FAUGÈRE Pierre, Henri, André

Par Alain Dalançon, Gilles Morin

Né le 30 novembre 1920 à Saint-Céré (Lot), mort le 11 janvier 2000 à Cressensac-Sarrazac (Lot) ; avocat ; militant syndicaliste du SAF ; militant socialiste du Lot, secrétaire fédéral de la SFIO du Lot (1950-1959), puis militant du PSA et du PSU ; conseiller municipal, adjoint au maire de Cahors.

Son père, Ernest Faugère (1889-1960), originaire de Corrèze, avait été avocat au barreau de Figeac (Lot) ; sa mère, Léontine Landes, était sans profession. Sur leurs quatre enfants, deux suivirent la voie paternelle et devinrent avocats, dont Pierre. Après ses études au collège Champollion de Figeac, il fit ses études de Droit à Paris où il rencontra en 1940, Hélène, Louise Barraud, née le 30 mai 1920 à Paris (XXe arr.), fille d’un couple gérant d’un magasin de chaussures dans le XIIIe, devenue avocate. Il se marièrent le 4 décembre à Paris (XIe arr.) et vinrent s’installer au barreau de Cahors.

Pierre Faugère et son épouse Hélène allaient dès lors mener ensemble une longue carrière professionnelle d’avocat, et politique fondée sur des engagements socialistes. C’est elle qui commença à être élue conseillère municipale en mai 1945, lors des premières élections où les femmes furent électrices et éligibles. Mais aux élections de 1947 la liste socialiste n’eut pas d’élu. Au cours de la décennie 1950, Pierre Faugère s’impliqua dans la vie politique, tandis qu’elle se consacra à élever leurs quatre enfants.

Il prit en mains le secrétariat de la fédération socialiste SFIO du Lot en 1950, après la démission de cette responsabilité du député Georges Arichidice, suite à la dénonciation de son implication dans une « affaire de mœurs », à la fois par l’Aurore et l’Humanité. Aux législatives de juin 1951, il était troisième de la liste socialiste départementale conduite par Jean Rougier, successeur à l’Assemblée nationale d’Archidice, qui fut réélu député, pour peu de temps, puisqu’il décéda en juillet 1952, son fauteuil étant reconquis par le communiste Henri Thamier.

Pierre Faugère fut aussi un des trois élus socialistes aux élections municipales de Cahors en 1953, souvent critique vis-à-vis de la politique du maire radical-socialiste, Jean Calvet. Quand en 1955, celui-ci démissionna, il se présenta à sa succession. À la suite d’une séance houleuse et à rebondissements du conseil municipal, ce fut Zacharie Lafage, vieux militant radical socialiste, élu sur la liste communiste en 1953, qui devint maire au bénéfice de l’âge, au 3e tour. Un accord fut conclu entre ce dernier, les communistes et Pierre Faugère, qui devint premier adjoint, tandis que les communistes Thamier et Teysseyre étaient 2e et 3e adjoints.

Aux élections de 1959, Pierre Faugère ne figura pas sur la liste d’union conduite par Lafage et ses adjoints communistes, ni au premier tour ni au scrutin de ballotage. Cette liste perdit la direction de la mairie.

Il avait pris du champ par rapport à la SFIO et à la politique de Guy Mollet et il participa à la fondation du PSA dont il devint le responsable départemental, puis il adhéra au PSU en 1961. Il fut aussi président de la fédération du Lot des conseils de parents d’élèves (Cornec).

Il revint au conseil municipal, adjoint au maire de Maurice Faure, personnalité du parti-radical-socialiste, rallié à l’union de la gauche.

Il se consacra beaucoup, avec son épouse, à son activité d’avocat, à la défense de leur profession et de ses missions. L’un et l’autre, plusieurs fois bâtonniers, créèrent dans les années 1970 une des premières sociétés d’avocats inter-barreaux (Lot, Lot-et-Garonne-Gers). Dans le même temps, ils adhéraient au Syndicat des avocats de France, fondé en 1973 à l’initiative d’avocats communistes Francis Jacob, et Pierre Faugère appartint à son conseil syndical après le congrès de Marseille de 1975 jusqu’en 1978. Quand les CARPA (Caisse des règlements pécuniaire des avocats) furent créées, il fut le premier président de celle de Cahors.

Sur leurs quatre enfants, deux étaient devenus avocats, l’un d’entre eux ayant un fils avocat, perpétuant ainsi la tradition familiale sur quatre générations.

Pierre Faugère prit sa retraite au 1er avril 1995 et se retira à Prudhomat, à quelques kilomètres de Saint-Céré, son pays natal. Quant à son épouse, Hélène, elle avait posé sa robe d’avocate le 31 décembre 1993, et décéda à son tour le 30 mars 2008.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50622, notice FAUGÈRE Pierre, Henri, André par Alain Dalançon, Gilles Morin, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 6 février 2022.

Par Alain Dalançon, Gilles Morin

SOURCES : Arch. mun, Grand Cahors, élections municipales (Patricia Girardi). — Claude Michel, 1972-1992, Les vingt ans du SAF, Annales du SAF, tome 1, 2004. — La Dépèche du Midi, 16 juillet 2003. — État-civil de Saint-Céret et Paris.

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