait au moment de l’annexion allemande.

En mai 1929, Jean Fougerousse se présenta aux élections municipales à Longeville-lès-Saint-Avold (Moselle) mais ne fut pas élu.

En septembre 1939, il fut évacué dans le Nord à Avion et put rentrer en Moselle après une nouvelle annexion du département lorrain par l’Allemagne nazie. Il fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important de Moselle annexée. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied par l’instituteur messin Jean Burger * dont le pseudonyme de résistant était « Mario ».

Son activité clandestine lui valut d’être arrêté le 2 novembre 1943 et d’être détenu aux camps de Woippy et du Fort de Queuleu (Moselle annexée). Il réussit à s’évader le 1er septembre 1944 du Fort de Queuleu à Metz (Moselle annexée). Il obtint le titre de déporté résistant.

Jean Fougerousse s’était marié le 24 octobre 1927 à Longeville avec Juliette Wettling, née le 20 août 1905 à Woippy (Lorraine annexée) ; ils eurent au moins deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50609, notice FOUGEROUSSE Jean par Pierre Schill, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 18 juin 2009.

Par Pierre Schill

[Cliché Pierre Schill]

SOURCES : Arch. des Houillères du Bassin de Lorraine, Vt323-B15 ; Vt323-B20 ; dossier personnel. — Arch. Dép. Moselle, 303 M 130 ; 10 S 23 et 28. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965. — Léon Burger, En Moselle. Résistance et tragédies pendant la Deuxième Guerre mondiale, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1976. — Pierre Schill, « Antifascisme et résistance ouvrière organisés autour de la CGT et du Parti communiste en Moselle annexée (1940-1945) : entre histoire et mémoire », actes du colloque international de Metz (7 et 8 novembre 2003), « Annexion et nazification, une expérience européenne », organisé par le Centre de recherches en histoire de l’Université de Metz, à paraître sous la direction de Sylvain Schirmann. — Renseignements fournis par Jean Fougerousse, son fils. — État-civil de Longeville-lès-Saint-Avold.

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