GASSIER Henri-Paul [DEYVEAUX-GASSIER Henri, Paul, Eugène, dit]

Par Jacques Girault

Né le 7 juin 1883 à Paris (XVIe arr. Auteuil), mort le 11 juin 1951 à Paris (XVIIIe arr .) ; dessina très jeune dans des journaux locaux signant « Ripaul » ; dessinateur socialiste.

Annonce de la création du Canard enchaîné dans L’Humanité du 10 septembre 1915.

Henri-Paul Deyveaux-Gassier passa sa jeunesse à Marseille (Bouches-du-Rhône), fit ses études au lycée Michelet où se révélèrent très tôt des dons de caricaturiste.

Revenu à Paris, en 1904-1905, il participa à la vie de Montmartre et fréquenta Picasso, Max Jacob, Frédé et Depaquit. Il fut actif dans une campagne électorale de la « Commune libre de Montmartre ». Il demandait notamment le transfert de la commune libre sur la Canebière à Marseille.

Membre du Parti socialiste SFIO dès 1905, H.-P. Gassier, ainsi se faisait-il appeler désormais, collabora à La Guerre sociale (il était proche de Gustave Hervé) et à l’Humanité à partir de 1908. D’abord admirateur de Briand, mais quand celui-ci devenu ministre, brisa des grèves, H.-P. Gassier signa une affiche désignée par le court titre « Le Jaune ». Désormais devant le succès remporté, il était considéré comme un des principaux dessinateurs politiques de la presse socialiste.

Opposé à l’Union sacrée, longtemps minoritaire au sein du Parti socialiste, H.-P. Gassier, dans la préparation du congrès de Tours, signa, comme ancien Reconstructeur, la motion d’adhésion à la IIIe Internationale. Il représentait la Fédération des Bouches-du-Rhône au congrès.

Membre du Parti communiste, H.-P. Gassier, en 1922, se solidarisa avec Frossard et à la fin de l’année, était membre du Comité de Résistance. Il était exclu, par l’Internationale communiste, au début de janvier 1923. Il collabora alors à l’Égalité, journal d’unité socialiste-communiste dont le directeur politique était L.-O. Frossard. Toutefois, en raison de relations amicales avec Cachin et Daniel Renoult, il donna parfois, à l’Humanité des dessins non signés.

Marié, il n’avait pas d’enfants.

H.-P. Gassier multiplia alors les collaborations. Fondateur avec Maréchal du Canard enchaîné en 1915, il s’en sépara et collabora avec Eugène Merle au Merle Blanc. Bien que collaborant par la suite au Journal, à Paris-Soir, il refusa toute exclusivité pour pouvoir signer des dessins dans la presse socialiste et ouvrière. Sa signature apparut ainsi dans Cyrano, Le Petit Parisien, Ce soir, d’Artagnan, Marianne, Floréal, Messidor, Agir, La Lumière, le Voltaire, Le Populaire.

Avec la guerre, H.-P. Gassier quitta Paris pour se fixer en juillet 1940 à La Seyne (Var), quartier Daniel, dans la propriété qu’il possédait depuis 1928-1929 et où il vivait plusieurs mois de l’année. Il séjournait parfois à Saint-Tropez et était surveillé par la police, comme les autres communistes de cette commune, en janvier 1941. En août 1941, il adressa à Laval une requête en faveur de Jacques Sadoul, interné au fort Sainte-Catherine à Toulon.

Refusant toute participation à la presse, il se contenta de dessiner pour de petits organes, tels que Lectures pour tous.

Après la guerre, H.-P. Gassier réadhéra au Parti communiste et dessina régulièrement dans Action, Les Lettres françaises, l’Humanité.

Après deux accidents cardiaques en 1951, H.-P. Gassier, revenu à Paris pour participer à la campagne électorale de 1951 aux côtés de son vieil ami Cachin, mourut dans le XVIIIe arr. le 11 juin, à Montmartre. Il était, selon G. Cogniot, le « caricaturiste le plus talentueux de l’Huma » (Parti pris, t. 2, p. 267).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50653, notice GASSIER Henri-Paul [DEYVEAUX-GASSIER Henri, Paul, Eugène, dit] par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 juin 2009, dernière modification le 10 octobre 2022.

Par Jacques Girault

Annonce de la création du Canard enchaîné dans L’Humanité du 10 septembre 1915.

ŒUVRE : H.-P. Gassier par lui-même, Éd. Léon Ullmann, Paris, vers 1947.

SOURCES : Arch. Dép. Var, 18 M 3, Cabinet 864. — Renseignements fournis par R. Fuzier beau-fils de H.-P. Gassier et Madame. — Notes d’Antoine Olivesi et de M. Dixmier.

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